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Les dernières notes et avis
Notes et avis 1 à 8 sur un total de 120
Nos âmes au diable
Avis posté le 2022-03-13
Un coup au cœur !
Nous accompagnons Jeanne, la narratrice dans sa descente aux enfers. Sa fille est enlevée, et nous l’accompagnons elle aussi quelques temps dans son incarcération. Jeanne saura-t-elle rebondir pendant l’absence, pendant ce temps de doute où la connaissance du sort de Sixtine tiendra en haleine sa famille. Jeanne avait tout pour être heureuse (sauf peut-être son mari volage), elle avait choisi de « faire carrière », d’assumer sa vie de femme autonome, malgré sa belle-famille qui lui reprochait d’être trop loin de son foyer.
Cette chronique est sans doute l’une des plus difficile à rédiger qu’il soit. Ne pas trop en dire surtout, ne rien révéler d’essentiel mais donner envie de lire ce roman plus que noir, psychologique à mort et interpellant s’il en est. Dans leurs romans, les Camhug nous posent souvent la question : qu’auriez-vous fait à leur place ? Pierre Lemaître en parlant d’eux évoque leur colère créatrice. C’est l’empathie à 200 % qu’ils nous proposent dans un roman qui s’écarte du combat écologique et humanitaire de leur deux derniers opus. On y lit la quête d’une mère, dont la vie va basculer à plusieurs reprises tant les auteurs sont diaboliques et durs avec nos nerfs ! Rien ne nous est épargné, même les odeurs participent à nos angoisses.
L’écriture à quatre mains reste un mystère pour moi. Leur grand art, leur maîtrise de l’exercice font que les mots coulent sans rupture, les situations les plus folles s’enchainent logiquement … ou presque, tandis que les rebondissements sont pour le moins inattendus. Les personnages secondaires, s’il en est, ont eux aussi de riches histoires à raconter, des peines à partager, des précipices à éviter … ou pas !
J’ai été emballée par cette histoire, ravie par ces personnages, emportée par le rythme, étonnée par ces rebondissements, bref un vrai coup de cœur !
Nous accompagnons Jeanne, la narratrice dans sa descente aux enfers. Sa fille est enlevée, et nous l’accompagnons elle aussi quelques temps dans son incarcération. Jeanne saura-t-elle rebondir pendant l’absence, pendant ce temps de doute où la connaissance du sort de Sixtine tiendra en haleine sa famille. Jeanne avait tout pour être heureuse (sauf peut-être son mari volage), elle avait choisi de « faire carrière », d’assumer sa vie de femme autonome, malgré sa belle-famille qui lui reprochait d’être trop loin de son foyer.
Cette chronique est sans doute l’une des plus difficile à rédiger qu’il soit. Ne pas trop en dire surtout, ne rien révéler d’essentiel mais donner envie de lire ce roman plus que noir, psychologique à mort et interpellant s’il en est. Dans leurs romans, les Camhug nous posent souvent la question : qu’auriez-vous fait à leur place ? Pierre Lemaître en parlant d’eux évoque leur colère créatrice. C’est l’empathie à 200 % qu’ils nous proposent dans un roman qui s’écarte du combat écologique et humanitaire de leur deux derniers opus. On y lit la quête d’une mère, dont la vie va basculer à plusieurs reprises tant les auteurs sont diaboliques et durs avec nos nerfs ! Rien ne nous est épargné, même les odeurs participent à nos angoisses.
L’écriture à quatre mains reste un mystère pour moi. Leur grand art, leur maîtrise de l’exercice font que les mots coulent sans rupture, les situations les plus folles s’enchainent logiquement … ou presque, tandis que les rebondissements sont pour le moins inattendus. Les personnages secondaires, s’il en est, ont eux aussi de riches histoires à raconter, des peines à partager, des précipices à éviter … ou pas !
J’ai été emballée par cette histoire, ravie par ces personnages, emportée par le rythme, étonnée par ces rebondissements, bref un vrai coup de cœur !

Apparition
Avis posté le 2022-02-11
Tout n'est qu'illusion mais ne ratez pas cette découverte
Tout n’est qu’illusion et l’art de l’illusionniste est de détourner l’attention au moment clef. Pourquoi détourner l’attention ? Pour pouvoir créer l’illusion, pour offrir une pause magique, une féérie ou un meurtre !
Les illusionnistes, les magiciens comme on les nomme couramment, sont des bêtes de spectacles, qui aiment être admirés et dès lors qu’ils sont reconnus, ils ne touchent plus terre et ont recours à des expédients. Par ailleurs, ils initient les prétendants, établissant avec la génération montante des relations mentor-apprenti souvent malsaines : l’illusion s’enseigne en situation, imprimant aux relations une dimension de domination, allant parfois jusqu’à des mutilations. Ainsi l’a été Alexandre par Petrov, ainsi le sera Sam par Alexandre. L’auteur nous propose une plongée dans un monde de chimères, derrières les drapés voluptueux qui cachent une réalité violente dans un monde où règne la manipulation.
