Shônen neketsu, ou procédé narratif nippon ni mauvais

Vous savez probablement déjà ce qu'est le shônen neketsu, sans toutefois vous en douter. Sauf si vous êtes résolument fanatique des mangas. En effet, cette notion est en rapport direct avec l'univers de la bande dessinée japonaise.

Shônen neketsu, qu'est-ce que cela signifie ?

Pour mieux comprendre de quoi il retourne, penchons-nous d'abord sur le sens des deux termes nippons susmentionnés.

Shônen signifie "garçon et adolescent". En soi, le mot ne désigne pas un type précis de manga, mais seulement une cible éditoriale bien précise. Dans le cas qui vous intéresse, il est facile de deviner que le jeune public masculin apparaît comme la cible éditoriale en question. L'équivalent féminin (visant une tranche d'âge identique) est quant à lui, appelé shojo.

Neketsu (plus couramment orthographié nekketsu) signifie "sang chaud" au sens strict. Le terme est employé pour désigner le procédé narratif propre au manga, mais aussi le synopsis (ou résumé général) du scénario.

On peut considérer le neketsu comme la clef de voûte du manga : la stratégie d'accroche repose davantage sur l'habileté narrative de l'auteur, que sur le contexte de l'histoire.

Thèmes récurrents du shônen neketsu

La figure majeure du neketsu est toujours un jeune garçon ou un jeune adulte, dont on observe qu'il est fréquemment orphelin et poursuit une quête... quoi qu'il en coûte. Loyal jusqu'à la candeur, il est souvent porteur de pouvoirs magiques dont on découvre l'étendue au fil de l'intrigue. Entouré d'un groupe d'amis fidèles, il est perpétuellement dans la lutte contre le mal. Amitié, esprit d'équipe, justice et volonté de vaincre figurent les principaux piliers du genre neketsu.

Qui a créé ce style en particulier ?

De l'avis général, c'est le mangaka (ou auteur de mangas) Osamu Tezuka (1928 - 1989) qui se cache derrière les débuts du neketsu. Le premier ouvrage reconnu comme tel est le manga intitulé La Nouvelle Île au trésor, publié au Japon en 1947. S'inspirant vaguement de l'ouvrage originel de Robert Louis Stevenson, Tezuka développera l'histoire d'un jeune garçon en quête d'un trésor. Le mal y est représenté par des pirates et des cannibales. Le personnage de Tarzan fait son apparition dans le manga, en tant qu'allié principal du héros. Le deuxième ami fidèle de ce dernier est... son chien, ni plus ni moins.

Exemples célèbres de shônen neketsu

Si vous êtes de la génération Club Dorothée (1987 - 1997), les fondamentaux du genre n'ont pas pu échapper à votre attention. Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball comptent comme de grands classiques du shônen neketsu !

Il est d'ailleurs intéressant de constater à quel point Son Goku, personnage central de Dragon Ball, correspond en tout point au portrait-robot du héros décrit ci-dessus.

Étonnamment, le neketsu se retrouve aussi dans des mangas plus "légers", comme c'est le cas pour Olive et Tom. Ici, pas de surnaturel ni de monstres à éliminer, le thème étant le football, sport d'équipe par excellence. Mais les symboles restent les mêmes : un héros joueur de football, son équipe, les équipes rivales, la rage de vaincre, etc. Comme de juste, les présences féminines sont rares et discrètes. Le shônen neketsu étant par définition, centré sur un univers masculin """viril""", la figure féminine la plus audacieuse sera tout au plus l'épouse du héros... ou son amie d'enfance, dévouée et secrètement amoureuse de lui.

Ceci est une tendance, il y a des shonens nekketsus dans lequel le personnage principal est une femme comme dans Soul Eater, Jojo Bizarre Adventure - Partie 6 Stone Ocean, Nanoha, Cat's eyes ou récemment Burn The Witch un manga prenant place dans l'univers de Bleach

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