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Un chocolat dans mon roman

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Notes et avis 1 à 8 sur un total de 33
  • Inattendu
  • Amour
  • mort
  • Portugal
  • Bica
  • Galao
  • café
Amour et café
" Celle qui est ici, dans la salle de bain de la chambre 314, en train de percer un préservatif, c'est Bica ( 1,49m; boisson préférée : le galao" Bica, femme de chambre dans le Petit Hôtel du Cocher, vient de perdre sa mère, Maria Teves "(1,64m;boisson préférée : le bica, un expresso portugais, très fort, à réveiller les morts)", qui occupait le poste de gouvernante dans ce même hôtel. Folle amoureuse d'un certain Galao avec qui elle a passé quelques minutes de pur bonheur dans la chambre Tante- Gitta , elle n'a de cesse de se raccrocher à ce qu'elle croit être une belle histoire d'amour. Pourtant Gilbert Kinderman, son galao au parfum de café corsé, est marié et volage. Tous autour d'elle la mettent en garde contre ce coureur de jupons pour qui elle n'est qu'une conquête facile de plus. D'ailleurs, n'a-t-il pas eu une aventure avec Madame, la propriétaire de l'hôtel ? Alors que l'établissement est en émoi suite aux menaces de Mme Kinderman, journaliste qui entend dévoiler une sombre affaire de prostitution dans l'hôtel, Bica découvre avec émotion que sa mère ... n'est pas morte ! Un seul objectif désormais : cacher sa mère aux yeux de tous en la maintenant dans sa chambre, faire éclater au grand jour son amour pour Galao et autoriser sa mère de rejoindre le royaume des cieux en permettant à une autre vie d'arriver (d'où les préservatifs percés ! ). Mais ce serait oublier la petite famille qui compose le personnel de l'hôtel : Madame, son fils Morten, M Klaus et le Docteur, que des liens fort unissent autour de la défunte Maria et de son inimitable café. Voici un roman original, par son contenu comme par sa forme. Sur un air de fado, Paul Mesa nous convie à suivre Bica ( qui doit son nom à un petit café que les portugais affectionnent) dans sa quête sentimentale. On dit que les portugais affectionnent leur café au point qu'ils lui donnent de petits noms affectueux : bica, galao... L'instant de la dégustation est un moment d'exception, de partage que nous livre ce roman de Paul Mesa qui n'a de cesse de présenter ses personnages comme un bon arabica ou au contraire comme un café édulcoré, selon la personnalité de chacun. Seul le café de Maria recueille tous les suffrages, au point que M Klaus, cuisiner de l'hôtel, "1,86 m; boisson préférée : l'othello, un expresso sur un chocolat chaud", s'évertue à en reconstituer la recette (qui entre nous soit dit nous est offerte à la fin du livre... mais chuuut !). On lira donc le roman comme un bon café, en prenant son temps, en goûtant l'humour de Paul Mesa, la convivialité de la cuisine de M Klaus à l'heure du café en compagnie du Docteur, la jovialité d'une Maria revenue d'entre les morts et les péripéties de Bica.
" Celle qui est ici, dans la salle de bain de la chambre 314, en train de percer un préservatif, c'est Bica ( 1,49m; boisson préférée : le galao" Bica, femme de chambre dans le Petit Hôtel du Cocher, vient de perdre sa mère, Maria Teves "(1,64m;boisson préférée : le bica, un expresso portugais, très fort, à réveiller les morts)", qui occupait le poste de gouvernante dans ce même hôtel. Folle amoureuse d'un certain Galao avec qui elle a passé quelques minutes de pur bonheur dans la chambre Tante- Gitta , elle n'a de cesse de se raccrocher à ce qu'elle croit être une belle histoire d'amour. Pourtant Gilbert Kinderman, son galao au parfum de café corsé, est marié et volage. Tous autour d'elle la mettent en garde contre ce coureur de jupons pour qui elle n'est qu'une conquête facile de plus. D'ailleurs, n'a-t-il pas eu une aventure avec Madame, la propriétaire de l'hôtel ? Alors que l'établissement est en émoi suite aux menaces de Mme Kinderman, journaliste qui entend dévoiler une sombre affaire de prostitution dans l'hôtel, Bica découvre avec émotion que sa mère ... n'est pas morte ! Un seul objectif désormais : cacher sa mère aux yeux de tous en la maintenant dans sa chambre, faire éclater au grand jour son amour pour Galao et autoriser sa mère de rejoindre le royaume des cieux en permettant à une