L’auteur prend son temps pour installer son intrigue avec soin et quelques retours-arrière apportent les précisions nécessaires le moment venu. Nous sommes dans les coulisses et le lecteur est immergé dans les faux-semblants. Nous savons que les meurtres jalonnent et jalonneront ce récit, là est le suspense, distillé avec art, par petites touches.
Hormis les quelques références au téléphone portable et autres techniques récentes d’identification qui justifient le feu, ce roman aurait tout à fait pu se dérouler au début du siècle dernier. Ce côté intemporel en fait l’un de ses charmes.
Une belle découverte pour un monde qui ne m’attirait pas a priori mais qui a su me divertir avec cet agréable moment de lecture.
Tout n’est qu’illusion et l’art de l’illusionniste est de détourner l’attention au moment clef. Pourquoi détourner l’attention ? Pour pouvoir créer l’illusion, pour offrir une pause magique, une féérie ou un meurtre !
Les illusionnistes, les magiciens comme on les nomme couramment, sont des bêtes de spectacles, qui aiment être admirés et dès lors qu’ils sont reconnus, ils ne touchent plus terre et ont recours à des expédients. Par ailleurs, ils initient les prétendants, établissant avec la génération montante des relations mentor-apprenti souvent malsaines : l’illusion s’enseigne en situation, imprimant aux relations une dimension de domination, allant parfois jusqu’à des mutilations. Ainsi l’a été Alexandre par Petrov, ainsi le sera Sam par Alexandre. L’auteur nous propose une plongée dans un monde de chimères, derrières les drapés voluptueux qui cachent une réalité violente dans un monde où règne la manipulation.
L’auteur prend son temps pour installer son intrigue avec soin et quelques retours-arrière apportent les précisions nécessaires le moment venu. Nous sommes dans les coulisses et le lecteur est immergé dans les faux-semblants. Nous savons que les meurtres jalonnent et jalonneront ce récit, là est le suspense, distillé avec art, par petites touches.
Hormis les quelques références au téléphone portable et autres techniques récentes d’identification qui justifient le feu, ce roman aurait tout à fait pu se dérouler au début du siècle dernier. Ce côté intemporel en fait l’un de ses charmes.
Une belle découverte pour un monde qui ne m’attirait pas a priori mais qui a su me divertir avec cet agréable moment de lecture.

La petite ritournelle de l'horreur
Avis posté le 2022-01-15
Une histoire qui parle à vos tripes
Vous décidez d’acheter une maison, isolée, pour un nouveau départ avec votre conjoint, votre famille doit s’agrandir et là… c’est la catastrophe ! Vous êtes bricoleur, vous entamez les grands travaux, décidez d’abattre une cloison et là… c’est la catastrophe ! Des corps emmurés vont mettre à mal votre projet, vous entraîner dans des abîmes de perplexité : et si les victimes étaient des enfants dont la disparition n’avait jamais été signalée ou que les enquêtes n’avaient jamais abouti ? Et si ce scandale mettait en lumière l’incurie du service public de la protection de l’enfance ?
Cette histoire très sordide parle à vos tripes, vous ébranle les neurones avec en prime, la question du déterminisme et du déni.
L’action se passe dans la région de Versailles et fait ressurgir un « cold case » du côté de Clermont-Ferrand, justement l’ancienne affectation de Servan (apparue dans Des poignards dans les sourires) et de son adjoint Biolet. Servan-Biolet, un duo complice : ils n’ont même pas besoin de parler pour se comprendre, héros récurrents et complices de l’auteure qui publie ici son troisième thriller.
Le style est efficace. Les personnages nombreux et fluctuants, victimes ou bourreaux, bousculent votre empathie. Du noir très foncé pour ce polar psychologique que j’ai beaucoup apprécié par la diversité des situations qui nous font dire que personne n’est à l’abri des pervers.
Vous décidez d’acheter une maison, isolée, pour un nouveau départ avec votre conjoint, votre famille doit s’agrandir et là… c’est la catastrophe ! Vous êtes bricoleur, vous entamez les grands travaux, décidez d’abattre une cloison et là… c’est la catastrophe ! Des corps emmurés vont mettre à mal votre projet, vous entraîner dans des abîmes de perplexité : et si les victimes étaient des enfants dont la disparition n’avait jamais été signalée ou que les enquêtes n’avaient jamais abouti ? Et si ce scandale mettait en lumière l’incurie du service public de la protection de l’enfance ?
