À Erlingen, bourgade allemande du Sud de la Bavière, on passe le temps en attendant le train. Qui ne vient pas. On le guette, l'espère, on le prie presque, ce train qui nous sauverait, mais rien n'y fait : il ne vient pas. Nous laissant seuls, face à l'ennemi aux portes de la ville et qui, lui non plus, ne se montre pas. Une bande de fanatiques, sans loi mais avec foi, prêts à déferler pour nous vendre, nous refourguer, à coups de pression, à coups de pieds, leur soumission.
C'est une drôle d'histoire, que nous suivons à travers les lettres d'une mère, riche industrielle locale,
à sa fille, exilée. Parfois drôles, souvent libres, ces notes livrent en filigrane un autre-chose, on y décèle un indicible comme une troublante mise en abîme : non, plutôt un trou béant, de la fiction vers notre monde.
Ceci n'est pas une fable. Tremblez, maintenant.
allégorie
Une méta-allégorie, plaisante et maîtrisée, qui veut nous donner à voir un "possible" transposable à notre société. Le récit est suffisamment bien construit pour nous maintenir éveillé malgré l'évidence du propos.