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Virginie Lefebvre

Dernière sortie
Paris-Ville moderne
Maine-Montparnasse et la Défense sont des opérations
emblématiques représentatives de la nouvelle définition
du rapport entre ville et architecture qui se met en place
après la guerre. La concentration démographique, la
décentralisation des industries et l'avènement du secteur
tertiaire obligent à remodeler des structures urbaines
inadaptées à la circulation, aux modes de déplacement et
à la vitesse, préoccupations majeures des années 50. Cette nécessité de modernisation va de pair avec une montée de l'interventionnisme étatique qui a débuté sous le gouvernement de Vichy, en réaction à l'urbanisme
incontrôlé de la périphérie parisienne. À partir de 1959,
des plans directeurs successifs établissent les inventaires
des opérations à entreprendre : destruction d'îlots
insalubres, percement d'axes de circulation, remembrements. Cette politique, qui fait table rase du
passé, trouve ses fondements aussi bien dans les thèses
rationnalistes développées par Le Corbusier dans la
Charte d'Athènes et dans les conclusions du rapport
Buchanan pour Londres, que dans les projets utopiques
d'Hugh Ferriss ou de Norman Bel Geddes. La dalle, sol
artificiel maîtrisé par la technique, apparaît comme le
socle idéal de la ville du futur. Des premiers dessins très schématiques, montrant les systèmes de circulation, sur lesquels les immeubles apparaissent de manière abstraite, aux réalisations du milieu des années 70, on voit à travers les phases successives de ces projets le concept d'une ville sur dalle naître, évoluer, puis disparaître, marquant la fin d'une époque optimiste où l'on croyait possible de modifier les conditions de la vie urbaine.
Maine-Montparnasse et la Défense sont des opérations
emblématiques représentatives de la nouvelle définition
du rapport entre ville et architecture qui se met en place
après la guerre. La concentration démographique, la
décentralisation des industries et l'avènement du secteur
tertiaire obligent à remodeler des structures urbaines
inadaptées à la circulation, aux modes de déplacement et
à la vitesse, préoccupations majeures des années 50. Cette nécessité de modernisation va de pair avec une montée de l'interventionnisme étatique qui a débuté sous le gouvernement de Vichy, en réaction à l'urbanisme
incontrôlé de la périphérie parisienne. À partir de 1959,
des plans directeurs successifs établissent les inventaires
des opérations à entreprendre : destruction d'îlots
insalubres, percement d'axes de circulation, remembrements. Cette politique, qui fait table rase du
passé, trouve ses fondements aussi bien dans les thèses
rationnalistes développées par Le Corbusier dans la
Charte d'Athènes et dans les conclusions du rapport
Buchanan pour Londres, que dans les projets utopiques
d'Hugh Ferriss ou de Norman Bel Geddes. La dalle, sol
artificiel maîtrisé par la technique, apparaît comme le
socle idéal de la ville du futur. Des premiers dessins très schématiques, montrant les systèmes de circulation, sur lesquels les immeubles apparaissent de manière abstraite, aux réalisations du milieu des années 70, on voit à travers les phases successives de ces projets le concept d'une ville sur dalle naître, évoluer, puis disparaître, marquant la fin d'une époque optimiste où l'on croyait possible de modifier les conditions de la vie urbaine.