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Au sortir du Siècle des lumières et alors que les feux de la Révolution sont à peine éteints, Chateaubriand, qui n'a pas trente ans, entreprend l'apologie de la religion chrétienne. En plus de redorer l'image d'une religion malmenée, il entend apporter de nouvelles preuves de l'existence de Dieu. Mais loin de lui le langage du théologien défendant son culte : il est déjà ce grand poète qui prône, non sans frémir, l'excellence, la beauté et le « génie » du christianisme.
La profusion de cette vaste entreprise a pu surprendre ; elle demeure un pilier de son ouvre et du romantisme naissant.
Dans un premier mouvement, qui constitue le présent volume, Chateaubriand aborde l'origine des créations de l'homme, de la nature et de ses mystères. La religion chrétienne étant « la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres », il s'ensuit que toute la littérature, tous les beaux-arts, toute la pensée philosophique et savante ne sont pas autre chose, nous dit-il, que l'émanation de Dieu.
Il était une foi.
Comme le titre l'indique explicitement, Génie du christianisme est une apologie, un panégyrique de la religion chrétienne écrite par ce brillant auteur qu'était Chateaubriand. L'homme politique, le poète était aussi un ardent défenseur de ce christianisme confronté aux attaques lancées notamment pendant le siècle des lumières par les "apôtres" (pour ainsi dire) de la science et plus particulièrement de la philosophie.
En quatre parties constituées elles-même de plusieurs livres, l'auteur d'Atala met en place un argumentaire visant à expliquer ce fameux génie.
Au fond on ne peut qu'accorder crédit à un homme lorsqu'il défend un message de paix, de bienveillance et de charité, lorsqu'il souhaite rendre hommage à une religion qui a fait beaucoup de bien autour d'elle et qui n' a fait du mal qu'à travers le vice de certains hommes. C'est après tout le lot de toutes les causes et notamment des diverses religions.
Mais on le voit à travers la beauté de certains récits et de certains passages du texte de Chateaubriand, le christianisme a engendré en terme de littérature de magnifiques pages, preuves en sont aussi les œuvres de Milton ou de Dante.
La raison et le religion ne sont pas incompatibles, la science non plus, il suffit de lire les témoignages de divers philosophes et autres scientifiques pour s'en rendre compte.
Génie du christianisme n'est sans doute pas un argumentaire parfait de l'existence de Dieu et de la supériorité de la religion chrétienne sur toute autre forme de culte, il ne convaincra pas les athées n les sceptiques, mais il leur rappellera ce qu'a pu apporter, ce que peut apporter celle-ci au monde dans bien des domaines. Et encore une fois nous offrir des moments de lecture touchés par la grâce... qu'elle soit divine ou non !