Logiques du dénuement. Réflexions sociologiques sur la pauvreté et le temps

Par : Christian Guinchard

Formats :

Offrir maintenant
Ou planifier dans votre panier
Disponible dans votre compte client Decitre ou Furet du Nord dès validation de votre commande. Le format PDF est :
  • Compatible avec une lecture sur My Vivlio (smartphone, tablette, ordinateur)
  • Compatible avec une lecture sur liseuses Vivlio
  • Pour les liseuses autres que Vivlio, vous devez utiliser le logiciel Adobe Digital Edition. Non compatible avec la lecture sur les liseuses Kindle, Remarkable et Sony
Logo Vivlio, qui est-ce ?

Notre partenaire de plateforme de lecture numérique où vous retrouverez l'ensemble de vos ebooks gratuitement

Pour en savoir plus sur nos ebooks, consultez notre aide en ligne ici
C'est si simple ! Lisez votre ebook avec l'app Vivlio sur votre tablette, mobile ou ordinateur :
Google PlayApp Store
  • Nombre de pages218
  • FormatPDF
  • ISBN978-2-296-46724-8
  • EAN9782296467248
  • Date de parution01/09/2011
  • Copier Coller01 page(s) autorisée(s)
  • Protection num.Digital Watermarking
  • Taille3 Mo
  • ÉditeurL'Harmattan

Résumé

Loin d'adopter la perspective habituelle des sociologies de la désignation qui désubstantialisent la pauvreté afin de mieux la comprendre, il s'agit ici de partir de situations concrètes où se trouve menacée la cohérence du "monde de vie" des pauvres. Ceux qui doivent assumer leur vie quotidienne en l'absence de pare-chocs sociaux tels que l'argent, les relations ou le statut social sont directement exposés à des aléas fragilisant ou détruisant les "renvois" qui lient ordinairement personnes et choses en des totalités relativement cohérentes et solides.
Par-delà les accusations d'imprévoyance et d'inconstance, les situations de "démondisation" qu'ils doivent affronter paraissent relever d'un "principe de raison insuffisante" où les événements, loin de s'enchaîner, sont caractérisés par de fortes discontinuités. Alors que les enquêtes sur la grande bourgeoisie nous montrent comment les riches assurent stratégiquement la permanence de leur "bonne fortune", les pauvres sont condamnés à rester tactiquement présents au présent afin de pouvoir saisir les occasions et de vaincre l'instantanéité du temps.
Lié à cette instantanéité plus qu'à la continuité d'une monotonie, l'ennui est une expérience fondamentale du dénuement. Il traduit la pulvérisation de la durée en instants déliés et résulte de l'enfermement dans un maintenant sans horizon temporel. Ici, Godot n'est même plus attendu ! Cette "démoralisation" nous invite à repenser sociologiquement la notion d'acédie en l'opposant à cette infinité du désir que Durkheim souhaitait désigner avec la notion d'anomie.
Le dénuement est ainsi l'occasion d'une réflexion nous enseignant, comme en négatif, tout ce que nous devons aux protections sociales qui facilitent la continuité de notre "bonne fortune" et la stabilité de notre personne.
Loin d'adopter la perspective habituelle des sociologies de la désignation qui désubstantialisent la pauvreté afin de mieux la comprendre, il s'agit ici de partir de situations concrètes où se trouve menacée la cohérence du "monde de vie" des pauvres. Ceux qui doivent assumer leur vie quotidienne en l'absence de pare-chocs sociaux tels que l'argent, les relations ou le statut social sont directement exposés à des aléas fragilisant ou détruisant les "renvois" qui lient ordinairement personnes et choses en des totalités relativement cohérentes et solides.
Par-delà les accusations d'imprévoyance et d'inconstance, les situations de "démondisation" qu'ils doivent affronter paraissent relever d'un "principe de raison insuffisante" où les événements, loin de s'enchaîner, sont caractérisés par de fortes discontinuités. Alors que les enquêtes sur la grande bourgeoisie nous montrent comment les riches assurent stratégiquement la permanence de leur "bonne fortune", les pauvres sont condamnés à rester tactiquement présents au présent afin de pouvoir saisir les occasions et de vaincre l'instantanéité du temps.
Lié à cette instantanéité plus qu'à la continuité d'une monotonie, l'ennui est une expérience fondamentale du dénuement. Il traduit la pulvérisation de la durée en instants déliés et résulte de l'enfermement dans un maintenant sans horizon temporel. Ici, Godot n'est même plus attendu ! Cette "démoralisation" nous invite à repenser sociologiquement la notion d'acédie en l'opposant à cette infinité du désir que Durkheim souhaitait désigner avec la notion d'anomie.
Le dénuement est ainsi l'occasion d'une réflexion nous enseignant, comme en négatif, tout ce que nous devons aux protections sociales qui facilitent la continuité de notre "bonne fortune" et la stabilité de notre personne.