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Avec les fées

Par : Sylvain Tesson
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  • Nombre de pages224
  • FormatePub
  • ISBN978-2-38284-373-4
  • EAN9782382843734
  • Date de parution10/01/2024
  • Protection num.Adobe DRM
  • Taille4 Mo
  • Infos supplémentairesepub
  • ÉditeurÉditions des Équateurs

Résumé

L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : « C'est bien curieux les hommes.
Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. » Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement. Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Écosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.
L'été venait de commencer quand je partis chercher les fées sur la côte atlantique. Je ne crois pas à leur existence. Aucune fille-libellule ne volette en tutu au-dessus des fontaines. C'est dommage : les yeux de l'homme moderne ne captent plus de fantasmagories. Au XIIe siècle, le moindre pâtre cheminait au milieu des fantômes. On vivait dans les visions. Un Belge pâle (et très oublié), Maeterlinck, avait dit : « C'est bien curieux les hommes.
Depuis la mort des fées, ils n'y voient plus du tout et ne s'en doutent point. » Le mot fée signifie autre chose. C'est une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d'attraper le monde et d'y déceler le miracle de l'immémorial et de la perfection. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d'un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de mustélidé : là sont les fées.
Elles apparaissent parce qu'on regarde la nature avec déférence. Soudain, un signal. La beauté d'une forme éclate. Je donne le nom de fée à ce jaillissement. Les promontoires de la Galice, de la Bretagne, de la Cornouailles, du pays de Galles, de l'île de Man, de l'Irlande et de l'Écosse dessinaient un arc. Par voie de mer j'allais relier les miettes de ce déchiquètement. En équilibre sur cette courbe, on était certain de capter le surgissement du merveilleux.
Puisque la nuit était tombée sur ce monde de machines et de banquiers, je me donnais trois mois pour essayer d'y voir. Je partais. Avec les fées.