autre vie d'arriver (d'où les préservatifs percés ! ). Mais ce serait oublier la petite famille qui compose le personnel de l'hôtel : Madame, son fils Morten, M Klaus et le Docteur, que des liens fort unissent autour de la défunte Maria et de son inimitable café. Voici un roman original, par son contenu comme par sa forme. Sur un air de fado, Paul Mesa nous convie à suivre Bica ( qui doit son nom à un petit café que les portugais affectionnent) dans sa quête sentimentale. On dit que les portugais affectionnent leur café au point qu'ils lui donnent de petits noms affectueux : bica, galao... L'instant de la dégustation est un moment d'exception, de partage que nous livre ce roman de Paul Mesa qui n'a de cesse de présenter ses personnages comme un bon arabica ou au contraire comme un café édulcoré, selon la personnalité de chacun. Seul le café de Maria recueille tous les suffrages, au point que M Klaus, cuisiner de l'hôtel, "1,86 m; boisson préférée : l'othello, un expresso sur un chocolat chaud", s'évertue à en reconstituer la recette (qui entre nous soit dit nous est offerte à la fin du livre... mais chuuut !). On lira donc le roman comme un bon café, en prenant son temps, en goûtant l'humour de Paul Mesa, la convivialité de la cuisine de M Klaus à l'heure du café en compagnie du Docteur, la jovialité d'une Maria revenue d'entre les morts et les péripéties de Bica.
Boomerang
Avis posté le 2013-04-27
  • Emouvant
  • Paris
  • deuil
  • mémoire
  • souvenir
  • sexualité
  • Antoine
  • Noirmoutier
  • Mélanie
Rattrapé par son passé ...
Assis dans la salle d'attente de l'hôpital, Antoine revient sur ce qui vient de se passer. Une route, l'anniversaire de sa soeur, l'inquiétude sur son visage, puis l'accident. Elle s'apprêtait à lui révéler quelque chose, mais quoi ? Allongée dans ce lit d'hôpital elle semble avoir oublié. Faut-il revenir sur cet instant, faire remonter ce qui l'a angoissée au point qu'elle a perdu le contrôle du véhicule ? Tout se bouscule dans sa tête, mais cela semble être la suite logique des perturbations de sa vie depuis son divorce d'avec Astrid. une sorte d'errance dans laquelle il a du mal à trouver sa place, des ados à gérer en bon père de famille qu'il n'est plus. Son divorce lui a coupé les ailes. Pourtant il veut agir cette fois. Que s'est-il passé ? Il revoit sa soeur Mélanie sur la plage de Noirmoutier. Il avait décidé de l'amener là pour son anniversaire. Ils n'y étaient pas retournés depuis de longues années, depuis le décès de leur mère pour tout dire. Tout s'est ensuite enchainé et le souvenir de Clarisse, leur mère, a pris, lors de ce séjour, plus de place qu'il n'aurait dû. Revenir en ces lieux bénis de leur enfance a fait ressurgir le passé et ses questions sur le décès de leur mère. Son père s'est remarié, a tout fait pour effacer jusqu'au souvenir de sa femme. Pourquoi ? Ce n'est qu'au bout d'un long cheminement qu' Antoine découvrira ce qu'il n'aurait jamais soupçonné et se libèrera d'un poids énorme... Les romans de tatiana de Rosnay tournent souvent autour du secret. C'est encore le cas ici, alors que le roman prend des allures de recherches à la manière d'un détective au fil des pages. Dès le départ l'auteur installe le suspens en ne livrant que par bribes les éléments qui permettraient de reconstituer le puzzle. Pourtant l'on tourne autour du pot longtemps et des redites m'ont empêchées de rester en éveil tout au long du roman. Ce n'est qu'à la p 218 que j'ai retrouvé l'élan qui entraine Antoine et sa soeur dans la recherche du passé. J'ai apprécié en revanche les intermèdes épistolaires livrés dans le roman. On ne sait qui écrit mais l'on soupçonne que ce soit la mère d'Antoine, Clarisse, dont on lit les lettres. Adressées visiblement à un amant, elles mettent le lecteur sur la piste d'un adultère et orientent le récit vers un mystère à élucider. Je ne peux en dire davantage sans dévoiler le fameux secret ! Le récit est ancré dans la zone de Noirmoutier et l'on retrouvera avec plaisir l'évocation du Gois, de la marée et des légendes qui l'entourent. Les thèmes abordés son variés mais tournent autour du couple, sa construction et son évolution, autour de la mort aussi, la façon dont on peut réagir face à un décés, le deuil nécessaire mais différent à chaque âge.
