L'invention de la société. Nominalisme politique et sience sociale au XVIIIe siècle
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- Nombre de pages300
- FormatMulti-format
- ISBN978-2-7132-3092-9
- EAN9782713230929
- Date de parution02/07/2020
- Protection num.NC
- Infos supplémentairesMulti-format incluant PDF avec W...
- ÉditeurÉditions de l’École des hautes é...
Résumé
Parler d'« invention » de la société peut surprendre, du moins d'un point de vue de sens commun. Pourtant la société est bien une création socio-historique, esquissée au xviie siècle et couronnée au xviiie siècle. Elle fait partie de ces entités qui adviennent à l'existence à travers les concepts utilisés pour les désigner. Le terme désigne un regroupement déterminé par la volonté humaine, qui ne peut se transformer en corps politique que par un contrat social dans lequel les sociétaires s'engagent de leur plein gré.
La matrice intellectuelle de cette invention est une métaphysique nominaliste qui s'impose, à la fin du xviiie siècle, dans les discours et les pratiques politiques. Déniant toute réalité aux « abstraits réalisés », cette métaphysique accorde une primauté systématique aux individus. Aussi la société inventée est-elle « une société des individus » : ceux-ci deviennent les termes premiers d'une association qui leur garantit l'indépendance tout en étendant leur liberté dans une certaine forme de dépendance réciproque.
Un autre volet de cette invention est l'idée d'une science du social. Mais la science projetée ne se restreint pas à une investigation d'ordre intellectuel. Elle doit contribuer à instaurer et à réglementer les institutions citoyennes. Elle doit être une science appliquée, à vocation « correctrice » et régénératrice. L'idée d'une telle science est étroitement liée à l'émergence de l'idéologie : c'est à elle qu'il appartient dorénavant de fonder en raison les institutions et les significations du monde social.
La matrice intellectuelle de cette invention est une métaphysique nominaliste qui s'impose, à la fin du xviiie siècle, dans les discours et les pratiques politiques. Déniant toute réalité aux « abstraits réalisés », cette métaphysique accorde une primauté systématique aux individus. Aussi la société inventée est-elle « une société des individus » : ceux-ci deviennent les termes premiers d'une association qui leur garantit l'indépendance tout en étendant leur liberté dans une certaine forme de dépendance réciproque.
Un autre volet de cette invention est l'idée d'une science du social. Mais la science projetée ne se restreint pas à une investigation d'ordre intellectuel. Elle doit contribuer à instaurer et à réglementer les institutions citoyennes. Elle doit être une science appliquée, à vocation « correctrice » et régénératrice. L'idée d'une telle science est étroitement liée à l'émergence de l'idéologie : c'est à elle qu'il appartient dorénavant de fonder en raison les institutions et les significations du monde social.
Parler d'« invention » de la société peut surprendre, du moins d'un point de vue de sens commun. Pourtant la société est bien une création socio-historique, esquissée au xviie siècle et couronnée au xviiie siècle. Elle fait partie de ces entités qui adviennent à l'existence à travers les concepts utilisés pour les désigner. Le terme désigne un regroupement déterminé par la volonté humaine, qui ne peut se transformer en corps politique que par un contrat social dans lequel les sociétaires s'engagent de leur plein gré.
La matrice intellectuelle de cette invention est une métaphysique nominaliste qui s'impose, à la fin du xviiie siècle, dans les discours et les pratiques politiques. Déniant toute réalité aux « abstraits réalisés », cette métaphysique accorde une primauté systématique aux individus. Aussi la société inventée est-elle « une société des individus » : ceux-ci deviennent les termes premiers d'une association qui leur garantit l'indépendance tout en étendant leur liberté dans une certaine forme de dépendance réciproque.
Un autre volet de cette invention est l'idée d'une science du social. Mais la science projetée ne se restreint pas à une investigation d'ordre intellectuel. Elle doit contribuer à instaurer et à réglementer les institutions citoyennes. Elle doit être une science appliquée, à vocation « correctrice » et régénératrice. L'idée d'une telle science est étroitement liée à l'émergence de l'idéologie : c'est à elle qu'il appartient dorénavant de fonder en raison les institutions et les significations du monde social.
La matrice intellectuelle de cette invention est une métaphysique nominaliste qui s'impose, à la fin du xviiie siècle, dans les discours et les pratiques politiques. Déniant toute réalité aux « abstraits réalisés », cette métaphysique accorde une primauté systématique aux individus. Aussi la société inventée est-elle « une société des individus » : ceux-ci deviennent les termes premiers d'une association qui leur garantit l'indépendance tout en étendant leur liberté dans une certaine forme de dépendance réciproque.
Un autre volet de cette invention est l'idée d'une science du social. Mais la science projetée ne se restreint pas à une investigation d'ordre intellectuel. Elle doit contribuer à instaurer et à réglementer les institutions citoyennes. Elle doit être une science appliquée, à vocation « correctrice » et régénératrice. L'idée d'une telle science est étroitement liée à l'émergence de l'idéologie : c'est à elle qu'il appartient dorénavant de fonder en raison les institutions et les significations du monde social.