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En 1924, le récit des célèbres grèves des penn sardin, les sardinières de Douarnenez, en Bretagne, à travers le parcours d'une adolescente en pleine tourmente.
" Les ouvrières étaient épuisées. La sardine donnait à nouveau à plein régime, et elles devaient travailler seize heures par jour quand ce n'était pas plus, pour un salaire horaire de quatre-vingts centimes. Harassées, elles avaient à peine la force de tituber jusqu'au logis où elles dormaient comme des masses, quatre ou cinq heures, ne prenant, pour certaines, ni le temps de se déshabiller ni celui de se laver, puisqu'il faudrait repartir avant le lever du jour.
"
A Douarnenez, en 1924, première municipalité communiste de France, les hommes pêchent quand leurs femmes, les penn sardin*, travaillent à la conserverie. Dolorès, fière adolescente, se forme à ce métier éprouvant et humiliant tant par la cadence infernale imposée que par la dureté des rapports humains. Contrainte d'accepter un poste d'employée de maison, bien mieux rémunéré, pour subvenir aux besoins de sa famille, la jeune fille éprouve le sentiment coupable de trahir les siens, sa culture, sa condition d'ouvrière, d'autant qu'elle est consciente du trouble qu'elle suscite chez son employeur.
Mais bientôt la rébellion gronde en ville ; soutenues par le maire, les ouvrières exigent entre autres revendications un meilleur salaire. Jour après jour, la tension monte, le mouvement prend de l'ampleur, les incidents graves se multiplient. Ouvriers contre patrons, tous résistent. Jusqu'au scandale d'un attentat visant le maire et son neveu.
Après quarante et un jours de grève, les ouvrières, auxquelles s'est jointe Dolorès au prix d'un immense courage, obtiennent gain de cause.
Dans ces expériences intenses et contrastées, Dolorès puisera toute sa force juvénile pour prendre en main son destin, seule, sur le port de Douarnenez.
* Penn signifie " tête " en breton.
Les coiffes rouges de Daniel Cario
Douarnenez dans les années 20, l'auteur nous raconte la vie dans les conserveries de sardine et la révolte de ses ouvrières à travers l'histoire de plusieurs personnages dont certains sont réels et d'autres fictifs.
La jeune Dolorès Marques, fille d'un marin espagnol installé à Douarnenez et d'une bretonne, débute à la conserverie Guéret. Elle découvre un travail répétitif et dur sous les yeux sévères de la Murène, Muriel Sizun la contremaîtresse qui lui demande de passer la voir à son bureau après le travail. Elle lui demande de se méfier de ses collègues paresseuses et influencées par les idées communistes en vogue à l'époque, Douarnenez vient d'élire le premier maire de France, et d'espionner pour elle.
"Les ouvrières n'avaient aucun moyen de se défendre, puisque la législation du travail accordait aux patrons des conserveries alimentaires la dérogation de faire travailler jusqu'à quarante-huit heures d'affilée"
Dans un premier temps victime de la méfiance de ses collègues qui voient en elle un agent de la Murène, celles-ci se rendent vite compte que la jeune rouquine est de leur côté. En effet la jeune fille répond de manière de plus en plus insolente à la contremaîtresse. Celle-ci, fâchée par le comportement de Dolorès et attirée par elle la fait espionner et menace de révéler à ses parents sa relation avec le mousse de son père, plus jeune qu'elle. Dolorès finit par tuer accidentellement la Murène.
Repérée par son patron, très sensible à ses charmes, celui-ci, après l'accident de son père qui le conduit à être amputé d'un bras et sombrer dans l'alcoolisme, lui propose le poste de gouvernante dans sa maison "le château" qu'elle finit par accepter après deux refus. Ce poste se transforme en une charge de dame de compagne. Rejetée par ses collègues qui voient en elle une vendue, Dolorès est rongée par le remords. A la conserverie, l'atmosphère est de plus en plus explosives jusqu'au grève de 1924.
Un roman bien écrit même si les personnages sont souvent caricaturaux, on retrouve les thèmes chers à Zola , l'ambiance de Ces Messieurs de Saint Malo de Simiot ou des romans de Hervé Jaouen. Intéressant malgré le côté manichéen du livre qui le rend un peu simpliste.