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

5/5
sur 1 note dont 1 avis lecteur
Magique !
« Partout bruit, raison, calcul, fureur. » Aimant à fuir « le vacarme des hommes, la bêtise des chiffres » pour renouer avec le merveilleux et la beauté, là où la nature conserve son caractère, l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson s’est élancé pour trois mois de cabotage, à la voile, à pied et à bicyclette, sur le fil de côte qui, entre falaises et récifs du cap Finisterre en Espagne aux îles Shetland en Ecosse, relie les vestiges de la civilisation celte. C’était à l’été 2022. Partageant avec deux amis la barre d’un voilier de 15 mètres et sautant à terre de loin en loin pour parcourir à pied ou en vélo les tronçons de côte les plus spectaculaires, il part à la rencontre des « fées », non pas de ces « filles-libellules » qui « volettent en tutu au-dessus des fontaines », mais en quête de ces instants fugaces et imprévisibles où surgit le merveilleux : une émotion « difficile à capter, encore plus à définir », comme une « vibration » que le pinceau de certains peintres parvient à saisir et qui, se refusant quand on la cherche et disparaissant quand on veut la saisir, nous étreint parfois lorsqu’on ressent intensément un lieu ou un paysage. « Le mot fée signifie (...) une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d’attraper le monde et d’y déceler le miracle. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d’un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de bête : là sont les fées. » Là, sur ces côtes déchiquetées où, sous des cieux « fermés comme des huîtres », mer et terre opposent leurs forces en d’austères champs de bataille, « eaux noires bousillées de rafales » contre pointes, caps et rochers intimant la fuite aux promeneurs ; face à la mer qui bave, le ciel qui roule et le vent qui mêle ses lamentos aux « agonies de cornemuse » des phoques ; en ces lieux taillés par les éléments à grands coups de boutoir, où le soleil s’en va mourir en des eaux tantôt « pavées de nacre », tantôt roussies, par la lune, la magie noire et puissante des paysages appelle le souvenir des hommes qui, des rites celtiques aux ex-voto marins, en passant par les légendes et les grands textes qui ont chanté ces décors et leurs habitants, ajoute à l’aura de ces parages. Aussi, l’auteur qui n’abandonne jamais ses livres n’illustre pas seulement ses carnets de voyage des croquis et des cartes retraçant son parcours. A sa recherche d’absolu en ces confins à conquérir entre caprices du ciel et paquets de mer, de brouillards en trouées de lumière, se marie son interprétation de la quête d’un autre Graal, celle de la légende arthurienne fondée par Geoffroy de Monmouth et Chrétien de Troyes. Et puisque ce long pointillé de falaises et de stacks séparant la lande de l’infini a abondamment nourri la littérature, les bivouacs sont autant d’occasions de convoquer, parmi d’autres, Hugo, Chateaubriand ou Renan, Shakespeare, Yeats ou Byron. N’en déplaise aux polémistes empressés de faire feu ici de l’anti-modernisme sous-jacent et des sympathies royalistes affichées par l’auteur à l’occasion du décès de la reine d’Angleterre, l’on prend grand plaisir à ce voyage qui s’attache aux portions les plus sauvages du trait de côte atlantique, dans une quête d’expériences autant spirituelles que physiques, une démarche à la fois littéraire et sportive. Avec son sens génial de la formule, la beauté fulgurante de ses images et ses irrésistibles traits d’humour, ce livre est lui-même plein de magie. Très grand coup de coeur.
« Partout bruit, raison, calcul, fureur. » Aimant à fuir « le vacarme des hommes, la bêtise des chiffres » pour renouer avec le merveilleux et la beauté, là où la nature conserve son caractère, l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson s’est élancé pour trois mois de cabotage, à la voile, à pied et à bicyclette, sur le fil de côte qui, entre falaises et récifs du cap Finisterre en Espagne aux îles Shetland en Ecosse, relie les vestiges de la civilisation celte. C’était à l’été 2022. Partageant avec deux amis la barre d’un voilier de 15 mètres et sautant à terre de loin en loin pour parcourir à pied ou en vélo les tronçons de côte les plus spectaculaires, il part à la rencontre des « fées », non pas de ces « filles-libellules » qui « volettent en tutu au-dessus des fontaines », mais en quête de ces instants fugaces et imprévisibles où surgit le merveilleux : une émotion « difficile à capter, encore plus à définir », comme une « vibration » que le pinceau de certains peintres parvient à saisir et qui, se refusant quand on la cherche et disparaissant quand on veut la saisir, nous étreint parfois lorsqu’on ressent intensément un lieu ou un paysage. « Le mot fée signifie (...) une qualité du réel révélée par une disposition du regard. Il y a une façon d’attraper le monde et d’y déceler le miracle. Le reflet revenu du soleil sur la mer, le froissement du vent dans les feuilles d’un hêtre, le sang sur la neige et la rosée perlant sur une fourrure de bête : là sont les fées. » Là, sur ces côtes déchiquetées où, sous des cieux « fermés comme des huîtres », mer et terre opposent leurs forces en d’austères champs de bataille, « eaux noires bousillées de rafales » contre pointes, caps et rochers intimant la fuite aux promeneurs ; face à la mer qui bave, le ciel qui roule et le vent qui mêle ses lamentos aux « agonies de cornemuse » des phoques ; en ces lieux taillés par les éléments à grands coups de boutoir, où le soleil s’en va mourir en des eaux tantôt « pavées de nacre », tantôt roussies, par la lune, la magie noire et puissante des paysages appelle le souvenir des hommes qui, des rites celtiques aux ex-voto marins, en passant par les légendes et les grands textes qui ont chanté ces décors et leurs habitants, ajoute à l’aura de ces parages. Aussi, l’auteur qui n’abandonne jamais ses livres n’illustre pas seulement ses carnets de voyage des croquis et des cartes retraçant son parcours. A sa recherche d’absolu en ces confins à conquérir entre caprices du ciel et paquets de mer, de brouillards en trouées de lumière, se marie son interprétation de la quête d’un autre Graal, celle de la légende arthurienne fondée par Geoffroy de Monmouth et Chrétien de Troyes. Et puisque ce long pointillé de falaises et de stacks séparant la lande de l’infini a abondamment nourri la littérature, les bivouacs sont autant d’occasions de convoquer, parmi d’autres, Hugo, Chateaubriand ou Renan, Shakespeare, Yeats ou Byron. N’en déplaise aux polémistes empressés de faire feu ici de l’anti-modernisme sous-jacent et des sympathies royalistes affichées par l’auteur à l’occasion du décès de la reine d’Angleterre, l’on prend grand plaisir à ce voyage qui s’attache aux portions les plus sauvages du trait de côte atlantique, dans une quête d’expériences autant spirituelles que physiques, une démarche à la fois littéraire et sportive. Avec son sens génial de la formule, la beauté fulgurante de ses images et ses irrésistibles traits d’humour, ce livre est lui-même plein de magie. Très grand coup de coeur.
Sylvain Tesson

Voyager ou écrire, on peut se demander de quelle passion Sylvain Tesson se nourrit le plus. Ce Parisien, né en 1972, tombe très jeune dans l’amour du voyage et de la découverte. Il nous en livre aussitôt le récit. Moins jeune, c’est d’un toit qu’il tombe, car il est aussi épris d’escalade. Même là, il en retire une aventure humaine et la partage.

