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errances immobiles

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  • Inattendu
  • XXIe siècle
  • Vibrant
  • Attendrissant
  • dans un hôpital
  • des médecins
  • des infirmiers
  • des patients
il y a Urgences à lire ce livre...
"Prenons une grande marmite appelée Urgences. Dedans versons-y le sel de l'attente, le citron de la douleur, l'amer de la fatigue du personnel. Rajoutons un peu de tragédie antique. Faites chauffer à feu doux le temps moyen d'un service d'urgences: trois heures (…) Le mélange est prêt. Vous pouvez servir. A déguster sans modération." " Alors voilà, les 1001 vies des Urgences" de Baptiste Beaulieu. Les Urgences fascinent. Il n'y a qu'à compter le nombre de reportages à ce sujet et les séries qui s'y déroulent. Certains pensent y rencontrer le charmant Dr Ross ou la très efficace Nurse Hataway. Les idéalistes s'imaginent qu'il y a des Dr Mamour à chaque garde et les inquiets espèrent que le Dr House les examinera sans être accompagné par la très accro aux médicaments Nurse Jackie… Pour tous ceux-là et pour tous les autres qui ont leur expérience à raconter de leur passage dans ce service si Rock'n Roll de l'hôpital, il y a le livre de Baptiste Beaulieu. Jeune interne, il a toujours un petit carnet dans sa poche sur lequel il note les anecdotes qui le touchent au fil des journées. Ses collègues viennent même le voir pour y ajouter les leurs. Et ces histoires vont servir à soigner. Et oui, parce que les mots soignent et ce jeune médecin sait très bien les utiliser: pour les consultants croisés au fil des journées de travail, que l'expérience vécue par d'autres aidera à vivre; pour cette dame du 5ème étage, la patiente de la chambre 7, La femme-oiseau-de-feu qui attend son fils pour mourir "partir faire du poney multicolore au son de Lucy in the sky". Ce livre va nous faire vivre sept jours dans cet hôpital où les urgences sont au sous-sol et pour monter au 4ème étage- ou se trouvent la neurologie et la gériatrie ( "Tous les souvenirs de la ville y sont hospitalisés un jour ou l'autre")- il faut passer successivement par l'orthopédie au 1er, la chirurgie digestive au 2ème, et en cardio et pneumologie au 3ème… belle image, non? Et bien tout le livre est comme cela. Il parle d'hôpital sans être anxiogène du tout. Il nous fait rire puis nos yeux s'embuent. Nous y croisons des médecins aux noms extravagants: Frottis, Chef Pocahontas, Chef Viking et même Chef Gueulard. Chacun a son histoire, sa personnalité. Et oh! Surprise! ces médecins ont même des états d'âme. Bon, peut-être pas Chef Gueulard… Quant aux patients, Mr Freud, Mme Kosmou, Mr Storien, Mr Crusoé, nous nous régalons de ce qui leur arrive en croisant les doigts pour ne pas être à leur place. Leur maladies ont des noms pas si compliqué finalement puisque " si on change beaucoup de lettres à la phrase précédente, on trouve…" Ce livre, à mi-chemin entre un roman et un témoignage rend toute son humanité à ce service en montrant que même si ces Urgences semblent parfois maltraitantes, par leur temps d'attente, leur lourdeur de prise en charge, la collision entre destins brisés et petits tracas, elles fonctionnent avec toute l'émotion des soignants et la confiance des patients. Baptiste Beaulieu a su mettre de la poésie sans mièvrerie dans son récit, du vécu sans voyeurisme. Il a le talent des mots, il a celui des histoires qui apaisent. Voici donc la prescription du jour: courez chez votre libraire, dans votre bibliothèque, chez un de vos amis prêteur et procurez-vous ce livre. Lisez-le tout le WE. Une dose de rappel sera nécessaire très régulièrement; et pour celle-ci, il y a son blog: alorsvoila.com