Cette histoire très sordide parle à vos tripes, vous ébranle les neurones avec en prime, la question du déterminisme et du déni.
L’action se passe dans la région de Versailles et fait ressurgir un « cold case » du côté de Clermont-Ferrand, justement l’ancienne affectation de Servan (apparue dans Des poignards dans les sourires) et de son adjoint Biolet. Servan-Biolet, un duo complice : ils n’ont même pas besoin de parler pour se comprendre, héros récurrents et complices de l’auteure qui publie ici son troisième thriller.
Le style est efficace. Les personnages nombreux et fluctuants, victimes ou bourreaux, bousculent votre empathie. Du noir très foncé pour ce polar psychologique que j’ai beaucoup apprécié par la diversité des situations qui nous font dire que personne n’est à l’abri des pervers.

Inestimable
Avis posté le 2021-11-03
au plus près de vos phobies
Zofia, nous l’avons rencontrée dans le précédent roman de Zygmunt Miloszewski Inavouable. En difficulté professionnelle, cette experte de l’art doit trouver les ressources financières pour soigner son mari atteint de pertes de mémoires. Pour ce faire, elle accepte d’aider un scientifique en l’accompagnant sur l’île de Sakhaline et en tenter de dérober un artéfact shamanique susceptible de soigner la maladie d’Alzheimer.
Fin du premier épisode … ensuite ça se complique !
Pourra-t-elle atteindre son objectif, sauver son couple, sa famille de l’effacement des bons souvenirs qu’elle y partage ? A quel prix ?
Au-delà de ce roman d’aventure, haletant et scénarisé comme un « Indiana Jones », l’auteur, tout en bousculant les clichés, nous pose des questions existentielles, au-delà d’une réflexion sur les religions …
Que faire pour résister aux changements climatiques ? Changer nos habitudes de consommation ou réduire la population mondiale ? Les deux ?
Que faire pour vieillir en toute conscience, en toute autonomie ?
Deux factions vont s’affronter autour de Zofia qui prendra cher dans ce conflit ! Deux factions dont il est difficile de dire si les uns sont plus vertueux que les autres, confrontés que nous sommes à nos valeurs : humanité contre humanisme ? L’auteur élève le débat depuis son dernier roman, il secoue les consciences. Il provoque l’empathie douloureuse. Ces personnages sont d’un réalisme tragique et les situations souvent cocasses.
Pour tout vous dire lecteurs, j’ai beaucoup aimé ce livre car il m’a touchée au plus près de mes phobies. Oui, car à titre personnel je crains par-dessus tout la perte de la mémoire, de la pleine conscience, mais aussi moins égoïstement, je redoute l’incapacité de notre humanité à réagir au désastre climatique qui n’est plus une vision futuriste mais bien une actualité.
Roman noir, sociétal, thriller, tout à la fois, ce dernier opus est en outre remarquablement traduit. La complicité entre l’auteur et son traducteur est une valeur inestimable aussi !
Clin d’œil de l’auteur à Olivier Norek himself, au chapitre 11 … il a lu Impact, assurément.
Zofia, nous l’avons rencontrée dans le précédent roman de Zygmunt Miloszewski Inavouable. En difficulté professionnelle, cette experte de l’art doit trouver les ressources financières pour soigner son mari atteint de pertes de mémoires. Pour ce faire, elle accepte d’aider un scientifique en l’accompagnant sur l’île de Sakhaline et en tenter de dérober un artéfact shamanique susceptible de soigner la maladie d’Alzheimer.
Fin du premier épisode … ensuite ça se complique !
Pourra-t-elle atteindre son objectif, sauver son couple, sa famille de l’effacement des bons souvenirs qu’elle y partage ? A quel prix ?
Au-delà de ce roman d’aventure, haletant et scénarisé comme un « Indiana Jones », l’auteur, tout en bousculant les clichés, nous pose des questions existentielles, au-delà d’une réflexion sur les religions …
Que faire pour résister aux changements climatiques ? Changer nos habitudes de consommation ou réduire la population mondiale ? Les deux ?
Que faire pour vieillir en toute conscience, en toute autonomie ?
Deux factions vont s’affronter autour de Zofia qui prendra cher dans ce conflit ! Deux factions dont il est difficile de dire si les uns sont plus vertueux que les autres, confrontés que nous sommes à nos valeurs : humanité contre humanisme ? L’auteur élève le débat depuis son dernier roman, il secoue les consciences. Il provoque l’empathie douloureuse. Ces personnages sont d’un réalisme tragique et les situations souvent cocasses.
Pour tout vous dire lecteurs, j’ai beaucoup aimé ce livre car il m’a touchée au plus près de mes phobies. Oui, car à titre personnel je crains par-dessus tout la perte de la mémoire, de la pleine conscience, mais aussi moins égoïstement, je redoute l’incapacité de notre humanité à réagir au désastre climatique qui n’est plus une vision futuriste mais bien une actualité.
