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1954. À la fin de la guerre de Corée et au sortir des camps de prisonniers établis par les Américains, Yohan, un jeune soldat du Nord, se voit proposer, comme à des milliers de ses camarades d'infortune, de s'expatrier. Il choisit le Brésil, dont il ne sait rien et ne parle pas la langue, et s'installe, en vertu d'un accord passé avec les Nations unies, dans un village sur la côte où il trouve du travail.
Bien qu'étranger sur cette terre, Yohan trouve un père en la personne de son employeur, Kiyoshi, un tailleur japonais établi là depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis une famille auprès de Peixe, fils de pêcheurs devenu gardien de l'église du quartier, et de deux jeunes orphelins. Mais vouloir se construire un présent n'efface pas un passé douloureux, et Yohan devra se battre pour chasser les démons qui le hantent...
À la manière d'Alessandro Baricco dans Soie, Paul Yoon, l'auteur d'Autrefois le rivage, saisit l'essence de la vie et sa beauté dans la résilience d'un être qui survit à l'horreur et se réinvente. « Paul Yoon réussit à transformer des scènes ordinaires en véritables instants de grâce. Un roman minimaliste et magnifiquement maîtrisé. » - Kirkus Review
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Yohann débarque un peu malgré lui dans un pays qu'il ne connaît pas. Tout est à reconstruire! Loin de sa Corée natale, il doit se réinventer une nouvelle vie, apprendre une nouvelle langue et s'imprégner d'une nouvelle culture. Mais il n'a pas vraiment le choix. Pendant la guerre de Corée, les américains l'ont fait prisonnier. Il aurait pu retourner rejoindre son peuple à la fin du conflit mais il a refusé le rapatriement. Il est ainsi resté dans un camp jusqu'au jour où il fallut le quitter, tourner une page de l'histoire. Il fut contraint par les Nations Unies à venir s'installer et travailler au Brésil.
Nous sommes donc en 1954. Il serre fort son parapluie en songeant aux années écoulées, dont un océan le sépare à présent.
Il se rend chez un tailleur au nom de Kiyoshi, un japonais chez qui il doit travailler. Le vieil homme l'accueille simplement sans discours, dans un silence presque monacal. Ces deux là ne sont pas très diserts, ils s'observent pour se comprendre. Yohann va gentiment prendre ses marques et seconder Kiyoshi dans ses tâches. Il sera chargé des livraisons, missions qui l'amèneront à arpenter les ruelles de la ville. Le jeune apprenti réussira t-il à se familiariser avec ce nouvel environnement?
Mais comment chasser un passé aussi cruel et meurtrier? Yohann semble sans cesse rattrapé par ses vieux démons . Ils le hantent : Il lui semble que des fissures s'ouvrent dans son monde pour lui révéler des souvenirs enfouis.
Etrangement, pratiquement sans parole, Kiyoshi et Yohann apprennent à se connaître et s'apprécier . Et la vie continue, mélancolique et sans histoire. Yohann fait la connaissance d'autres personnes, il semble s'intégrer délicatement dans cet univers nouveau. Cependant Kyoshi n'est pas immortel, il va s'éteindre aussi calmement qu'il a vécu laissant Yohann seul pour poursuivre sa route. Une route chaotique car les réminiscences du passé creusent des ornières dans lesquelles Yohann semble parfois s'embourber.
Après son recueil de nouvelles " Autrefois le rivage", Paul Yoon nous livre avec "Chasseurs de neige" un roman tout aussi empreint de sensibilité, une plongée viscérale dans la vie d'un homme meurtri.
SYLVIE LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM)