Biographie de Chanouga
CHANOUGA est né en 1964 à Marseille où il vit toujours. Enfant, il rêvait de devenir Robinson Crusoé, ce qui explique peut-être sa passion pour les récits d'aventures maritimes. Il étudie aux Beaux-Arts et devient graphiste et illustrateur dans la communication, alors qu'il aspire à être auteur de BD. Il publie ses histoires sur un blog et participe au FestiBlog en 2009 où il rencontre Tony Sandoval qui lui présente Pierre Paquet. De Profundis, son premier album publié en 2011, a obtenu un beau succès : Crayon d'or du festival de Brignais, Prix du public France 3 et Prix espoir du 36e festival de Chambéry.
Pour Narcisse, c'est au hasard d'une brocante où il a acheté un vieux numéro de la revue Histoire de la merqu'il a découvert une photographie d'un homme blanc au torse nu scarifié, aux oreilles et au nez percés, portant le nom de Narcisse Pelletier. Coup de foudre immédiat. Il a alors cherché puis rassemblé les rares documents (récits et articles de presse) relatifs à son singulier destin et les quelques ouvrages qui lui ont été consacrés.
Ce jeune mousse originaire de Saint-Gilles-sur-Vie en Vendée n'était ni un héros ni un grand navigateur, mais Chanouga eut envie de raconter son histoire et de remplir les blancs et les contradictions grâce à son imagination. Grand amirateur de Conrad, Stevenson, Melville, London ou Vercel, il cite volontiers aussi des auteurs de bande dessinée tels Lorenzo Mattotti, Gipi et Jorge Gonzalez.
La drogue, c'est mal...
De Profundis m'avait tapé dans l'œil dès sa sortie. La cause : cette sublime couverture, douce et mystérieuse... L'album a finalement rejoint la longue liste des BD-qui-me-font-envie-mais-il-y-en-a-tellement-que-j'ai-fini-par-l'oublier. Elle s'est brusquement rappelée à mon souvenir lors de mes errances à la bibliothèque et je l'ai dévoré instantanément, sur place. Verdict ? Déception ! Incompréhension ! Ascenseur émotionnel !
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Le scénario m'est apparu décousu, brouillon. On ne sait rien, ni pourquoi, ni comment, ni même qui, et la part de mystère et d'étrangeté grandissante qui entoure les deux gracieuses "sauveuses" de notre héros ne trouve aucune explication. Je suis loin d'être totalement hermétique à la poésie ou au fantastique, mais De Profundis est bien trop étrange pour moi. J'ai en outre trouvé le rythme de la narration bancal et convulsif. Cet album m'a laissé exactement la même impression qu'Un regard par dessus l'épaule de Paquet & Sandoval : le sentiment que l'auteur a accidentellement confondu ses doliprane® avec du LSD. Cette bande dessinée est sauvée des eaux (c'est de circonstance !) par le trait sensible et la sublime palette de couleurs utilisée par Chanouga. Les planches, délicatement ouvragées, sont souvent dominées par deux tons complémentaires qui apportent contraste et lumière. J'ai été complètement transportée par la beauté et l'atmosphère magique de certaines pages, même si le découpage beaucoup trop classique ne met absolument pas en valeur la poésie et la fantaisie des illustrations.
En conclusion, De Profundis est une grosse déconvenue uniquement rattrapée par les graphismes enchanteurs. Je suivrai d'un œil le travail futur de Chanouga, en espérant qu'il collabore avec d'autres scénaristes et qu'il nous livre quelque chose de moins abstrait.