Le thème abordé dans l’opus de cette année ne me semblait pas évident. J’avais des craintes purement personnelles, mais au final, j’ai lu d’une seule traite ce roman relativement court.
En effet, une fois que je me suis lancée dans ces pages, je n’ai pu le lâcher avant d’arriver à son terme.
Le style inimitable d’Amélie Nothomb y est évidemment pour quelque chose. Je l’apprécie et je replonge chaque année dans sa verve avec un plaisir toujours renouvellé. Reste que chaque titre possède ses particularités. Comme ses « petits » frères, il partage des cellules
souches, mais possède son propre ADN unique. J’ai donc aussi naturellement mes préférences et pour le petit dernier, on frôle le coup de cœur même si l’expression ne me paraît pas complètement adéquate dans ce cas précis.
Diane aurait pu être moi car je suis aussi née dans les années 70. Mais que les plus jeunes lecteurs se rassurent, l’époque importe peu finalement. Le fond de l’histoire est tellement plus global et intemporel (hélas).
L’amour parents/enfants est censé être naturel. Ce n’est pas toujours le cas pour de multiples raisons que l’on comprend ou pas d’ailleurs.
Dans notre époque plus que jamais individualiste, ce récit trouve un écho particulier, mais on le sait bien, de tout temps, il y a eu des individus qui étaient nombrilistes, qui avaient besoin du regard des autres pour exister, quitte à en faire souffrir d’autres qui leur servaient juste d’alibis, de supports, de valorisateurs… Le paraître, l’image que l’on renvoit étant au centre de tout avec l’ambition. C’est le règne du MOI et de toutes les dérives aussi diverses et variées qui puissent exister. Et cela contamine toutes les autres relations que l’on peut avoir avec autrui. L’équilibre étant rompu, rien ne se passe plus comme il se doit.
Cette histoire que nous raconte Amélie Nothomb se poursuit dans le temps. On traversera donc les années 70, 80, 90… Le poids de chaque acte ainsi que sa répétition, encore et encore est aggravé. Les limites de la compréhension, de la résistance sont poussées à leur extrêmes limites jusqu’à ce que… Comment pourrait-il en être autrement ?
Cette lecture ne peut pas laisser insensible (que l’on l’apprécie ou pas). L’auteur jette une pierre dans la marre et j’espère que certains vont réagir, avoir un sursaut et pourquoi pas avoir assez de recul pour se rendre compte que chacun peut basculer dans le gouffre.
Un régal !
Un très très bon cru que ce nouveau Nothomb. Parfois inégale, elle revient ici avec un roman fort sur un thème délicat : l’amour et le désamour maternel…
Marie est une belle femme, qui aime qu’on le lui dise, le lui répète. Bientôt, elle accouche d’une petite fille, Diane, encore plus belle qu’elle. Voilà son drame, et le nœud de cette intrigue. Jalousie et mal de vivre, voici le menu de cette farce cruelle mais drôle, mais addictive que nous a concocté Amélie Nothomb cette année !