Géopolitique et expériences humaines

 On peut dire de cet écrivain aventurier que ses origines familiales l’ont peut-être prédisposé : une mère spécialisée en médecine tropicale, un père journaliste, autant dire la double propension à explorer ce qui nous vient de l’étranger et à vouloir le raconter. Tant mieux pour nous, car sa bougeotte nous vaut de sillonner d’incroyables terres et de lointaines sociétés. Sous forme de carnet de voyage, d’essai, d’album photographique ou de documentaire, Sylvain Tesson fait chaque fois le récit de la rencontre non préméditée, avec soi-même, avec autrui, avec un environnement qui pousse à grandir.

Livres d’aventure

 Encore étudiant en DEA géopolitique, Sylvain Tesson n’en reste pas aux livres de cours. À 19 ans, il enfourche déjà son vélo pour traverser le désert central d’Islande. Il enchaîne en rejoignant une expédition de spéléologie en Malaisie.

Aux côtés de son ami Alexandre Poussin, il se lance en 1993 dans un audacieux tour du monde à VTT. Mieux qu’un trophée, il nous rapporte « On a roulé sur la terre », le récit d’un périple de 25 000 kilomètres, qui reçoit le prix jeune IGN.

Plus jamais il ne s’arrête ! À 25 ans, il se rend à pied du Bouthan jusqu’au Tadjikistan, une aventure que retrace « La marche dans le ciel : 5 000 kilomètres à pied à travers l’Himalaya ».

L’expérience humaine en terre hostile

 Fasciné par l’Asie, le voyageur décide deux ans plus tard de marcher dans les pas des grands explorateurs, comme Marco Polo ou Ella Maillard. Avec sa compagne, l'exploratrice Priscilla Telmon, il nous livre cette traversée des steppes à cheval, de la Chine à la mer d’Aral, sous la forme d’un roman, « La chevauchée des steppes », puis d’un carnet de voyage « Carnets de steppes : à cheval à travers l’Asie centrale ».

Pour Sylvain Tesson, ni l’exploit, ni le voyage ne sont une fin en soi. Ce qui le captive, c’est l’expérience humaine, la confrontation aux éléments naturels qui s’opposent à lui. « L’axe du loup », puis l’album photographique « Sous l’étoile de la liberté : six mille kilomètres à travers l’Eurasie sauvage » rendent hommage aux évadés du goulag. À pied, à cheval, à vélo, il refait leur trajet, en conditions extrêmes, de la Sibérie jusqu’en Inde, en passant par la Chine puis par le Tibet. En 2012, il recommence, en side-car. Il reproduit le périple « Berezina » jadis opéré par Napoléon pour replier sa Grande Armée, de Moscou à Paris.

Un regard sur la vie des hommes

 Quand d’autres parleraient de retour à la nature, Sylvain Tesson nous propose plutôt un retour à l’essentiel. Souvent heurté par nos sociétés modernes, il nous interpelle : « Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence ? ». En 2010, il décide donc de s’établir, seul, pour six mois, sur les bords du lac Baïkal, au cœur de la Sibérie. Une tranche de vie en ermite, qui aboutit à « Dans les forêts de Sibérie », teinté d’émotions profondes.

L'accident qui changea tout : "S’extasier de l’instant"

D’expéditions en équipées, Sylvain Tesson multiplie les talents. En 24 ans, il signe neuf récits de voyage, sept nouvelles, dix albums photographiques et dix films qui retracent ses épopées. Il est aussi animateur en radio, présentateur sur France 3, journaliste, conférencier, souvent préfacier.

Son destin aurait pu s’arrêter en 2014, quand l’auteur intrépide, amateur de l’escalade des toitures, chute de dix mètres. Plongé dans un coma artificiel, il en réchappe, abîmé, au prix de longs mois de soins. C’est en traversant la France, « Sur les chemins noirs » du sud au nord, qu’il achèvera de se guérir, à pied. Plus que jamais, il invite à s’extasier de l’instant qui ne dure pas.

Un écrivain salué

Sylvain Tesson, pour « Une vie à coucher dehors », reçoit le prix Goncourt de la nouvelle 2009. Il est récompensé par le prix Nice Baie des Anges, en 2014, pour « S’abandonner à vivre ». En 2011, le prix Médicis essai salue « Dans les forêts de Sibérie ». « Berezina » est doublement primé en 2015, par le prix de la Page 112 et le prix des Hussards. En 2019, le prix Renaudot est décerné à « La panthère des neiges ».

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