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Le terme de catéchèse produit en moi une grande frayeur, et à très juste titre. En effet, je considère en moi-même, non pas tant ce qu'il faut dire, que ce qu'il faut taire; et je ne me fierai pas à tes oreilles nouvelles, qui ne sont pas exercées à l'audition des dogmes divins et qui " ont encore besoin de lait et non d'une nourriture solide ", ainsi que le dit le sage Paul. C'est pourquoi, en effet, cette sorte même d'enseignement est dite catéchèse, ou résonance; car elle habitue les oreilles mêmes des auditeurs par une sonnerie, c'est-à-dire par le son de la trompe qui introduit les paroles, de peur que, en s'approchant de la théologie sans avoir été exercées, et étant encore plus ébranlées par cette voix qui s'exprime ainsi, sans pouvoir encore en supporter l'intensité, elles ne soient troublées et bouleversées [...].
Il nous faut donc d'abord sonner de la trompe, ensuite forcer la puissance du souffle et ainsi interroger Dieu, lui parler et entendre ce qui vient de lui, transmettre et faire passer les paroles à autrui. Mais parce que je ne suffis plus à sonner de la trompe, à plus forte raison à parler de Dieu, à être le ministre de ses paroles, je me sers de la trompe pastorale des Pères et des docteurs de l'Eglise, à la façon du fils d'un berger expérimenté, qui est très loin au-dessus de l'habileté de son père et qui a hérité des instruments du métier : ceux-là vivaient pour Dieu quand ils sont partis d'ici-bas et maintenant se tiennent autour de nous et nous regardent.
Et c'est à partir de ces doctrines auxquelles ils ont travaillé que je sonnerai de la trompe et que je dirai ce qui leur a été dit par Dieu.