"Prenons une grande marmite appelée Urgences. Dedans versons-y le sel de l'attente, le citron de la douleur, l'amer de la fatigue du personnel. Rajoutons un peu de tragédie antique. Faites chauffer à feu doux le temps moyen d'un service d'urgences: trois heures (…) Le mélange est prêt. Vous pouvez servir. A déguster sans modération." " Alors voilà, les 1001 vies des Urgences" de Baptiste Beaulieu. Les Urgences fascinent. Il n'y a qu'à compter le nombre de reportages à ce sujet et les séries qui s'y déroulent. Certains pensent y rencontrer le charmant Dr Ross ou la très efficace Nurse Hataway. Les idéalistes s'imaginent qu'il y a des Dr Mamour à chaque garde et les inquiets espèrent que le Dr House les examinera sans être accompagné par la très accro aux médicaments Nurse Jackie… Pour tous ceux-là et pour tous les autres qui ont leur expérience à raconter de leur passage dans ce service si Rock'n Roll de l'hôpital, il y a le livre de Baptiste Beaulieu. Jeune interne, il a toujours un petit carnet dans sa poche sur lequel il note les anecdotes qui le touchent au fil des journées. Ses collègues viennent même le voir pour y ajouter les leurs. Et ces histoires vont servir à soigner. Et oui, parce que les mots soignent et ce jeune médecin sait très bien les utiliser: pour les consultants croisés au fil des journées de travail, que l'expérience vécue par d'autres aidera à vivre; pour cette dame du 5ème étage, la patiente de la chambre 7, La femme-oiseau-de-feu qui attend son fils pour mourir "partir faire du poney multicolore au son de Lucy in the sky". Ce livre va nous faire vivre sept jours dans cet hôpital où les urgences sont au sous-sol et pour monter au 4ème étage- ou se trouvent la neurologie et la gériatrie ( "Tous les souvenirs de la ville y sont hospitalisés un jour ou l'autre")- il faut passer successivement par l'orthopédie au 1er, la chirurgie digestive au 2ème, et en cardio et pneumologie au 3ème… belle image, non? Et bien tout le livre est comme cela. Il parle d'hôpital sans être anxiogène du tout. Il nous fait rire puis nos yeux s'embuent. Nous y croisons des médecins aux noms extravagants: Frottis, Chef Pocahontas, Chef Viking et même Chef Gueulard. Chacun a son histoire, sa personnalité. Et oh! Surprise! ces médecins ont même des états d'âme. Bon, peut-être pas Chef Gueulard… Quant aux patients, Mr Freud, Mme Kosmou, Mr Storien, Mr Crusoé, nous nous régalons de ce qui leur arrive en croisant les doigts pour ne pas être à leur place. Leur maladies ont des noms pas si compliqué finalement puisque " si on change beaucoup de lettres à la phrase précédente, on trouve…" Ce livre, à mi-chemin entre un roman et un témoignage rend toute son humanité à ce service en montrant que même si ces Urgences semblent parfois maltraitantes, par leur temps d'attente, leur lourdeur de prise en charge, la collision entre destins brisés et petits tracas, elles fonctionnent avec toute l'émotion des soignants et la confiance des patients. Baptiste Beaulieu a su mettre de la poésie sans mièvrerie dans son récit, du vécu sans voyeurisme. Il a le talent des mots, il a celui des histoires qui apaisent. Voici donc la prescription du jour: courez chez votre libraire, dans votre bibliothèque, chez un de vos amis prêteur et procurez-vous ce livre. Lisez-le tout le WE. Une dose de rappel sera nécessaire très régulièrement; et pour celle-ci, il y a son blog: alorsvoila.com
