En cours de chargement...
D'abord le regard de ce Géorgien, en couverture, et ce commentaire du photographe, Marc Garanger : " L'étranger, là, c'est moi. Le dire, ça renverse les points de vue. " Gaye Petek adopte celui d'un Turc, blessé dans une usine française, et Chowra Makaremi, celui d'une Congolaise dans une zone d'attente, avant que Jean-Michel Belorgey n'ausculte le droit des étrangers " entre prolifération, déni et fiction ".
Mais quelle est la signification du mot ? Elle varie dans les langues de Rosie Pinhas-Delpuech (turc, français, hébreu), tandis que, pour Nicole Serfaty, les autres sont les hôtes et que Michel Boujut passe en revue, au cinéma, ces héros venant d'ailleurs. Car il y a aussi l'étranger qui l'est au monde, à commencer par celui de Camus : " Nous ne savons plus vraiment l'étrangeté à quelque chose ", observe Laurent Jaffro.
Une " étrangeté à " qui traverse ensuite nouvelles et récits de Monique Jouvancy, Bernard Collet, Mercè Ibarz, Marie-Claire Pasquier, Llibert Tarrago. Quid, enfin, de l'immigré qui devient citoyen, de l'étranger qui tente de se ranger ? II demeure sur la corde raide, dit Pierre Birnbaum. Pas comme ce brave citoyen qui menace ses enfants de partir à " Letrangeais " s'ils ne sont pas sages, raconte jean Bernard Pouy.
Puissions-nous tous, sages et fous, marabouts et bouts de ficelle, nous y retrouver...