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Bruno RONDEAU

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Les dernières notes et avis

Notes et avis 1 à 8 sur un total de 114
Les Heures souterraines
Avis posté le 2014-06-01
  • Terrifiant
  • XXIe siècle
  • France
  • Harcèlement et solitude
Quand s'écrit la vraie vie
Ce roman raconte l'histoire de deux personnes qui ne se connaissent pas, qui sont dans un état de solitude avancé, chacun dans son domaine. Pour Mathilde, c'est une solitude professionnelle et pour Thibaut, la solitude amoureuse et citadine. Les deux personnages sont épuisés. Je recommande ce roman de Delphine de Vigan parce qu'il décrit la descente aux enfers de celles et ceux qui souffrent ou ont souffert de ce qui est communément appelé la "mise au placard" mieux connu sous le nom de harcèlement moral. L'issue est terrible et le burn out est rarement loin. C'est vrai que je me suis davantage attaché à l'histoire de Mathilde parce que malheureusement, l'épuisement professionnel fait partie intégrante du monde du travail et donc de notre environnement. Ce livre a été construit par DdV à partir de "témoignages très intimes qu'elle a pu recueillir sur la souffrance au travail de la part de gens qui avaient traversé des périodes d'isolement ou de harcèlement" (source : magazine des Livres N°32 p 40). C'est sûrement la raison pour laquelle ce roman a quelque chose à la fois de très intimiste et de très réel.
Ce roman raconte l'histoire de deux personnes qui ne se connaissent pas, qui sont dans un état de solitude avancé, chacun dans son domaine. Pour Mathilde, c'est une solitude professionnelle et pour Thibaut, la solitude amoureuse et citadine. Les deux personnages sont épuisés. Je recommande ce roman de Delphine de Vigan parce qu'il décrit la descente aux enfers de celles et ceux qui souffrent ou ont souffert de ce qui est communément appelé la "mise au placard" mieux connu sous le nom de harcèlement moral. L'issue est terrible et le burn out est rarement loin. C'est vrai que je me suis davantage attaché à l'histoire de Mathilde parce que malheureusement, l'épuisement professionnel fait partie intégrante du monde du travail et donc de notre environnement. Ce livre a été construit par DdV à partir de "témoignages très intimes qu'elle a pu recueillir sur la souffrance au travail de la part de gens qui avaient traversé des périodes d'isolement ou de harcèlement" (source : magazine des Livres N°32 p 40). C'est sûrement la raison pour laquelle ce roman a quelque chose à la fois de très intimiste et de très réel.
Robe de marié
Avis posté le 2014-04-30
  • XXIe siècle
  • France
  • Sophie
  • Vincent
  • Valérie
  • Frantz
Un excellent polar psychologique
Sophie, est une jeune femme qui exerce un travail passionnant, vit le parfait amour avec son mari, bref, est heureuse dans la vie. Mais, sa vie se gâte sérieusement avec des périodes d’oublis, d’angoisses de plus en plus démesurées qui vont s’accompagner d’états dépressifs successifs. Tout commence à s’effondrer autour d’elle et elle doit fuir le monde qui l’entoure. Trop de proches qui meurent : son mari, le petit Léo dont elle a la garde, des gens qu'elle rencontre. Pourquoi ? Et puis ces trous de mémoire signent-ils une folie meurtrière ? Les pages de ce livre défilent au rythme de la cavale de Sophie et il est souvent difficile de lacher ce thriller pour s’adonner à des tâches du quotidien tel que manger, dormir. Ce polar psychologique est une vraie pépite. Le personnage de Sophie restera longtemps en mémoire. C’est ainsi. Il y a des livres qui marquent plus que d’autres. Dans la même veine, j’ai fait un rapprochement avec le polar de Tatiana de Rosnay, le Voisin qui est tout aussi passionnant, à la différence près qu’ici, nous sommes aussi dans la tête du bourreau. J’ai particulièrement apprécié ce livre et je le conseille vivement. Vibration garantie. J’ai juste été déçu par la chute de la chute que je trouve logique mais un peu bâclée ou trop facile.
