Christine Mazzoli-Guintard

Paysage dominé par des murailles et une citadelle, lieu d'échanges des biens et des savoirs, la ville d'al-Andalus reste avant tout plurielle. Elle est ici envisagée de deux manières : la ville achevée et adulte, la ville en mouvement et en formation. On entre d'abord dans la ville achevée, pour y observer les formes du paysage urbain, le cour de la sociabilité urbaine - le marché et la mosquée - , la place du pouvoir - la citadelle - , mais aussi pour saisir la ville vécue avec ses difficultés quotidiennes de gestion de la rue et de l'eau, avec sa conscience urbaine, avec ses espaces qui parfois se déplacent, naissent ou disparaissent.
Car la ville achevée a trouvé sa personnalité au terme d'une évolution dont sont présentés les phases et les acteurs : depuis le début du viiie siècle jusqu'à la fin du xve siècle, des vestiges de la ville antique jusqu'à la Grenade nasride, les villes d'al-Andalus connaissent de nombreuses transformations ; deux forces essentielles y président, les élites politiques et les initiatives des citadins.
Enfin, la ville né saurait se développer sans puiser ses ressources dans un territoire que définissent des bornes administratives et une zone d'influence économique et culturelle.