Lignes N° 63, octobre 2020
La pensée sous séquestre

Par : Michel Surya
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  • Nombre de pages205
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.3 kg
  • Dimensions16,2 cm × 21,0 cm × 1,2 cm
  • ISBN978-2-35526-200-5
  • EAN9782355262005
  • Date de parution06/11/2020
  • ÉditeurNouvelles Editions Lignes
  • ContributeurJacob Rogozinski
  • ContributeurMathilde Girard
  • ContributeurFrédéric Neyrat

Résumé

Un scrupule, pour commencer : qu'il puisse être "déplacé" de susciter l'écriture, la pensée dans cette circonstance, cruelle, et pour en rendre compte, dont nous ne mesurerons la cruauté réelle, entière, qu'après. Scrupule possible ou de principe, mais que cette objection balaie : c'est là où l'écriture, la pensée ne se placent plus assez - que la cruauté atterre, fait fuir -, qu'il faut qu'elles se placent, et se tiennent (leçon entre autres de Bataille).
Qu'il le leur faut d'autant plus que cette cruauté est à la fois banale (archaïque) et "commune" (virale). Quoi de plus "commun" qu'une pandémie, en effet, qui pourrait bien être la dernière forme existante du "commun" (n'excluant par principe personne, principe tragique, mais principe du démos aussi bien, dont le mot "pandémie" est fait) et de l' "archaïque" , en tout cas sous nos "latitudes" , lesquelles n'auraient jamais rien vécu qui ressemble à celle-ci depuis, nous dit-on, un siècle - l'exagération est possible, mais qui importe peu.
Contre cette pandémie, on a commandé à toutes et tous de se confiner. Cruauté aussi - inévitable - d'un tel commandement. "Se confiner" pour qui n'a pas où le faire (les migrants, les sans-papiers). Pour qui se confiner va rendre un peu plus invivables encore les conditions de vie qui l'étaient par avance (habitats étroits, pauvres, insalubres ; prisons ; Ehpad). Même aveugle, le virus ne fait pas que tous puissent s'en protéger également, qui n'est par le fait pas pareillement "commun" .
Ce numéro de Lignes part de ce qu'il en est de l'être, confinés. De l'être par contrainte, mais s'y prêtant - le contraire d'une séquestration. Le contraire certes, mais plaçant la pensée elle-même comme sous séquestre. Pas que la pensée "politique" du moment, toute la pensée : esthétique, existentielle, amoureuse. La littérature et l'art aussi bien. Qu'est-ce que cet état fait à l'art, à la littérature, à la pensée ? Et lesquels peuvent résulter de la levée de la séquestre ?
Un scrupule, pour commencer : qu'il puisse être "déplacé" de susciter l'écriture, la pensée dans cette circonstance, cruelle, et pour en rendre compte, dont nous ne mesurerons la cruauté réelle, entière, qu'après. Scrupule possible ou de principe, mais que cette objection balaie : c'est là où l'écriture, la pensée ne se placent plus assez - que la cruauté atterre, fait fuir -, qu'il faut qu'elles se placent, et se tiennent (leçon entre autres de Bataille).
Qu'il le leur faut d'autant plus que cette cruauté est à la fois banale (archaïque) et "commune" (virale). Quoi de plus "commun" qu'une pandémie, en effet, qui pourrait bien être la dernière forme existante du "commun" (n'excluant par principe personne, principe tragique, mais principe du démos aussi bien, dont le mot "pandémie" est fait) et de l' "archaïque" , en tout cas sous nos "latitudes" , lesquelles n'auraient jamais rien vécu qui ressemble à celle-ci depuis, nous dit-on, un siècle - l'exagération est possible, mais qui importe peu.
Contre cette pandémie, on a commandé à toutes et tous de se confiner. Cruauté aussi - inévitable - d'un tel commandement. "Se confiner" pour qui n'a pas où le faire (les migrants, les sans-papiers). Pour qui se confiner va rendre un peu plus invivables encore les conditions de vie qui l'étaient par avance (habitats étroits, pauvres, insalubres ; prisons ; Ehpad). Même aveugle, le virus ne fait pas que tous puissent s'en protéger également, qui n'est par le fait pas pareillement "commun" .
Ce numéro de Lignes part de ce qu'il en est de l'être, confinés. De l'être par contrainte, mais s'y prêtant - le contraire d'une séquestration. Le contraire certes, mais plaçant la pensée elle-même comme sous séquestre. Pas que la pensée "politique" du moment, toute la pensée : esthétique, existentielle, amoureuse. La littérature et l'art aussi bien. Qu'est-ce que cet état fait à l'art, à la littérature, à la pensée ? Et lesquels peuvent résulter de la levée de la séquestre ?
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