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L'irruption de la Chine et de l'Inde en Afrique constitue un événement majeur aux contours multiples dans les sociétés africaines contemporaines happées par les logiques prédatrices et belliqueuses qui propulsent la mondialisation néolibérale. Prenant acte des mutations sociales, culturelles, religieuses et politiques profondes qui secouent les pays africains, ce numéro d'Afroscopie poursuit trois objectifs épistémiques et politiques majeurs : les investissements de la Chine pourraient constituer une aubaine pour les pays africains à condition qu'ils pensent et peaufinent leurs stratégies dans ce rendez-vous du donner et du recevoir ; l'érosion accélérée des institutions et des idéologies issues de la projection coloniale et postcoloniale des puissances européennes appelle un sursaut collectif des Africains dans la production d'une pensée prophétique, iconoclaste, émancipatrice, prospective, immanente, complexe, systémique et pluridisciplinaire ; ce vide institutionnel, politique et idéologique rend nécessaire l'émergence de stratégies philosophiques travaillant à l'éclosion incandescente des subjectivités africaines conscientes, responsables, performatives et imputables de leurs actes dans la géopolitique locale et globale.