Alors que la prégnance du négationnisme frontal du génocide des Juifs d'Europe semble s'atténuer depuis quelques années, de nouvelles formes de falsification, plus floues, plus diverses, plus difficiles à décrire même, se font jour à travers l'Europe et le monde. La terminologie désignant ces discours est elle-même incertaine : révisionnisme, déviations, utilitarisme, banalisation, etc.? L'expression anglaise Holocaust distortion ("déformation" de la Shoah) gagne en popularité et décrit largement la négation des responsabilités nationales dans la Shoah : de la Pologne à la Bulgarie, de l'Ukraine aux Etats-Unis, en France même, les exemples se multiplient, avec autant de particularismes politiques.
Si dans certains pays, ces distorsions sont portées par une frange du milieu universitaire, ces nouveaux négationnismes sont largement le fait de personnalités et de partis politiques de la droite radicale, de Benjamin Netanyahou à Marine Le Pen, de Viktor Orban au PIS. En outre, Internet et les réseaux sociaux amplifient ces discours et brouillent la distinction entre une histoire publique politisée et une histoire critique des sources.
Ce numéro analyse en détail ces nouvelles formes de narrations historiques dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis et Israël - et décrit ces mêmes stratégies de distorsion de l'histoire et de la mémoire du génocide des Arméniens et de celui des Tutsi.
Alors que la prégnance du négationnisme frontal du génocide des Juifs d'Europe semble s'atténuer depuis quelques années, de nouvelles formes de falsification, plus floues, plus diverses, plus difficiles à décrire même, se font jour à travers l'Europe et le monde. La terminologie désignant ces discours est elle-même incertaine : révisionnisme, déviations, utilitarisme, banalisation, etc.? L'expression anglaise Holocaust distortion ("déformation" de la Shoah) gagne en popularité et décrit largement la négation des responsabilités nationales dans la Shoah : de la Pologne à la Bulgarie, de l'Ukraine aux Etats-Unis, en France même, les exemples se multiplient, avec autant de particularismes politiques.
Si dans certains pays, ces distorsions sont portées par une frange du milieu universitaire, ces nouveaux négationnismes sont largement le fait de personnalités et de partis politiques de la droite radicale, de Benjamin Netanyahou à Marine Le Pen, de Viktor Orban au PIS. En outre, Internet et les réseaux sociaux amplifient ces discours et brouillent la distinction entre une histoire publique politisée et une histoire critique des sources.
Ce numéro analyse en détail ces nouvelles formes de narrations historiques dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis et Israël - et décrit ces mêmes stratégies de distorsion de l'histoire et de la mémoire du génocide des Arméniens et de celui des Tutsi.