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La délation dans la France de la Seconde Guerre mondiale est
un sujet fascinant et douloureux. A peine l'historien l'évoque-t-
il que les commentaires fleurissent sur le rôle néfaste des
concierges, la noirceur de l'âme humaine, la félonie du
deuxième sexe ou le tropisme des Français, qui seraient des
champions en la matière. Il est vrai que les Français n'ont
jamais autant dénoncé que durant les années noires.
Mais plus
que le caractère massif du phénomène, ce sont ses
conséquences qui ont profondément marqué les esprits : entre
1940 et 1944, des milliers d'individus ont payé de leur vie les
dénonciations portées à la connaissance des autorités vichystes
ou nazies. Indéniablement, le choc de la défaite et les
traumatismes de la guerre, l'occupation allemande et le régime
de Vichy ont bouleversé et perverti les relations entre la
société et le pouvoir.
Cet ouvrage original et inédit explore les
deux faces, politique et sociale, de la dénonciation sous
l'Occupation, qu'elle ait visé les insultes au maréchal Pétain,
l'activisme communiste, les juifs, les trafiquants du marché
noir, les avorteurs ou les réfractaires au STO. Un pan capital et
pourtant méconnu de l'histoire de France.