La revue internationale et stratégique N° 102, été 2016

Partout sur la planète, les effets de la mondialisation économique libérale et du capitalisme financiarisé, le poids des multinationales, les conflits générant la progression d'acteurs armés non-étatiques induisent des pertes de souveraineté des Etats, favorisant ainsi maints commentaires sur la fin des frontières et des Etats-nations. Pourtant, en dépit des critiques qu'il est loisible de formuler à l'encontre des pratiques qu'il génère, l'Etat reste, dans la conjoncture actuelle, un facteur structurant du cours des relations internationales.
Dans ses formes actuelles, produit de longs processus historiques, il demeure le référent organisationnel de l'immense majorité des formes d'organisation sociale. Ce dossier a ainsi pour objectif d'interroger le sens des constructions politiques nationales classiques et des formes de luttes nationale(iste)s au XXIe siècle. La nation est-elle encore une forme d'organisation de la vie sociale efficiente ? Comment les formes de construction étatiques peuvent-elles évoluer et va-t-on vers de nouvelles ? Que recoupent les processus d'identification nationale ?