Sophie, est une jeune femme qui exerce un travail passionnant, vit le parfait amour avec son mari, bref, est heureuse dans la vie. Mais, sa vie se gâte sérieusement avec des périodes d’oublis, d’angoisses de plus en plus démesurées qui vont s’accompagner d’états dépressifs successifs. Tout commence à s’effondrer autour d’elle et elle doit fuir le monde qui l’entoure. Trop de proches qui meurent : son mari, le petit Léo dont elle a la garde, des gens qu'elle rencontre. Pourquoi ? Et puis ces trous de mémoire signent-ils une folie meurtrière ? Les pages de ce livre défilent au rythme de la cavale de Sophie et il est souvent difficile de lacher ce thriller pour s’adonner à des tâches du quotidien tel que manger, dormir. Ce polar psychologique est une vraie pépite. Le personnage de Sophie restera longtemps en mémoire. C’est ainsi. Il y a des livres qui marquent plus que d’autres. Dans la même veine, j’ai fait un rapprochement avec le polar de Tatiana de Rosnay, le Voisin qui est tout aussi passionnant, à la différence près qu’ici, nous sommes aussi dans la tête du bourreau. J’ai particulièrement apprécié ce livre et je le conseille vivement. Vibration garantie. J’ai juste été déçu par la chute de la chute que je trouve logique mais un peu bâclée ou trop facile.
  • Passionnant
Un bon guide littéraire
Le titre a quelque chose d'impératif et de dérangeant pour celles et ceux qui souhaitent garder une indépendance dans leur lecture ou qui refusent les conseils. Mais, quoiqu'il en soit, ce guide se lit comme un roman des livres. Chaque période est enrichie par ses œuvres et il fait bon s'y promener de page en page ou au hasard des ouvrages présentés. Les articles ne sont pas de simples résumés et donnent envie de lire ou relire les livres présentés. Les auteurs ont pris soin de ne pas tout dévoiler du récit pour qu'il nous reste le plaisir de la découverte. Pour ma part, cet ouvrage somme toute assez volumineux, est une source de culture littéraire qu'il m'est très agréable de feuilleter.
Le titre a quelque chose d'impératif et de dérangeant pour celles et ceux qui souhaitent garder une indépendance dans leur lecture ou qui refusent les conseils. Mais, quoiqu'il en soit, ce guide se lit comme un roman des livres. Chaque période est enrichie par ses œuvres et il fait bon s'y promener de page en page ou au hasard des ouvrages présentés. Les articles ne sont pas de simples résumés et donnent envie de lire ou relire les livres présentés. Les auteurs ont pris soin de ne pas tout dévoiler du récit pour qu'il nous reste le plaisir de la découverte. Pour ma part, cet ouvrage somme toute assez volumineux, est une source de culture littéraire qu'il m'est très agréable de feuilleter.
Lulu femme nue Tome 1
Avis posté le 2014-04-01
  • XXIe siècle
  • Lulu
  • Ouest de la France
Ferveur familiale
Avec ce premier volume, nous suivons Lulu, femme d'une quarantaine d'années, qui décide de quitter son cercle familial et ses amis en suivant son instinct et ses envies. Las d'une vie où elle s'ennuie, elle décide de partir de l'Anjou pour passer quelques temps sur le littoral vendéen en vivant au jour le jour, au fil de l'eau sans aucune visibilité sur cette décision. Elle y fait des rencontres incongrues. Son mari, dur avec elle, ne comprend pas cette décision. Lulu rencontre un homme qui va bouleverser son quotidien.
Avec ce premier volume, nous suivons Lulu, femme d'une quarantaine d'années, qui décide de quitter son cercle familial et ses amis en suivant son instinct et ses envies. Las d'une vie où elle s'ennuie, elle décide de partir de l'Anjou pour passer quelques temps sur le littoral vendéen en vivant au jour le jour, au fil de l'eau sans aucune visibilité sur cette décision. Elle y fait des rencontres incongrues. Son mari, dur avec elle, ne comprend pas cette décision. Lulu rencontre un homme qui va bouleverser son quotidien.
