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Étrange époque. Jamais l'humanité n'a produit autant de richesses ; pourtant de nouvelles formes de misère côtoient l'opulence des maîtres du monde. L'argent-roi, les inégalités accrues, les désastres écologiques, les peuples exclus des décisions, le tout couvert par l'invocation incantatoire des droits de l'homme. Penseur visionnaire, Marx décrit la mondialisation capitaliste telle que nous la vivons.
Une mondialisation qui « épuise la terre et le travailleur » et noie l'humain « dans les eaux glacées du calcul égoïste ». La religion y devient « supplément d'âme d'un monde sans âme », voire source de fanatisme identitaire. À rebours des compensations illusoires et des nationalismes haineux, Marx en appelle à la solidarité de tous les peuples. À exploitation mondialisée, résistance mondialisée. Il crée la première Internationale, levier de conquêtes sociales.
Marx ouvre ainsi la voie de l'émancipation universelle. Redécouvrons-le, affranchi de sa caricature stalinienne, qui fut une sinistre trahison de son idéal de justice. Il se révèle d'une singulière actualité.
Henri Pena-Ruiz s'est consacré aux grands registres de l'émancipation humaine. Sur l'émancipation laïque, il a publiéDieu et Marianne : philosophie de la laïcitéaux PUF (Prix de l'Instruction publique en 2000) etQu'est-ce que la laïcité ?chez Gallimard.
Sur l'émancipation sociale, Qu'est-ce que la solidarité ? Le coeur qui penseaux Editions Abeille et Castor etEntretien avec Karl Marxchez Plon. AvecMarx quand mêmeil montre l'interaction salutaire de ces émancipations dans l'horizon d'une République laïque et sociale.