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À 42 ans, Paula Cid mène une vie ordinaire à Barcelone. Passionnée par son travail en néonatalogie et immergée dans la routine de la vie de couple, elle ne voit pas la catastrophe arriver : après quinze ans de vie commune, son compagnon la quitte pour une autre. Et quand il meurt dans un accident de vélo quelques heures plus tard, sa vie bascule.
Meurtrie, elle ne sait plus ce qu'elle est en droit de ressentir.
À la douleur de la perte viennent s'ajouter la rancoeur, le sentiment d'abandon et la jalousie. Est-ce trahir la mémoire du défunt que d'entamer une nouvelle relation ou prend-elle sa revanche sur celui qui l'a trompée ?
Une année durant, elle observe les mouvements de son âme bouleversée, avec lucidité et auto-dérision, entre crises de larmes et fous rires inattendus. Et peu à peu la peine se mue en tendresse, tandis que les plantes de la terrasse redeviennent aussi luxuriantes que la vie qu'elle se promet d'avoir.
Traduit du catalan par Eric Reyes Roher
« Avec ce premier roman caustique et très réussi sur la perte d'un être cher, Marta Orriols s'affirme comme la révélation catalane de l'année.
Aussi décapante que retenue, sa prose évite les coups bas et l'émotion gratuite en dépit du sujet tabou qu'elle décrit. » El Mundo
« Perchée sur un fil au-dessus de l'abîme, Marta Orriols réalise un exercice de funambulisme. La bonne nouvelle, c'est qu'elle ne tombe pas. L'excellente nouvelle, c'est qu'il faut beaucoup de talent et de courage pour ne pas tomber, car la force d'attraction de l'abîme est colossale.
» Carlos Zanón
« Marta Orriols a la capacité de fixer avec des mots la fugacité et l'imprévisibilité des événements de la vie quotidienne. » El País
Marta Orriols vit et travaille à Barcelone. Elle est historienne de l'art et se consacre également à l'écriture de scénarios pour le cinéma. Elle collabore régulièrement à des revues et des journaux. Apprendre à parler avec les plantes, véritable phénomène en Catalogne, est son premier roman.
Parfaitement juste et convaincant
Paula, la quarantaine, est néonatalogue dans un hôpital de Barcelone. Le jour-même où il lui annonce qu’il la quitte pour une autre après quinze ans de vie commune, son compagnon se tue dans un accident de vélo. Déchirée entre chagrin, colère et jalousie, Paula devra entreprendre un long et difficile travail sur elle-même pour parvenir à faire son deuil et à se reconstruire.
Le sujet est difficile et peut risquer de rebuter par ce qu’on peut en imaginer de sombre et de déprimant. Après avoir ainsi rencontré quelques difficultés à entrer dans l’histoire, aussi un peu parce que les premiers chapitres m’ont fait craindre une de ces romances modernes aux connotations feel good dont je ne suis pas friande, j’ai fini par me laisser emporter par ce récit aux accents si véridiques que l’on est fortement tenté de le percevoir largement autobiographique. La finesse des analyses et des observations, tout comme la justesse des personnages, rendent au final ce livre parfaitement convaincant.
Si l’émotion affleure souvent, elle est toujours contenue avec une grande pudeur, l’impertinence et la causticité de Paula écartant tout risque de complaisance ou de sensiblerie. En définitive, c’est seulement lorsque, prise au dépourvu, Paula relâche le farouche contrôle qu’elle s’impose, que l’émotion nous envahit également, en particulier au travers des joies et des drames d’un service de néonatalogie, ou encore du lien entre l’héroïne et son père vieillissant.
Pétri des mille détails infimes qui construisent nos existences au quotidien et qui lui confèrent toute son authenticité, ce récit réussit à nous faire toucher du doigt l’infrangible solitude des êtres coulés par un accident de la vie, et qui, seuls, devront trouver en eux la force de revenir à flot, à bord d’un monde impassiblement vivant, et surtout, insupportablement moralisateur.