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Mes chers compatriotes ! C'est avec un sentiment de bonheur relatif, teinté de mélancolie que je vais m'adresser à vous, ce matin. Je voudrais avant tout, que nous observons une minute de silence à la mémoire de ceux que l'on pourrait concevoir, à tort ou à raison, comme des martyrs d'une civilisation qui refusent de se soumettre à la loi de l'irréversibilité. Avant de vous donner lecture des résolutions concrètes issues de vos recherches fort enrichissantes, permettez que je vous fasse partager ma vision des choses. Je sais que la vérité absolue n'existe pas parce qu'elle procède par annexion de champ étranger.
C'est-à-dire que la vérité d'aujourd'hui, n'est pas celle d'hier et ne sera vraisemblablement pas celle de demain. Ce qui a fait dire au philosophe que « l'on ne se baigne pas deux fois dans la même rivière ». Même si la vérité, par extraordinaire venait à être une, n'ayons pas peur de la regarder en face. Elle nous rougira, certes, les yeux mais ne les crèvera pas. Pire, même si elle se trouvait entre les cuisses de notre mère, n'ayons pas peur d'aller la chercher avec l'organe approprié pour l'extirper.
L'histoire du monde nous enseigne que chaque peuple a sa spécificité. Cette authenticité fait la fierté que l'on éprouve à affirmer notre identité. Beaucoup de nos pratiques ancestrales ont fait leur mue dans le temps. Elles se sont mises à l'école du temps comme le dire les Anciens. Beaucoup de nos parents que nous adulions ont aussi tiré leur révérence. Le temps a eu raison d'eux. À la mort de certains, on pensait ne pas pouvoir survivre à cette disparition.
Pourtant, nous avons survécu. Nous avons même fait et réaliser des projets, après eux. Nous avons retrouvé le sourire. Même si nous ne les avons pas oubliés, nous continuons de vivre avec leurs souvenirs. C'est aussi pourquoi on entend dire que la vérité est un autre nom de Dieu. Dans des régions de notre pays, en des temps que beaucoup d'entre nous, n'avions pas vécus, il y avait eu des sacrifices humains.
Des gens ont été enterrés vivants pour accompagner des rois. Ces actes dans leurs époques avaient été considérés comme une juste expression de notre organisation sociale, politique et spirituelle. Ces exécutions ne souffraient d'aucune ambiguïté, ni de contrariété, encore moins, de contestation.
