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Des syndicats qui ne font pas de politique ? Ou qui sont à la remorque des partis ? En pleine période d'élections présidentielles et législatives, Les Utopiques rouvrent le débat sur l'autonomie du mouvement syndical. Texte fondateur du syndicalisme, la charte d'Amiens de 1906, a donné comme objectif au syndicalisme la "double besogne, quotidienne et d'avenir" visant à transformer le monde tout en menant la nécessaire lutte revendicative immédiate.
Dès lors, indépendance et autonomie du mouvement social ou, a contrario, "courroie de transmission" du "Parti" , recherche d'un débouché politique aux luttes, tout cela continue de polariser les débats parmi celles et ceux qui veulent changer la société. Les enjeux contemporains et présents sont bien sûr au centre de ce numéro. Une table-ronde, réunissant des responsables nationaux CGT, Solidaires et FSU tentera d'éclairer les lecteurs sur ce point.
Nous le ferons aussi au travers des exemples concrets de ce que pensent des syndicats face à des municipalités dites "alternatives" , notamment avec l'exemple de la mairie de Grenoble. Mais aussi en réfléchissant sur ce que le "plan de rupture" du collectif "Plus jamais ça" , engageant de nombreuses associations, syndicats et organisations du mouvement social peut aujourd'hui avoir comme espace à construire et à défendre dans le moment politique où nous sommes.
Les désillusions seront également au sommaire. Des syndicalistes CGT et Solidaires reviendront sur ce qu'a représenté l'élection présidentielle de 1981, sur le rapport de la CGT au Programme commun de la gauche entre 1972 et 1977, celui de la CFDT au Parti socialiste autour de l'opération des "Assises du socialisme" de 1974 avec la discussion sur "l'autonomie du mouvement social" de la fin des années 1990.
Plusieurs contributions internationales enrichissent ce numéro : Alex Gordon, du syndicat anglais des transports RMT, traite du modèle travailliste britannique ; Nara Cladera examine rapport entretenu entre le Parti des travailleurs au Brésil et le mouvement social jusqu'à la victoire électorale de Lula ; Angel Bosqued (CGT de l'Etat espagnol) sur les mairies dirigées par Podemos. Sous l'angle du féminisme, le rapport au(x) pouvoir(s) et à l'autonomie ne sera pas oublié.
Enfin, des articles se pencheront à côté de ce dossier sur la question du droit au salaire et du droit à l'emploi et sur les stratégies syndicales contre l'extrême droite.