La vallée

Un coup de fil en pleine nuit porteur d'autant de terreur que d'espoir et voilà le capitaine Servaz en route pour une vallée proche des Pyrénées, endroit sauvage et promesse de forêts gigantesques qui va pourtant donner lieu à un angoissant huis-clos. En effet les meurtres s’enchaînent dans un déluge de barbarie et la tension gagne les habitants comme les forces de l'ordre. L'occasion pour Bernard Minier d'accoler des thématiques redondantes dans l'actualité (peuple contestataire, effacement de la religion au profit de la science, racisme, féminisme...) à un polar glauque et captivant comme un film noir. Un vrai "page turner" qu'on a du mal à lâcher.

C'est un coup de téléphone, plus précisément un appel à l'aide réveillant de vieux et douloureux souvenirs, qui va pousser Martin Servaz à s'enfoncer dans les Pyrénées. Mais à peine arrivé, l'ex-commandant actuellement suspendu se retrouve pris au piège: la route permettant d’accéder au cœur de cette vallée est fermée suite à un éboulement suspect. Les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là, puisque des meurtres aux mises en scène atroces sont découverts les uns après les autres. La peur et la tension grandissent au fil des jours dans cette vallée en proie au Mal et à la folie... L'ambiguïté passionnante des personnages, l'originalité morbide des meurtres, les mystères autour d'une abbaye perdue au milieu de la forêt... Tout est au service de l'ambiance dans cette nouvelle enquête de Martin Servaz. Et c'est bien là la force de ce roman. Un huis clos à ciel ouvert, sombre et brumeux, dans lequel nous nous enfonçons avec un intérêt grandissant au fil des pages.