« C'était apaisant de laisser les montures avancer presque d'elles-mêmes, sous la douce chaleur du soleil qui brillait dans un ciel serein, caressés par la brise. Tantôt un lapin peu farouche bondissait le long de leur chemin, tantôt un renard roux trottinant sur le coteau s'arrêtait pour les observer, puis repartait vaquer à ses propres affaires. »
« Il fallut qu'Eadulf entende le trait siffler au ras de sa tempe et qu'il le voie se ficher dans le sol pour qu'il comprenne ce qui leur arrivait. Ils étaient attaqués, et l'on comptait bien qu'ils n'en sortiraient pas vivants. »
Peter
Tremayne nous balade avec talent entre la douceur de l'Irlande rurale du 7ème siècle dans laquelle se déroule la nuit du porte lumière, et l'âpreté des luttes de territoire (spirituel et temporel) entre les ordres religieux s'accusant mutuellement d'hérétiques et cherchant à renforcer leur domination.
En facilitant avec intelligence et non sans une certaine duplicité, la convergence entre les rites païens et les nouveaux rites religieux, l'église rebaptise les lieux des anciennes croyances et autorise les anciennes fêtes païennes en les affublant de règles de la nouvelle religion, pour conserver son contrôle moral sur la population.
Le roman est construit autour de ces affrontements souvent souterrains qui sont incarnés par des personnages inquiétants par leur obscurantisme et leur volonté de dissimulation.
Au sein de ces luttes d'influence souvent cruelles, toujours mortelles, Fidelma et son mari Eadulf apparaissent comme les seuls êtres humains capables de compréhension et de compassion, soucieux de justice, de vérité et avant tout, de l'intérêt général.
La nuit du Porte-Lumière
07 mai 2018
La nuit du Porte-Lumière de Peter Tremayne
« C'était apaisant de laisser les montures avancer presque d'elles-mêmes, sous la douce chaleur du soleil qui brillait dans un ciel serein, caressés par la brise. Tantôt un lapin peu farouche bondissait le long de leur chemin, tantôt un renard roux trottinant sur le coteau s'arrêtait pour les observer, puis repartait vaquer à ses propres affaires. »
« Il fallut qu'Eadulf entende le trait siffler au ras de sa tempe et qu'il le voie se ficher dans le sol pour qu'il comprenne ce qui leur arrivait. Ils étaient attaqués, et l'on comptait bien qu'ils n'en sortiraient pas vivants. »
Peter Tremayne nous balade avec talent entre la douceur de l'Irlande rurale du 7ème siècle dans laquelle se déroule la nuit du porte lumière, et l'âpreté des luttes de territoire (spirituel et temporel) entre les ordres religieux s'accusant mutuellement d'hérétiques et cherchant à renforcer leur domination.
Dans cette société qui a résisté à l'envahisseur romain, les croyances païennes sont encore très fortes et les autorités locales hésitent à les affronter. Rome censé montrer la voie est si loin…et laisse se développer le « conflit entre les pratiques de l'Église des cinq royaumes et celles (…) prônées aux conciles de Streoneshalh et d'Autun. (…) La plupart des Églises des cinq royaumes et, même au-delà, celles de Bretagne et de Gaule n'adhèrent pas aux dogmes romains bien qu'elles acceptent la doctrine fondamentale de la foi chrétienne. »
Certains ordres peu scrupuleux s'emploient à semer la confusion pour mieux assoir leur emprise sur une population toujours crédule.
Polar historique passionnant, facile à lire, scrupuleusement documenté, « La nuit du porte lumière » nous éclaire (Gag !) sur une période fondatrice de l'histoire où l'Eglise s'efforce de continuer à cumuler les fonctions religieuses avec le pouvoir temporel.
En facilitant avec intelligence et non sans une certaine duplicité, la convergence entre les rites païens et les nouveaux rites religieux, l'église rebaptise les lieux des anciennes croyances et autorise les anciennes fêtes païennes en les affublant de règles de la nouvelle religion, pour conserver son contrôle moral sur la population.
Le roman est construit autour de ces affrontements souvent souterrains qui sont incarnés par des personnages inquiétants par leur obscurantisme et leur volonté de dissimulation.
Au sein de ces luttes d'influence souvent cruelles, toujours mortelles, Fidelma et son mari Eadulf apparaissent comme les seuls êtres humains capables de compréhension et de compassion, soucieux de justice, de vérité et avant tout, de l'intérêt général.
« Gelasius, le nomenclator, secrétaire principal de Sa Sainteté a-t-il raison de penser que le « manuscrit volé au palais du Latran (…) dans les « Archives secrètes de la Sacrosancta Lateranensis ecclesia, omnium urbis et orbis ecclesiarum mater et caput (…) a de quoi remettre en cause les décisions théologiques prises ces derniers siècles. » ?
Ce vol a –t-il un rapport avec les meurtres commis en Irlande, à Cashel précisément ?
« Fidelma la rousse, Fidelma de Cashel, dálaigh ou avocate des cours de justice de l'Irlande du VIIe siècle », chez qui « La maîtrise de la « lutte par la parade » (…) avait entretenu (…) la souplesse, la force et la vivacité qui étaient d'habitude l'apanage de la jeunesse. », saura une fois de plus, résoudre cette énigme et faire jaillir la lumière et la vérité avec le brio qu'on lui connait.
« Si mes soupçons sont fondés, j'espère faire tomber le masque au cours de l'audience. », dit-elle à Colgú, le roi son frère, alors que les présumés coupables sont sous les verrous.
Un nouveau Peter Tremayne à lire. 28ème opus des aventures de Fidelma !
Bienvenue en Irlande
La nuit du Porte-Lumière a été une lecture qui a mélangé plaisir et frustration , je m'explique....
On découvre donc Fidelma, soeur d'une seigneur irlandais, et agent de justice de son royaume, confrontée à une enquête qui mêle religion, croyance, et sectarisme. Fidelma est une héroïne récurrente de Peter Tremayne, qui a déjà plus d'une vingtaine d'enquêtes à son actif. Même si ce roman fait partie d'une série, il se lit très bien indépendamment . L'héroïne est d'ailleurs très plaisante, et il est probable que je découvre d'autres tomes de la série. Avoir une femme pour porter le récit d'une enquête se déroulant au 7éme Siècle n'est pas commun, et le caractère bien trempé de Fidelma, la rend facilement attachante. La légéreté et la fluidité de l'écriture nous permettent de nous projeter dans des paysages de cartes postales, entre vertes prairies irlandaises, et châteaux massifs.
L'histoire tout à fait crédible et au dénouement satisfaisant, m'ont replongé dans une époque que je connais peu.
Le seul point négatif, mais qui gêne un peu la lecture, est la multiplication des termes gaéliques n'ayant pas de traductions. Dommage car quelques petites notes de bas de pages auraient facilité tout cela.
Un bon polar moyenâgeux à conseiller aux amateurs!!