Assis dans la salle d'attente de l'hôpital, Antoine revient sur ce qui vient de se passer. Une route, l'anniversaire de sa soeur, l'inquiétude sur son visage, puis l'accident. Elle s'apprêtait à lui révéler quelque chose, mais quoi ? Allongée dans ce lit d'hôpital elle semble avoir oublié. Faut-il revenir sur cet instant, faire remonter ce qui l'a angoissée au point qu'elle a perdu le contrôle du véhicule ? Tout se bouscule dans sa tête, mais cela semble être la suite logique des perturbations de sa vie depuis son divorce d'avec Astrid. une sorte d'errance dans laquelle il a du mal à trouver sa place, des ados à gérer en bon père de famille qu'il n'est plus. Son divorce lui a coupé les ailes. Pourtant il veut agir cette fois. Que s'est-il passé ? Il revoit sa soeur Mélanie sur la plage de Noirmoutier. Il avait décidé de l'amener là pour son anniversaire. Ils n'y étaient pas retournés depuis de longues années, depuis le décès de leur mère pour tout dire. Tout s'est ensuite enchainé et le souvenir de Clarisse, leur mère, a pris, lors de ce séjour, plus de place qu'il n'aurait dû. Revenir en ces lieux bénis de leur enfance a fait ressurgir le passé et ses questions sur le décès de leur mère. Son père s'est remarié, a tout fait pour effacer jusqu'au souvenir de sa femme. Pourquoi ? Ce n'est qu'au bout d'un long cheminement qu' Antoine découvrira ce qu'il n'aurait jamais soupçonné et se libèrera d'un poids énorme... Les romans de tatiana de Rosnay tournent souvent autour du secret. C'est encore le cas ici, alors que le roman prend des allures de recherches à la manière d'un détective au fil des pages. Dès le départ l'auteur installe le suspens en ne livrant que par bribes les éléments qui permettraient de reconstituer le puzzle. Pourtant l'on tourne autour du pot longtemps et des redites m'ont empêchées de rester en éveil tout au long du roman. Ce n'est qu'à la p 218 que j'ai retrouvé l'élan qui entraine Antoine et sa soeur dans la recherche du passé. J'ai apprécié en revanche les intermèdes épistolaires livrés dans le roman. On ne sait qui écrit mais l'on soupçonne que ce soit la mère d'Antoine, Clarisse, dont on lit les lettres. Adressées visiblement à un amant, elles mettent le lecteur sur la piste d'un adultère et orientent le récit vers un mystère à élucider. Je ne peux en dire davantage sans dévoiler le fameux secret ! Le récit est ancré dans la zone de Noirmoutier et l'on retrouvera avec plaisir l'évocation du Gois, de la marée et des légendes qui l'entourent. Les thèmes abordés son variés mais tournent autour du couple, sa construction et son évolution, autour de la mort aussi, la façon dont on peut réagir face à un décés, le deuil nécessaire mais différent à chaque âge.
La formule préférée du professeur
Avis posté le 2013-03-10
  • amitié
  • mémoire
  • le professeur
  • mathématiques
  • Root
aimer les mathématiques !
