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11 mai 2018. Impossible d'allumer la radio ou la télévision, de lire un journal ou de consulter Internet sans y découvrir cette information : le théoricien de la littérature Gérard Genette est mort. Un grand intellectuel s'éclipse. Mais son oeuvre lui survit déjà dans le champ des études littéraires et au-delà dans toutes les SHS. Ce dossier de Communication & Langages propose de revisiter une partie de sa panoplie conceptuelle.
Celle qu'il a patiemment construite et remaniée tout au long de sa longue carrière. Il est incontestable que bien des chercheurs lui sont hautement redevables. Mais que lui doivent spécifiquement les recherches en communication ? Pourquoi et comment cette greffe, en apparence saugrenue, s'est-elle produite ? En 1966, Genette est interpellé par Roland Barthes pour contribuer au numéro 8 de la revue Communications (cahier auquel prendront part Greimas, Eco, Morin, Metz ou encore Todorov).
La revue est alors très influente et Genette, de son propre aveu, ne peut guère refuser la proposition. Il s'engage donc à y contribuer en réfléchissant aux éléments qui délimitent ou bornent le récit. Une publication qui ouvre la voie à un travail de longue haleine sur la création poétique et sur la spécificité de l'oeuvre romanesque. Cinq décennies plus tard, comment s'opère la rencontre de sa pensée avec l'analyse des objets textuels, audiovisuels, numériques et patrimoniaux de notre époque ? Ce dossier explore l'héritage de Genette dans le champ de la recherche en communication.
Il montre que son appareil théorique est particulièrement robuste et polyvalent, au point de polliniser un grand nombre de travaux.
