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La demeure éternelle met en scène la confrontation entre deux générations, deux sortes d'hommes : Dallas Hardin, le Mal incarné, obsédé par l'argent et complètement insensible à la valeur d'une vie humaine, impose à tous sa volonté par la force et la ruse, protégé par l'impunité que lui confèrent son audace et sa cruauté. Nathan Winer, jeune et forte tête, travaille de ses mains, qu'il a costaudes, pour se nourrir, ainsi que sa mère : son père a disparu un beau matin de 1933 quand le gamin n'avait que 7 ans.
Dix ans plus tard, William Tell Oliver, le vieux ramasseur de ginseng qui a vu ce qui s'est réellement passé le jour de la disparition de Winer père et n'a rien dit sur le moment,
Un polar âpre aux accents d'Ellroy et de Faulkner
Hardin est le mal incarné, s'immisçant comme un serpent dans l'antre conjugal, étouffant petit à petit la morale et prenant la place du mari en attendant que celui-ci meurt. Alors que les soldats revenus d'Europe ne trouvent un répit que dans son repère malfamé, il prend sous aile le jeune Winer, un voisin dont il a impunément et secrètement tué le père dix ans plus tôt.
Sous les yeux d'un vieil homme protecteur et accompagné d'un voyou encombrant nommé Grande-Gueule, le jeune Winer cherche sa place dans le Tennessee rural des années 40, seul soutien d'une mère épuisée par l'absence du père.
Âpre et magnifique, ce roman s'inscrit tout droit dans la tradition de la littérature américaine du Sud, de ces voix puissantes qui viennent des profondeurs et parlent des hommes avec un arrière-goût métallique de terre et de sang.