Arrive un vagabond
Avis posté le 2013-12-09
  • Passionnant
  • Emouvant
  • XXe siècle
  • Etats-Unis
  • Virginie (USA)
une ballade douce et amère
Comment vous dire le plaisir que cette lecture apporte ? Comment vous faire partager la jolie musique de ce livre ? Quand je me suis retrouvée avec celui-ci entre les mains, je ne connaissais rien de lui : ni son auteur, ni le prix des lectrices ELLE, ni les critiques. Il a suffit de son titre pour me retrouver attirée dans l'histoire de Charlie Beale, cet homme qui semble sans passé et qui arrive à Brownsburg, petite ville de Virginie, à l'été 1948. Sans le vouloir, il changera à jamais le destin de tous ceux qu'il rencontrera. On y croise, grâce à lui, le charmant couple de la boucherie qui lui ouvre les bras ainsi que leur fils Sam dont la vie va être marquée à jamais par cet homme. On découvre la communauté noire de cette ville qui vit en marge de cette ville et qui veut surtout rester invisible aux yeux des blancs. Il y a aussi ces pasteurs de toutes religions, leurs fidèles et leur peur des flammes de l'enfer. Et Sylvan Glass, cette femme étrange qui veut faire de sa vie un film et n'être elle-même qu'un personnage. Je ne vous en dirais pas plus, il vous faut avoir toute la surprise de ce roman qui ne ressemble à aucun autre. Ce livre est une ballade douce-amère dans une Amérique profonde d'une époque marquée par l'Histoire. Il est plein de grâce et de poésie jusqu'à l'irruption -prévisible et annoncée finalement- de la violence, inéluctable, définitive.
Comment vous dire le plaisir que cette lecture apporte ? Comment vous faire partager la jolie musique de ce livre ? Quand je me suis retrouvée avec celui-ci entre les mains, je ne connaissais rien de lui : ni son auteur, ni le prix des lectrices ELLE, ni les critiques. Il a suffit de son titre pour me retrouver attirée dans l'histoire de Charlie Beale, cet homme qui semble sans passé et qui arrive à Brownsburg, petite ville de Virginie, à l'été 1948. Sans le vouloir, il changera à jamais le destin de tous ceux qu'il rencontrera. On y croise, grâce à lui, le charmant couple de la boucherie qui lui ouvre les bras ainsi que leur fils Sam dont la vie va être marquée à jamais par cet homme. On découvre la communauté noire de cette ville qui vit en marge de cette ville et qui veut surtout rester invisible aux yeux des blancs. Il y a aussi ces pasteurs de toutes religions, leurs fidèles et leur peur des flammes de l'enfer. Et Sylvan Glass, cette femme étrange qui veut faire de sa vie un film et n'être elle-même qu'un personnage. Je ne vous en dirais pas plus, il vous faut avoir toute la surprise de ce roman qui ne ressemble à aucun autre. Ce livre est une ballade douce-amère dans une Amérique profonde d'une époque marquée par l'Histoire. Il est plein de grâce et de poésie jusqu'à l'irruption -prévisible et annoncée finalement- de la violence, inéluctable, définitive.
Plonger
Avis posté le 2013-12-09
  • Emouvant
  • XXIe siècle
Plongez !!!
