Gilles B.

Premier roman de cette auteur qui démarre fort avec un livre saturé d'empathie pour les êtres et la nature, qui suit les aventures d'une adolescente (apprentie sorcière-guérisseuse) face au monde à sauver. Si le thème est classique dans ce genre, par contre le traitement et l'exploration des personnages fait de cette histoire un livre dont j'ai tourné les pages sans pouvoir m'arrêter. Sans oublier de fascinantes descriptions symbiotiques d'union des sorcières avec la nature, on pourrait parler d'un monde des forêts qui parle en nous (je pense ici à Sylvie Germain). À lire.

Bizarrement, cet ouvrage n'existe pas en numérique, impossible de le lire sur mon iPad.

Les états de solitude et les occasions d'en sortir sont donnés dans ce roman avec une telle sensibilité que l'on est tout le livre avec Martin — son modeste héros — sur cette crête où chacun de nous est confronté à soi-même, tassé comme un vieux chiffon sale sous l'évier, ses faiblesses, son inexistence... puis le contraire, quand la vie reprend sens, les bouffées d'espoir quand surgit la possibilité d'une amitié, d'une présence. Je me suis demandé à la lecture si toutes les solitudes amènent les mêmes sentiments et émotions où s'ils varient d'un individu à l'autre. En tant qu'homme ayant été confronté à la solitude (comme la plupart des êtres humains), j'ai trouvé d'une très grande finesse les observations du narrateur masculin choisi par Isabelle Minière. J'ai vibré avec Martin. J'ai ri aussi. Il y de très belles phrases, un humour qui réussit à faire passer de la gravité en contrebande. Pour finir, une citation emblématique de cette grande finesse émotionnelle d'Isabelle Minière : "Et à nouveau son rire. Qui me fait du bien et qui me fait du mal à la fois. Tout ce qui est heureux, tout ce qui est joyeux, tout ce que je n'ai pas dans ma vie. La joie que ça existe, et le chagrin que ce ne soit pas pour moi..."

Superbe découverte pour moi qui suis peu polar. Hervé Commère déploie un amour des personnages et un très beau thème dans ce roman. Les trajectoires divergentes de trois amis d'adolescence se fondent avec l'histoire du combat d'une industrie pour ne pas être cédée à un fond de pension américain, en l'occurrence une fabrique de lingerie, l'auteur en postface dans ses remerciements revendique s'être inspiré des Lejaby. Ce polar social touche juste en décrivant une France en souffrance, une France qui ne veut pas disparaître de cette façon, qui en plongeant simultanément en 1998 et 2016, à 18 ans d'écart fait ressortir avec sensibilité ce qui nous traverse. Les amateurs de suspense seront ravis, Hervé Commère avec un grand talent narratif sait ménager de beaux effets, sans oublier de belles trouvailles humaines, des moments de camaraderies ouvrières, un personnage de policier extrêmement attachant. Hervé Commère a écrit ici un très beau livre.

Je dépose mon avis sans attendre de l'avoir fini, le style de ce roman — mon premier de David Peace — est époustouflant. Et pas gratuit. Au service de l'histoire de cet entraîneur mythique de l'équipe de foot de Liverpool. Le foot ne m'intéresse pas du tout mais je suis entraîné ;-)