Roman noir, sociétal, thriller, tout à la fois, ce dernier opus est en outre remarquablement traduit. La complicité entre l’auteur et son traducteur est une valeur inestimable aussi !
Clin d’œil de l’auteur à Olivier Norek himself, au chapitre 11 … il a lu Impact, assurément.

Apocalypse
Noir
Noir
Avis posté le 2021-08-14
Un suspense haletant et une intrigue plus réaliste que nature
Un événement redouté se produit sur la région parisienne : un attentat touche simultanément tous les transformateurs électriques et plonge l’agglomération dans le noir, dans le chaos, les pillages, les naufrages sur la route, toutes formes d’exactions provoquant des centaines de morts.
L’action se déroule sur quelques heures mais les délits ont pris les jours, voire des mois de préparation… Les cibles sont multiples et les plus flagrantes servent de leurres. Dès lors les policiers en charge de l’enquête se posent la question de savoir quel est l’objectif ultime.
C’est bien ce que vous allez chercher à comprendre en suivant Hugo, flic borderline, talonné par Anne qui veut lui ravir la lumière. Sauront-t-ils unir leurs forces pour le bien public ? Et si le principal suspect ne cherchait qu’à sauver la vie de Mathys ? Hugo hanté par la mort de son fils éprouve une certaine compassion vis-à-vis de Mallard et cette faiblesse peut troubler son jugement et lui faire prendre des risques déraisonnables.
Un suspense haletant et une intrigue plus réaliste que nature, dont on peut craindre qu’elle ne se réalise un jour dans la vraie vie, confrontés quotidiennement que nous sommes aux risques de la haute technologie.
Lecteurs, si vous êtes comme moi, si vous avez commencé par Rouge vous allez dévorer cet épisode apocalyptique. Si vous n’avez pas lu Rouge faites chauffer la CB pour ne pas être en manque à la fin de cette lecture. De plus, sadisme ultime, l’auteur nous donne une clef en fin d’ouvrages qui délie les nœuds de nos neurones.
Bref, vous l’aurez compris ces épisodes sont étroitement liés. Vous pouvez commencer par l’un ou l’autre mais la lecture des deux volumes est incontournable pour apprécier le fond de ces intrigues et la psychologie des personnages.
J’avais beaucoup aimé Rouge, à mon sens plus écologique, j’ai aussi beaucoup aimé Noir, d’une approche plus sociologique. Tous deux se complètent admirablement pour interroger le lecteur sur ses comportements, ses acceptations et ses limites.
Un événement redouté se produit sur la région parisienne : un attentat touche simultanément tous les transformateurs électriques et plonge l’agglomération dans le noir, dans le chaos, les pillages, les naufrages sur la route, toutes formes d’exactions provoquant des centaines de morts.
L’action se déroule sur quelques heures mais les délits ont pris les jours, voire des mois de préparation… Les cibles sont multiples et les plus flagrantes servent de leurres. Dès lors les policiers en charge de l’enquête se posent la question de savoir quel est l’objectif ultime.
C’est bien ce que vous allez chercher à comprendre en suivant Hugo, flic borderline, talonné par Anne qui veut lui ravir la lumière. Sauront-t-ils unir leurs forces pour le bien public ? Et si le principal suspect ne cherchait qu’à sauver la vie de Mathys ? Hugo hanté par la mort de son fils éprouve une certaine compassion vis-à-vis de Mallard et cette faiblesse peut troubler son jugement et lui faire prendre des risques déraisonnables.
Un suspense haletant et une intrigue plus réaliste que nature, dont on peut craindre qu’elle ne se réalise un jour dans la vraie vie, confrontés quotidiennement que nous sommes aux risques de la haute technologie.
Lecteurs, si vous êtes comme moi, si vous avez commencé par Rouge vous allez dévorer cet épisode apocalyptique. Si vous n’avez pas lu Rouge faites chauffer la CB pour ne pas être en manque à la fin de cette lecture. De plus, sadisme ultime, l’auteur nous donne une clef en fin d’ouvrages qui délie les nœuds de nos neurones.
Bref, vous l’aurez compris ces épisodes sont étroitement liés. Vous pouvez commencer par l’un ou l’autre mais la lecture des deux volumes est incontournable pour apprécier le fond de ces intrigues et la psychologie des personnages.
J’avais beaucoup aimé Rouge, à mon sens plus écologique, j’ai aussi beaucoup aimé Noir, d’une approche plus sociologique. Tous deux se complètent admirablement pour interroger le lecteur sur ses comportements, ses acceptations et ses limites.