Il y a eu d’abord ce titre: " Plonger"… ce mot me touche, me transporte, me fait rêver… il y a des mots comme ça! Il y eu ensuite la jaquette, avec la photo de l’auteur. Ce regard… j’avais envie de m’y noyer. Et puis il y eu l’auteur en lui-même: Christophe Onot-dit-Biot, que je ne connais que par son livre " Birmane" et qui me donnait là une nouvelle occasion de voyager avec lui, ou plutôt avec César, le personnage principal de ces deux livres… Alors PetiteMaman me l’a offert et j’ai nagé dans cette histoire avec un plaisir immense et beaucoup d’émotions. Si vous n’avez encore rien entendu sur ce livre, continuez ainsi. N’essayez même de ne pas lire la quatrième de couverture qui, à mon avis, brouille un peu les pistes et ne reflète pas ce que ce livre sera. Ne lisez pas les critiques qui pour certaines ne doivent même pas avoir lu ces pages… Ne lisez que ce que ce livre a été pour moi et l’émotion qu’il a suscité. Et puis, à votre tour, plongez. plongercouvC’est César qui raconte. Il écrit pour son fils, Hector; il lui raconte son amour pour sa mère, Paz, l’artiste, qui n’est plus là: " Tout a commencé avec ta naissance. Pour toi. Tout a fini avec ta naissance. Pour nous. " Je ne vous en dirai guère plus, il faut vous lancer, sans préjugés. Sachez juste que c’est César qui m’a le plus touchée: il est journaliste, a beaucoup voyagé pour son métier et refuse à présent de voyager hors de l’Europe. Comment le comprendre quand on a comme moi des rêves de voyages plein les étagères, que lui a ce que j’estime de la chance de pouvoir les faire grâce à son métier?! Paz ne comprends pas non plus, ça l’agace… ça, et d’autres choses. Mais César explique ; c’est vertigineux, c’est tristement logique, c’est injustement fataliste… Et il va devoir partir à nouveau, loin des frontières de cette Europe qui le rassure. Par amour. Pour retrouver Paz. Pour raconter à Hector. La tentation est grande de vous raconter cette dernière partie. Elle m’a touchée au plus profond. Le titre était bien ce qu’il annonçait! César- ou bien est-ce l’auteur?- met dans ces derniers chapitres tout ce que j’ai toujours été incapable de dire de ma passion. J’ai pleuré. Il y met aussi l’évocation d’un poème que je ne vous dévoilerai pas, l’auteur nous ayant laissé le choix de le lire… ou pas…
Il y a eu d’abord ce titre: " Plonger"… ce mot me touche, me transporte, me fait rêver… il y a des mots comme ça! Il y eu ensuite la jaquette, avec la photo de l’auteur. Ce regard… j’avais envie de m’y noyer. Et puis il y eu l’auteur en lui-même: Christophe Onot-dit-Biot, que je ne connais que par son livre " Birmane" et qui me donnait là une nouvelle occasion de voyager avec lui, ou plutôt avec César, le personnage principal de ces deux livres… Alors PetiteMaman me l’a offert et j’ai nagé dans cette histoire avec un plaisir immense et beaucoup d’émotions. Si vous n’avez encore rien entendu sur ce livre, continuez ainsi. N’essayez même de ne pas lire la quatrième de couverture qui, à mon avis, brouille un peu les pistes et ne reflète pas ce que ce livre sera. Ne lisez pas les critiques qui pour certaines ne doivent même pas avoir lu ces pages… Ne lisez que ce que ce livre a été pour moi et l’émotion qu’il a suscité. Et puis, à votre tour, plongez. plongercouvC’est César qui raconte. Il écrit pour son fils, Hector; il lui raconte son amour pour sa mère, Paz, l’artiste, qui n’est plus là: " Tout a commencé avec ta naissance. Pour toi. Tout a fini avec ta naissance. Pour nous. " Je ne vous en dirai guère plus, il faut vous lancer, sans préjugés. Sachez juste que c’est César qui m’a le plus touchée: il est journaliste, a beaucoup voyagé pour son métier et refuse à présent de voyager hors de l’Europe. Comment le comprendre quand on a comme moi des rêves de voyages plein les étagères, que lui a ce que j’estime de la chance de pouvoir les faire grâce à son métier?! Paz ne comprends pas non plus, ça l’agace… ça, et d’autres choses. Mais César explique ; c’est vertigineux, c’est tristement logique, c’est injustement fataliste… Et il va devoir partir à nouveau, loin des frontières de cette Europe qui le rassure. Par amour. Pour retrouver Paz. Pour raconter à Hector. La tentation est grande de vous raconter cette dernière partie. Elle m’a touchée au plus profond. Le titre était bien ce qu’il annonçait! César- ou bien est-ce l’auteur?- met dans ces derniers chapitres tout ce que j’ai toujours été incapable de dire de ma passion. J’ai pleuré. Il y met aussi l’évocation d’un poème que je ne vous dévoilerai pas, l’auteur nous ayant laissé le choix de le lire… ou pas…
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