Il y aurait donc les « bons » livres d'un côté, et les "mauvais" livres de l'autre, le nombre de vente de ces derniers étant inversement proportionnel à leur qualité littéraire ? Un « bon » livre est peut être celui que l'on prend plaisir à lire malgré ses imperfections, on y passe un moment de détente, loin des contingences, on atteint une forme de sérénité, oubliant qu'on a un cerveau, ou le mettant en repos, ne serait-ce que pour quelques minutes, rien que ça, mettre en pause cette noria à méninges, ce flux incessant de gamberge qui peut parfois vous entraîner jusqu'aux affres de l'insomnie, rien que pour cette merci, ce genre de livre a toute ma reconnaissance.
Cette romance entre Grey et Anastasia correspond parfaitement à l'image que je peux me faire de celles que l'on trouve dans les myriades de romans qu'écrivent Barbara Cartland et ses consœurs. Un beau millionnaire et une jeune étudiante, vierge de surcroît, sommes-nous vraiment au XXIe siècle ? N'ai-je pas entre les mains un ouvrage de science-fiction ? C'est très basique, sous des oripeaux de complexité sentimentale, c'est écœurant à un tel point que cela en devient réconfortant, c'est comme se bourrer de chocolat ad nauseam ; et le livre est même parfois drôle, n'en déplaise aux grincheux, qui n'aime pas rire ? L'improbable fait rêver, pourquoi pas. Le mystère de l'attraction livresque que l'on éprouve réside aussi dans son côté redondant, routine dans la répétition d'expressions maladroites, voir triviales, resservies à longueur de pages (l'éditeur a du s'assoupir en route),un petit élagage n'aurait rien retirer à la « qualité » de l'ensemble. Combien de « oh mon dieu », « oh putain » ou de « déesse intérieure » aurait-on pu supprimer, faisant du même coup un geste pour l'écologie planétaire ? Mais la romancière a peut-être été payer à la ligne comme nos feuilletoniste du XIXe ? Les dialogues inutiles auraient donc une utilité économique, même s'ils alourdissent l'ensemble ? Ou bien est-ce une touche de féminité – j'ai toujours penser qu'il me faudrait plusieurs vies, comme les chats, pour « tenir » face aux insatiables babillages féminins – dans ce qui est, après tout, un livre pornographique. Les scènes de sexe s'y multiplient sur le même mode opératoire que les dialogues, le but est bien de provoquer une forme d'excitation, ou d'énormes bâillements, c'est selon. Alors pourquoi ne balance-t-on pas l'ouvrage à travers la pièce, en hurlant de dépit, usant de cet argument critique implacable, bien qu'un peu usé, « mais c'est de la merde ! » ? Y aurait-il un discours sous-jacent, inscrit en creux, et qui opérerait sa magie, insidieuse et fascinante, sur nous pauvres lecteurs ? Le livre est-il imprimer sur une matière aux propriétés addictives, nous flinguant quelques neurones au passage, comme le fait toute bonne bière digne de ce nom ? Ne reculant devant aucun sacrifice, afin de parvenir à répondre de cette fascination, je m'apprête à présent à m'enfiler le deuxième tome.
Il y aurait donc les « bons » livres d'un côté, et les "mauvais" livres de l'autre, le nombre de vente de ces derniers étant inversement proportionnel à leur qualité littéraire ? Un « bon » livre est peut être celui que l'on prend plaisir à lire malgré ses imperfections, on y passe un moment de détente, loin des contingences, on atteint une forme de sérénité, oubliant qu'on a un cerveau, ou le mettant en repos, ne serait-ce que pour quelques minutes, rien que ça, mettre en pause cette noria à méninges, ce flux incessant de gamberge qui peut parfois vous entraîner jusqu'aux affres de l'insomnie, rien que pour cette merci, ce genre de livre a toute ma reconnaissance.
Cette romance entre Grey et Anastasia correspond parfaitement à l'image que je peux me faire de celles que l'on trouve dans les myriades de romans qu'écrivent Barbara Cartland et ses consœurs. Un beau millionnaire et une jeune étudiante, vierge de surcroît, sommes-nous vraiment au XXIe siècle ? N'ai-je pas entre les mains un ouvrage de science-fiction ? C'est très basique, sous des oripeaux de complexité sentimentale, c'est écœurant à un tel point que cela en devient réconfortant, c'est comme se bourrer de chocolat ad nauseam ; et le livre est même parfois drôle, n'en déplaise aux grincheux, qui n'aime pas rire ? L'improbable fait rêver, pourquoi pas. Le mystère de l'attraction livresque que l'on éprouve réside aussi dans son côté redondant, routine dans la répétition d'expressions maladroites, voir triviales, resservies à longueur de pages (l'éditeur a du s'assoupir en route),un petit élagage n'aurait rien retirer à la « qualité » de l'ensemble. Combien de « oh mon dieu », « oh putain » ou de « déesse intérieure » aurait-on pu supprimer, faisant du même coup un geste pour l'écologie planétaire ? Mais la romancière a peut-être été payer à la ligne comme nos feuilletoniste du XIXe ? Les dialogues inutiles auraient donc une utilité économique, même s'ils alourdissent l'ensemble ? Ou bien est-ce une touche de féminité – j'ai toujours penser qu'il me faudrait plusieurs vies, comme les chats, pour « tenir » face aux insatiables babillages féminins – dans ce qui est, après tout, un livre pornographique. Les scènes de sexe s'y multiplient sur le même mode opératoire que les dialogues, le but est bien de provoquer une forme d'excitation, ou d'énormes bâillements, c'est selon. Alors pourquoi ne balance-t-on pas l'ouvrage à travers la pièce, en hurlant de dépit, usant de cet argument critique implacable, bien qu'un peu usé, « mais c'est de la merde ! » ? Y aurait-il un discours sous-jacent, inscrit en creux, et qui opérerait sa magie, insidieuse et fascinante, sur nous pauvres lecteurs ? Le livre est-il imprimer sur une matière aux propriétés addictives, nous flinguant quelques neurones au passage, comme le fait toute bonne bière digne de ce nom ? Ne reculant devant aucun sacrifice, afin de parvenir à répondre de cette fascination, je m'apprête à présent à m'enfiler le deuxième tome.