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Réfugiés, déplacés, sinistrés, tolérés, demandeurs d'asile ou migrants clandestins : ces noms pèsent lourd, étonnent, effraient ou scandalisent. Leur sont associés des effets juridiques, des images médiatiques, des postures morales qui créent la fausse évidence des figures de la victime, de la souffrance et de la vulnérabilité d'une part ; du coupable, du ressentiment et de l'indésirable d'autre part.
Ces deux figures semblent autoriser un traitement à part, "exceptionnel", des personnes qu'elles désignent. A chaque nouvelle catastrophe dite "naturelle" ou chaque nouvelle guerre, à chaque exode ou passage de frontière interdit, une administration spécifique et un pouvoir direct les gouvernent, sans médiation politique, superposant l'assistance et le contrôle.