Mes Chers Vous,
Depuis Des noeuds d'acier, son premier roman, Sandrine Collette offre des romans qui oscillent entre huis clos et natural writing.
Elle avait d'ailleurs réussi, avec Six fourmis blanches, à concilier les deux, créant un huis clos à la dimension de la montagne.
Ce qui est certain, c'est qu'à chacun de ses romans, Sandrine Collette élabore au fil des pages une ambiance de plus en plus pesante, sombre, dangereuse... quelquefois à la limite du malaise.
Avec Animal, dès le prologue, le ton est donné. Ce qui va suivre sera une histoire douloureuse... de celle qui
interpelle et donne envie de savoir ce que deviennent les personnages posés ainsi dans toute leur humanité, leurs faiblesses, leurs sentiments, leurs douleurs, leur Amour !
Et puis, arrive une première partie qui semble ne plus rien avoir de commun avec ce prologue si intime.
Entre en scène Lior, une française amoureuse de la chasse, qui n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle entre dans la traque, que lorsqu'elle devient chasseuse... au point d'oublier tout le reste.
"A l'intérieur, Lior est un brasier.
Heure après heure, elle essaie de comprendre l'ours, de deviner l'ours, de devenir l'ours."
Bien sûr, il y a Hadrien qui l'aime à peu près autant qu'il déteste chasser. Mais qui la suit dans chacun de ses voyages au bout du monde qui lui permettra de ramener un nouveau trophée, toujours plus gros.
Hadrien qui la suit parce que, aussi incroyable que cela puisse paraître, il ne trouve jamais Lior aussi belle que lorsqu'elle talonne une proie, que lorsqu'elle goute le sang... parce que, quelle que soit la chasse, quel que soit le nombre de participants, c'est toujours à Lior que doit revenir la mise à mort !
De leur couple, c'est Lior la plus forte, celle des deux qui avance coûte que coûte, celle que rien n'arrête !
Et puis, un jour, Lior s'effondre et Hadrien doit devenir le rocher.... Jusqu'à cette deuxième partie de roman qui permet aux pièces du puzzle de s'emboîter, de comprendre toute la complexité de cette femme.
Sandrine Collette a ce talent de mettre la Nature au centre de son récit, d'en faire un personnage central, poussant ici l'idée au point de donner chapitre à l'Ours traqué, faisant entrer le lecteur dans sa tête afin de mieux le perdre.
"Cela fait des années qu'il a appris à fuir.
Qu'y a-t-il d'autre, ou qu'y a-t-il de plus cette fois, pour que la colère le submerge davantage que la nécessité de décamper ?
Une fois de trop peut-être."
Parce qu'au final, qui est le véritable Prédateur ? Qui traque qui ? Qui chasse pour survivre ? Qui poursuit l'autre ?
L'écriture de Sandrine Collette sait être fine, poétique lorsqu'elle donne voix à la nature... Elle finit par se faire brutale, viscérale, à la limite du malaise pour mieux révéler une histoire d'une intensité à la hauteur des paysages parcourus.
Un roman sur la résilience dans la douleur, déstabilisant, étonnant par les détours qu'il prend mais d'une profondeur telle qu'il en devient obsessionnel, impossible à lâcher sans avoir atteint la dernière page.
Un roman noir sur la part d'animalité que chacun porte en soi... qui bouleverse jusque dans ses dernières pages !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2021/03/16/38869399.html
Coup au coeur !
Mes Chers Vous,
Depuis Des noeuds d'acier, son premier roman, Sandrine Collette offre des romans qui oscillent entre huis clos et natural writing.
Elle avait d'ailleurs réussi, avec Six fourmis blanches, à concilier les deux, créant un huis clos à la dimension de la montagne.
Ce qui est certain, c'est qu'à chacun de ses romans, Sandrine Collette élabore au fil des pages une ambiance de plus en plus pesante, sombre, dangereuse... quelquefois à la limite du malaise.
Avec Animal, dès le prologue, le ton est donné. Ce qui va suivre sera une histoire douloureuse... de celle qui interpelle et donne envie de savoir ce que deviennent les personnages posés ainsi dans toute leur humanité, leurs faiblesses, leurs sentiments, leurs douleurs, leur Amour !
Et puis, arrive une première partie qui semble ne plus rien avoir de commun avec ce prologue si intime.
Entre en scène Lior, une française amoureuse de la chasse, qui n'est jamais aussi belle que lorsqu'elle entre dans la traque, que lorsqu'elle devient chasseuse... au point d'oublier tout le reste.
"A l'intérieur, Lior est un brasier.
Heure après heure, elle essaie de comprendre l'ours, de deviner l'ours, de devenir l'ours."
Bien sûr, il y a Hadrien qui l'aime à peu près autant qu'il déteste chasser. Mais qui la suit dans chacun de ses voyages au bout du monde qui lui permettra de ramener un nouveau trophée, toujours plus gros.
Hadrien qui la suit parce que, aussi incroyable que cela puisse paraître, il ne trouve jamais Lior aussi belle que lorsqu'elle talonne une proie, que lorsqu'elle goute le sang... parce que, quelle que soit la chasse, quel que soit le nombre de participants, c'est toujours à Lior que doit revenir la mise à mort !
De leur couple, c'est Lior la plus forte, celle des deux qui avance coûte que coûte, celle que rien n'arrête !
Et puis, un jour, Lior s'effondre et Hadrien doit devenir le rocher.... Jusqu'à cette deuxième partie de roman qui permet aux pièces du puzzle de s'emboîter, de comprendre toute la complexité de cette femme.
Sandrine Collette a ce talent de mettre la Nature au centre de son récit, d'en faire un personnage central, poussant ici l'idée au point de donner chapitre à l'Ours traqué, faisant entrer le lecteur dans sa tête afin de mieux le perdre.
"Cela fait des années qu'il a appris à fuir.
Qu'y a-t-il d'autre, ou qu'y a-t-il de plus cette fois, pour que la colère le submerge davantage que la nécessité de décamper ?
Une fois de trop peut-être."
Parce qu'au final, qui est le véritable Prédateur ? Qui traque qui ? Qui chasse pour survivre ? Qui poursuit l'autre ?
L'écriture de Sandrine Collette sait être fine, poétique lorsqu'elle donne voix à la nature... Elle finit par se faire brutale, viscérale, à la limite du malaise pour mieux révéler une histoire d'une intensité à la hauteur des paysages parcourus.
Un roman sur la résilience dans la douleur, déstabilisant, étonnant par les détours qu'il prend mais d'une profondeur telle qu'il en devient obsessionnel, impossible à lâcher sans avoir atteint la dernière page.
Un roman noir sur la part d'animalité que chacun porte en soi... qui bouleverse jusque dans ses dernières pages !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2021/03/16/38869399.html