dès les premières pages, l'écriture sensible, simple de Yoko Ogawa, transporte et l'on se laisse bercer par la poésie des mathématiques. Et oui, c'est moi qui le dit ! l'approche du professeur est , valorisante, expressive, consciencieuse. Le ton est donné dès l'incipit avec le surnom donné par le professeur au fils de la narratrice, Root ( racine carrée) qui permet de comprendre comment fonctionne le vieil homme. Sa mémoire défaillante crée en lui une angoisse qu'il exprime par un comportement replié sur lui-même, une tentative rassurante de trouver ,en tout ce qui l'entoure, des repères. Or ces repères sont liés aux chiffres. "Votre anniversaire c'est quel jour de quel mois ?", "Quelle est votre pointure ?", "Quel est l'âge de votre fils ? ", autant de questions qui constituent une entrée en matière dès que les protagonistes se retrouvent, un moyen de créer le contact , de créer du lien. Ici, ce qui apparait comme un topos de la littérature ( l'oubli, la défaillance) est amené de façon mélancolique sans que l'on prenne en pitié ce personnage pourtant émouvant. la rigueur qu'impose sa discipline transparait dans un comportement d'abord froid. cependant, à mesure que les mathématiques prennent une tournure plus poétique ( et oui je le maintiens !) l'homme se fait plus sociable, touchant de lucidité . L'on ne peut qu'être ému par le dévouement de la narratrice pour ce vieil homme qui l'oubliera dans quelques minutes, persuadée qu'elle peut tout de même améliorer son quotidien et créer un lien durable, entre lui et son fils surtout. Car le vieil homme et Root semblent étrangement proches, se comprennent . Tous vont dépasser le problème de mémoire du professeur pour bâtir des repères, des ponts entre le passé et le présent, autour du baseball notamment pour lequel les références du professeur se sont est arrêtées en 1975, à l'apogée d'Enatsu, joueur depuis longtemps retraité. Avec une grande sensiblité et pas mal d'humour, mère et fils vont maintenir les souvenirs du professeur vivaces et les lier au présent. Tous deux vont introduire la vie dans la maison du vieil homme, tout simplement. L'histoire est portée par des formules sur lesquelles le professeur travaillais à l'époque où survint son accident ou sur lesquelles il revient en participant à des concours organisés par une revue scientifique : la conjecture d'Artin, le théorème de Fermat et une mystérieuse petite formule, griffonnée sur un morceau de papier et que la narratrice gardera précieusement ... La magie des nombres entiers est alors révélée aux deux protagonistes qui n'ont de cesse de poursuivre , dans leur vie quotidienne, l'expérience révélée par le professeur C'est ce que j'ai apprécié dans ce roman, l'idée que les mathématiques ne sont pas réservées à un cercle fermé de puristes mais que tout un chacun peut appréhender et faire sien ce domaine en le confrontant à sa vie quotidienne.
dès les premières pages, l'écriture sensible, simple de Yoko Ogawa, transporte et l'on se laisse bercer par la poésie des mathématiques. Et oui, c'est moi qui le dit ! l'approche du professeur est , valorisante, expressive, consciencieuse. Le ton est donné dès l'incipit avec le surnom donné par le professeur au fils de la narratrice, Root ( racine carrée) qui permet de comprendre comment fonctionne le vieil homme. Sa mémoire défaillante crée en lui une angoisse qu'il exprime par un comportement replié sur lui-même, une tentative rassurante de trouver ,en tout ce qui l'entoure, des repères. Or ces repères sont liés aux chiffres. "Votre anniversaire c'est quel jour de quel mois ?", "Quelle est votre pointure ?", "Quel est l'âge de votre fils ? ", autant de questions qui constituent une entrée en matière dès que les protagonistes se retrouvent, un moyen de créer le contact , de créer du lien. Ici, ce qui apparait comme un topos de la littérature ( l'oubli, la défaillance) est amené de façon mélancolique sans que l'on prenne en pitié ce personnage pourtant émouvant. la rigueur qu'impose sa discipline transparait dans un comportement d'abord froid. cependant, à mesure que les mathématiques prennent une tournure plus poétique ( et oui je le maintiens !) l'homme se fait plus sociable, touchant de lucidité . L'on ne peut qu'être ému par le dévouement de la narratrice pour ce vieil homme qui l'oubliera dans quelques minutes, persuadée qu'elle peut tout de même améliorer son quotidien et créer un lien durable, entre lui et son fils surtout. Car le vieil homme et Root semblent étrangement proches, se comprennent . Tous vont dépasser le problème de mémoire du professeur pour bâtir des repères, des ponts entre le passé et le présent, autour du baseball notamment pour lequel les références du professeur se sont est arrêtées en 1975, à l'apogée d'Enatsu, joueur depuis longtemps retraité. Avec une grande sensiblité et pas mal d'humour, mère et fils vont maintenir les souvenirs du professeur vivaces et les lier au présent. Tous deux vont introduire la vie dans la maison du vieil homme, tout simplement. L'histoire est portée par des formules sur lesquelles le professeur travaillais à l'époque où survint son accident ou sur lesquelles il revient en participant à des concours organisés par une revue scientifique : la conjecture d'Artin, le théorème de Fermat et une mystérieuse petite formule, griffonnée sur un morceau de papier et que la narratrice gardera précieusement ... La magie des nombres entiers est alors révélée aux deux protagonistes qui n'ont de cesse de poursuivre , dans leur vie quotidienne, l'expérience révélée par le professeur C'est ce que j'ai apprécié dans ce roman, l'idée que les mathématiques ne sont pas réservées à un cercle fermé de puristes mais que tout un chacun peut appréhender et faire sien ce domaine en le confrontant à sa vie quotidienne.