Quintessence de l'horreur expérimentale, oeuvre profonde et viscérale, Massacre à la tronçonneuse (1973), comme bon nombre de films qui virent le jour au début des années 1970, livra une vision de l'Amérique défaite par les soubresauts de son Histoire. Leatherface, rejeton tronçonneur d'une famille texane au chômage, apparu pour beaucoup de spectateurs américains comme le symbole d'une société en pleine décomposition qui envoyait sa jeunesse au casse-pipe dans les lisières du Vietnam du Nord.
Leatherface, le fils barbare et pourtant attachant d'une famille de hillbillies tarés, vautrés dans une célébration perpétuelle de la mort mêlant pratiques cannibales et rituels vaudous sur fond d'apocalypse. Massacre à la tronçonneuse constitue assurément l'un des parangons d'une décade prodigieuse placée sous le signe du chaos et de la subversion. Plus de cinquante ans ont passé, et le deuxième long-métrage de Tobe Hooper possède plus que jamais la puissance des expériences limites, une aventure formelle éblouissante, un anti-conte dont le slasher fera quelques années plus tard et ad nauseam ses choux gras.
Voici un film sur la Fin. Sur la négation des illusions et des fables initiatiques, sur l'apologie de la régression comme seule issue possible a un monde au bord du gouffre, sur la Fin d'une Amérique conquérante et sûre d'elle découvrant comme au sortir d'un cauchemar agité, un monde transformé, paranoïaque et absurde. Mais si son ancrage dans son époque apparaît incontestable, le film de Tobe Hooper a su mettre en forme une terreur plus universelle - la mémoire des camps, la manutention des corps ou encore le génocide indien - qui explique, pour partie, son incroyable postérité, sa résistance a l'épreuve du temps, son influence aussi sur les générations futures de cinéastes.
C'est la chapelle Sixtine du cinéma d'horreur.
Quintessence de l'horreur expérimentale, oeuvre profonde et viscérale, Massacre à la tronçonneuse (1973), comme bon nombre de films qui virent le jour au début des années 1970, livra une vision de l'Amérique défaite par les soubresauts de son Histoire. Leatherface, rejeton tronçonneur d'une famille texane au chômage, apparu pour beaucoup de spectateurs américains comme le symbole d'une société en pleine décomposition qui envoyait sa jeunesse au casse-pipe dans les lisières du Vietnam du Nord.
Leatherface, le fils barbare et pourtant attachant d'une famille de hillbillies tarés, vautrés dans une célébration perpétuelle de la mort mêlant pratiques cannibales et rituels vaudous sur fond d'apocalypse. Massacre à la tronçonneuse constitue assurément l'un des parangons d'une décade prodigieuse placée sous le signe du chaos et de la subversion. Plus de cinquante ans ont passé, et le deuxième long-métrage de Tobe Hooper possède plus que jamais la puissance des expériences limites, une aventure formelle éblouissante, un anti-conte dont le slasher fera quelques années plus tard et ad nauseam ses choux gras.
Voici un film sur la Fin. Sur la négation des illusions et des fables initiatiques, sur l'apologie de la régression comme seule issue possible a un monde au bord du gouffre, sur la Fin d'une Amérique conquérante et sûre d'elle découvrant comme au sortir d'un cauchemar agité, un monde transformé, paranoïaque et absurde. Mais si son ancrage dans son époque apparaît incontestable, le film de Tobe Hooper a su mettre en forme une terreur plus universelle - la mémoire des camps, la manutention des corps ou encore le génocide indien - qui explique, pour partie, son incroyable postérité, sa résistance a l'épreuve du temps, son influence aussi sur les générations futures de cinéastes.
C'est la chapelle Sixtine du cinéma d'horreur.