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D'un écrivain tel que Bernard Noël, les psychanalystes ont à apprendre. Ne partagent-ils pas la même éthique, le désir d'ouvrir le sujet à la mémoire de la langue, le dégageant de la parole vide pour le tourner vers un dire?? Comment ne pas céder à « ?la castration mentale? » qu'exercent les discours dominants, aliénant le sujet à l'idéal du tout jouir?? Ainsi avons-nous voulu approcher en la présence du poète, du romancier, de l'essayiste, du critique d'art, une vie d'écriture.
Que cette présence ait restitué le risque en quoi consiste la littérature - de s'affronter à la langue et à l'oubli de soi qu'exige son accueil - sera ici sensible, même si font défaut les silences où l'écrivain nous fit entendre les limites du commentaire. ll fallut nous confronter à « ?l'expérience extérieure? » des bords du langage où pourrait s'écrire un impossible à dire : le réel de la vie d'être noué à celui du corps, du sexe et de la mort.
Car il n'est d'intime pour Bernard Noël, dans la pratique de l'écriture et son attente, que cette altérité à soi-même sans laquelle il n'est pas d'énonciation.