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Née le 2 septembre 1925 à Germont de Chamberet, en Limousin, Marcelle Delpastre y est morte le 6 février 1998, au terme d'un incomparable voyage immobile, laissant une oeuvre imposante et variée - majoritairement inédite - dont la part essentielle est d'ordre poétique, ordre qu'elle a conjugué avec bonheur dans tous les modes possibles, de la ballade au psaume, du poème dramatique à la prose poétique, et dans ses deux langues, occitane et française.
Paysanne ainsi qu'on l'est en ce pays, cultivant la terre, élevant les vaches, elle a, d'une plume inspirée, patiente, insistante (presque sans repentir) - labour et rumination - mêlé en un fécond mariage tragique, la célébration insatiable de la beauté du monde et de ses mystères, et la déploration excédée de ses pauvres malheurs humains, n'hésitant pas à précipiter Dieu dans la fournaise d'Hiroshima, n'oubliant jamais, derrière la croix du Christ, la corde de Judas.
Pour le reste - excusez du peu ! -, étonnante ethnologue de sa propre culture en sa proximité la plus étroite, les nouvelles perverses des années 50, les libres chroniques des années 80, sept gros volumes de mémoires, quelques chansons nées dans l'odeur des bouses, et le dessin, la peinture, jusqu'à ces merveilleux glands sculptés... Tous ceux qui l'ont connue se souviennent de son rire.
