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« Jocelyn Brouillard avait appris à aimer le brouillard. Pas facile quand, à la moindre nébulosité météorologique, les copains d'école vous appellent Jocelyn Purée-de-Pois. Mais ça, c'était en France. À New York, personne ne blaguait jamais son nom. Après tout, il n'était pas Jocelyn Fog. Il slaloma dans l'affluence de l'avenue, déjà accoutumé aux étrangetés de cette ville devenue son quotidien. Le détail qui le surprenait encore était le gris rayé des pigeons, si aimablement pareils qu'à Paris.
»
Gourmandise.
Retrouver le temps de ce second opus les personnages tant aimés de la pension Giboulée et de surcroît l'écriture ciselée, magique, de Malika Ferdjoukh est un bonheur indicible, qui se savoure à chaque page.
Si l'intensité dramatique est toujours bien présente, grâce aux multiples faits et rebondissements qui rythment les vies de chacun de nos héros, l'histoire, alimentée par des individus plus ou moins troubles, en tout cas mystérieux, gagne en vrai suspens.
Sans oublier la période évoquée, caractérisée par la chasse aux communistes, obsession de l'oncle Sam, qui générait un climat profond de suspicion et d'anxiété.
Heureusement, l'humour ravageur de l'auteur contribue à la légèreté de l'ensemble et aux multiples éclats de rire, avec une mention particulière pour Artemisia, tellement pleine d'esprit, inattendue, fantasque, généreuse, géniale.
Quel talent! Quel charme!
A savourer de toute urgence...