Le moral des ménages
Avis posté le 2014-03-22
  • Terrifiant
  • Irritant
  • XXe siècle
  • France
  • Famille française
Autopsie de la "middle class" française
Rien que le titre est déjà tout un symbole. Non, il ne s’agit pas d’un livre d’économie sur des données chiffrées de l’INSEE. Ce roman, car il s’agit bien de cela, nous ouvre les portes dans une famille française que nous suivons depuis les années 70 jusqu’aux années 2000. Terrifiant, captivant et irritant sont les qualificatifs que j’ai choisi pour parler de ce livre un peu « Trash ». Terrifiant parce qu’il nous donne à lire nous-même. C’est l’histoire d’une famille française, installée en banlieue parisienne dont l’épouse tient la maison en rationnant les dépenses inutiles, le mari, technico-commercial, tente tant bien que mal de diriger sa carrière rempli d’aléas et des enfants spectateurs avant de devenir eux-mêmes acteurs d’un désastre familial. Le narrateur nous livre sa colère et l’ironie qu’il porte sur une vie à laquelle il refuse d’adhérer. Terrifiant sont les portraits qu’il nous livre et ses pensées ont parfois le don d’agacer. Son égocentrisme en devient débilitant dans le sens déprimant. Captivant parce que nous avons vraiment envie de suivre l’histoire de cette famille française ordinaire. Son récit nous parle et certains souvenirs rejaillissent forcément en chacun de nous. Chapeau l’auteur. Irritant parce que cette vie de la classe moyenne est celle qui nous déprime parfois. Suffisamment d’argent pour vivre mais pas assez pour en profiter pleinement. Tout est rationné. Forcément, Eric Reinhardt mais le doigt là où ça fait mal. Le regard qu’il porte sur la classe moyenne peut déranger. Rassurez-vous, si vous aviez besoin d’être rassuré, ce narrateur narcissique, rempli de convictions qui le portent au-dessus des autres, égocentrique finit par s’en prendre plein la tronche par sa propre fille. Délaissé, haït par sa propre famille comme il hait la sienne, sa vie n’en est pas moins misérable. C’est aussi pour ça que ce livre ne laisse pas indifférent. Il s’agit bien d’une autopsie d’une famille française d’une rare qualité parce que chaque protagoniste, campé sur ses positions, s’en prend plein la tête par la vie qui, comme chacun le sait, n’épargne personne. C’est sûrement la raison pour laquelle ce genre de roman est unique et la force qu’il dégage est impressionnante. L’écriture du roman oscille entre des moments de pure beauté dans le phrasé et d’autres qui sont parfois laborieux à lire. Il y a quelque chose de Célinien dans ce roman. Ame sensible s’abstenir. Extraits choisis « on peut dire que j’ai connu sans répit, durant toute mon enfance et mon adolescence, pourrissant l’atmosphère familiale, la spirale du désastre. C’est à croire qu’un complot maléfique s’était tramé autour des affaires de mon père. Il n’était guère de bonnes nouvelles qui n’étaient pas dynamité le lendemain soir par un démenti brutal. Les joies d’un jour n’annonçait rien d’autre qu’une imminente désillusion ».
Rien que le titre est déjà tout un symbole. Non, il ne s’agit pas d’un livre d’économie sur des données chiffrées de l’INSEE. Ce roman, car il s’agit bien de cela, nous ouvre les portes dans une famille française que nous suivons depuis les années 70 jusqu’aux années 2000. Terrifiant, captivant et irritant sont les qualificatifs que j’ai choisi pour parler de ce livre un peu « Trash ». Terrifiant parce qu’il nous donne à lire nous-même. C’est l’histoire d’une famille française, installée en banlieue parisienne dont l’épouse tient la maison en rationnant les dépenses inutiles, le mari, technico-commercial, tente tant bien que mal de diriger sa carrière rempli d’aléas et des enfants spectateurs avant de devenir eux-mêmes acteurs d’un désastre familial. Le narrateur nous livre sa colère et l’ironie qu’il porte sur une vie à laquelle il refuse d’adhérer. Terrifiant sont les portraits qu’il nous livre et ses pensées ont parfois le don d’agacer. Son égocentrisme en devient débilitant dans le sens déprimant. Captivant parce que nous avons vraiment envie de suivre l’histoire de cette famille française ordinaire. Son récit nous parle et certains souvenirs rejaillissent forcément en chacun de nous. Chapeau l’auteur. Irritant parce que cette vie de la classe moyenne est celle qui nous déprime parfois. Suffisamment d’argent pour vivre mais pas assez pour en profiter pleinement. Tout est rationné. Forcément, Eric Reinhardt mais le doigt là où ça fait mal. Le regard qu’il porte sur la classe moyenne peut déranger. Rassurez-vous, si vous aviez besoin d’être rassuré, ce narrateur narcissique, rempli de convictions qui le portent au-dessus des autres, égocentrique finit par s’en prendre plein la tronche par sa propre fille. Délaissé, haït par sa propre famille comme il hait la sienne, sa vie n’en est pas moins misérable. C’est aussi pour ça que ce livre ne laisse pas indifférent. Il s’agit bien d’une autopsie d’une famille française d’une rare qualité parce que chaque protagoniste, campé sur ses positions, s’en prend plein la tête par la vie qui, comme chacun le sait, n’épargne personne. C’est sûrement la raison pour laquelle ce genre de roman est unique et la force qu’il dégage est impressionnante. L’écriture du roman oscille entre des moments de pure beauté dans le phrasé et d’autres qui sont parfois laborieux à lire. Il y a quelque chose de Célinien dans ce roman. Ame sensible s’abstenir. Extraits choisis « on peut dire que j’ai connu sans répit, durant toute mon enfance et mon adolescence, pourrissant l’atmosphère familiale, la spirale du désastre. C’est à croire qu’un complot maléfique s’était tramé autour des affaires de mon père. Il n’était guère de bonnes nouvelles qui n’étaient pas dynamité le lendemain soir par un démenti brutal. Les joies d’un jour n’annonçait rien d’autre qu’une imminente désillusion ».