La performance totale : nouvel esprit du capitalisme ?

Par : Florence Jany-Catrice

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  • Nombre de pages180
  • PrésentationBroché
  • Poids0.22 kg
  • Dimensions14,0 cm × 20,0 cm × 1,0 cm
  • ISBN978-2-7574-0398-3
  • EAN9782757403983
  • Date de parution22/08/2012
  • CollectionCapitalismes, éthique, institu
  • ÉditeurPU du Septentrion

Résumé

Quel est le Lycée le plus performant de France ? S'agit-il d'Henri IV ou de Ste Geneviève ? Avec des taux de réussite au baccalauréat de proches de 100 %, ces lycées caracolent en tête des classements. S'agit-il encore du Lycée Jean Moulin de Roubaix, en tête d'un palmarès d'un autre calibre, publié en mars 2011, et qui fait cette fois la place à une performance en termes de réussite " des élèves qui n'avaient aucune chance d'être bacheliers " ? (Le Monde, 31 mars 2011).
Que penser de l'activité de l'Education nationale lorsqu'elle est mesurée par le nombre d'élèves avec un coût associé à chacun ? Et de celle de la police publique lorsque celle-ci est mesurée par le nombre de crimes résolus, affecté d'un coût moyen ? Comment définir la performance d'un service hospitalier ? Est-ce à partir de critères uniformes, à l'instar du nombre de lits, du nombre de médecins ? En fonction du nombre de journées d'hospitalisation, ou d'actes codifés selon la complexité des cas ? Ou encore selon sa place dans les palmarès nationaux, voire internationaux ? Et celle d'une assistante sociale ? D'un chercheur ? La performance d'une entreprise doit-elle se limiter aux performances financières, que résumerait la rentabilité du capital investi, ou tenir compte, en les endogénéisant, des externalités que produit l'organisation, en termes sociaux comme en termes environnementaux ? La performance économique évaluée par la croissance épuise-t-elle le progrès social ? On pourrait multiplier les niveaux de questionnements, tout comme on pourrait multiplier les illustrations, tant la " performance " et les dispositifs qui la promeuvent sont devenus incontournables : qu'elle fonde l'élaboration d'outils macroéconomiques nouveaux, les mutations de l'Etat, ou encore celles des organisations à but lucratif, la performance est non seulement omniprésente, mais s'impose comme un dispositif majeur et de repère cognitif, et de coordination multiscalaire, multidimensionnel, pluri-temporel.
Elle est devenue centrale dans les repères et jugements collectifs sur l'efficacité des organisations et des sociétés. Aujourd'hui, elle tend à devenir totale : elle s'impose à tous, et tous tentent de passer sous les toises établies par des politiques du chiffre. Quelles que soient les contorsions nécessaires.
Quel est le Lycée le plus performant de France ? S'agit-il d'Henri IV ou de Ste Geneviève ? Avec des taux de réussite au baccalauréat de proches de 100 %, ces lycées caracolent en tête des classements. S'agit-il encore du Lycée Jean Moulin de Roubaix, en tête d'un palmarès d'un autre calibre, publié en mars 2011, et qui fait cette fois la place à une performance en termes de réussite " des élèves qui n'avaient aucune chance d'être bacheliers " ? (Le Monde, 31 mars 2011).
Que penser de l'activité de l'Education nationale lorsqu'elle est mesurée par le nombre d'élèves avec un coût associé à chacun ? Et de celle de la police publique lorsque celle-ci est mesurée par le nombre de crimes résolus, affecté d'un coût moyen ? Comment définir la performance d'un service hospitalier ? Est-ce à partir de critères uniformes, à l'instar du nombre de lits, du nombre de médecins ? En fonction du nombre de journées d'hospitalisation, ou d'actes codifés selon la complexité des cas ? Ou encore selon sa place dans les palmarès nationaux, voire internationaux ? Et celle d'une assistante sociale ? D'un chercheur ? La performance d'une entreprise doit-elle se limiter aux performances financières, que résumerait la rentabilité du capital investi, ou tenir compte, en les endogénéisant, des externalités que produit l'organisation, en termes sociaux comme en termes environnementaux ? La performance économique évaluée par la croissance épuise-t-elle le progrès social ? On pourrait multiplier les niveaux de questionnements, tout comme on pourrait multiplier les illustrations, tant la " performance " et les dispositifs qui la promeuvent sont devenus incontournables : qu'elle fonde l'élaboration d'outils macroéconomiques nouveaux, les mutations de l'Etat, ou encore celles des organisations à but lucratif, la performance est non seulement omniprésente, mais s'impose comme un dispositif majeur et de repère cognitif, et de coordination multiscalaire, multidimensionnel, pluri-temporel.
Elle est devenue centrale dans les repères et jugements collectifs sur l'efficacité des organisations et des sociétés. Aujourd'hui, elle tend à devenir totale : elle s'impose à tous, et tous tentent de passer sous les toises établies par des politiques du chiffre. Quelles que soient les contorsions nécessaires.