« J’ai oublié qu’une main peut être encore plus large qu’un paysage. Elle extrait la solitude de mon corps. La main de la soignante est la main de tous. »
« Je ne me souviens plus des visages ni des paroles mais des mains qui ont soulevé mon corps. »
Il est situé en bord de mer, il n’est en rien un hôtel (et pourtant, j’ai à de nombreuses reprises fait le lapsus en voulant parler du livre), il s’agit d’un hôpital, où l’on vient pour mourir ; mais il se dégage de cet endroit une impression de grande sérénité, un climat d’accomplissement, comme une idée de
dernière étape avant le grand paradis.
L’homme qui s’exprime va mourir, il le sait, et, s’est dépouillé de tout le superflu pour ne retenir que l’essentiel et en profiter pleinement. Tous ses sens sont en éveil, et, au moyen de ses derniers, se livre au lecteur avec à la fois la pudeur de l’homme blessé dans sa chair, et la totale confiance de celui qui n’a plus rien à perdre.
Comme notre personnage, l’auteur, s’est aussi délesté de l’essentiel. Nous n’avons aucun repère temporel ni spatial ; nous ne savons rien du personnage, de sa maladie, du personnel qui l’accompagne nuit et jour dans son voyage. Tout au plus savons- nous que c’est la soignante ; soignante dont on mesure la place prépondérante pour lui.
Le langage est ici prépondérant, très imagé. Les phrases se font courtes ; parfois sans verbe. Tous les sens sont exploités, et en particulier celui du toucher. Les sens ne sont-ils pas ce qui reste à l’humain quand le physique s’en est allé ?
Par de courts textes, notre homme laisse aller ses pensées, ses impressions, sa perception des choses, et des lieux avec une certaine lumière, un détachement qui ne laisse pas indifférent.
Pascal Ruffenach aura évité toute dramatisation, et surtout tout jugement, et pousse sans aucun doute à repenser la prise en charge de la fin de vie.
Une question que je me suis posé : est-ce une utopie de l’auteur, ou bien l’expression d’un vécu ?
Les sens en exergue
« J’ai oublié qu’une main peut être encore plus large qu’un paysage. Elle extrait la solitude de mon corps. La main de la soignante est la main de tous. »
« Je ne me souviens plus des visages ni des paroles mais des mains qui ont soulevé mon corps. »
Il est situé en bord de mer, il n’est en rien un hôtel (et pourtant, j’ai à de nombreuses reprises fait le lapsus en voulant parler du livre), il s’agit d’un hôpital, où l’on vient pour mourir ; mais il se dégage de cet endroit une impression de grande sérénité, un climat d’accomplissement, comme une idée de dernière étape avant le grand paradis.
L’homme qui s’exprime va mourir, il le sait, et, s’est dépouillé de tout le superflu pour ne retenir que l’essentiel et en profiter pleinement. Tous ses sens sont en éveil, et, au moyen de ses derniers, se livre au lecteur avec à la fois la pudeur de l’homme blessé dans sa chair, et la totale confiance de celui qui n’a plus rien à perdre.
Comme notre personnage, l’auteur, s’est aussi délesté de l’essentiel. Nous n’avons aucun repère temporel ni spatial ; nous ne savons rien du personnage, de sa maladie, du personnel qui l’accompagne nuit et jour dans son voyage. Tout au plus savons- nous que c’est la soignante ; soignante dont on mesure la place prépondérante pour lui.
Le langage est ici prépondérant, très imagé. Les phrases se font courtes ; parfois sans verbe. Tous les sens sont exploités, et en particulier celui du toucher. Les sens ne sont-ils pas ce qui reste à l’humain quand le physique s’en est allé ?
Par de courts textes, notre homme laisse aller ses pensées, ses impressions, sa perception des choses, et des lieux avec une certaine lumière, un détachement qui ne laisse pas indifférent.
Pascal Ruffenach aura évité toute dramatisation, et surtout tout jugement, et pousse sans aucun doute à repenser la prise en charge de la fin de vie.
Une question que je me suis posé : est-ce une utopie de l’auteur, ou bien l’expression d’un vécu ?