Les derniers avis

Les visages de Victoria Bergman Tome 1
Persona
Persona
Avis posté le 2014-08-27
A lire absolument !
Persona est le premier tome des Les visages de Victoria Bergman.
Gao, enfant venu d’ailleurs, recueilli sans un mot dans un train par une inconnue puis enfermé dans une pièce insonorisée. Il va rapidement devenir complice de son bourreau qui s’attaque à des enfants abandonnés, errants, sans papiers.
Un autre enfant assassiné, dont l’identité est inconnue, est retrouvé momifié à proximité d’une station de métro. Son autopsie révélera l’absorption massive d’anesthésiants et des centaines de cicatrices.
Jeanette Kihlberg, inspectrice à Stockholm est chargée avec son équipe de ces deux enquêtes pour lesquelles il n’existe aucune pression des medias qui ignorent ces enfants qui n’ont pas d’existence légale, pas de parents à interviewer. Elle va cependant enquêter avec opiniâtreté.
Jeanette, fille et petite-fille de flics est affublée d’un époux, Ake, artiste-peintre qui pense être trop mauvais pour exposer.
Au-delà des problèmes financiers que rencontre le couple, la seule chose qui semble les retenir est leur enfant.
Sofia Zetterlund, psychothérapeute, a œuvré en Sierra Leone pour tenter d’aider, vainement, les enfants-soldats. Aujourd’hui, à côté d’une clientèle classique composée de chefs d’entreprises et de starlettes à coacher, d‘expertises commandées par la justice, elle est passionnée (obnubilée) par deux cas de dissociation de personnalités : Samuel Baï, enfant-soldat qui a tué à l’âge de sept ans et perdu le compte de ses meurtres à dix, qui présente une personnalité joviale, extravertie, et parfois une personnalité sombre, renfermée, violente. L’autre cas est Victoria Bergman…
Victoria a du satisfaire les besoins sexuels de son père, lui-même victime de sa propre mère et de son frère très tôt, sous le regard passif de sa mère. Ces viols et d’autres traumatismes ont créé une personnalité fragmentée (une petite fille qui faisait ce que son père lui demandait mais qui savait sourire et avoir un regard franc, confiant en l’avenir sur les photos d’école).
Tous ces fils, et d’autres que vous découvrirez car il faut absolument lire ce livre, initiés très habilement par les auteurs vont se rejoindre doucement : Jeanette et Sofia vont faire connaissance et devenir proches dans le cadre de l’enquête sur les 2 premiers meurtres.
Les troubles de la personnalité de Victoria Bergman constituent le cœur de ce roman ; s’il semble qu’elle vive plusieurs vies bien distinctes, elle parait maîtriser parfois le passage de l’une à l’autre mais à d’autres moments, notamment lors des consultations avec Sofia Zetterlund, les personnalités semblent se mêler.
Jeanette est pour sa part la colonne vertébrale, la référence du lecteur, l’élément sain que l’on suit dans ses démêlés avec Ake à la maison mais aussi avec sa hiérarchie, le Procureur semblant couvrir une des personnes suspectées.
Les auteurs ont su créer un climat très particulier d’angoisse, de menace qui va croissante, de révélations horribles mais aussi poignantes qui va au-delà d’un thriller classique en dévoilant le très intime de Jeanette, Sofia et Victoria.
Si on retrouve parfois quelques traits du polar nordique (une social-démocratie dans le doute, une intrigue qui se noue dans la durée), c’est cette atmosphère particulièrement noire et terrifiante, ponctuée de scènes d’extrême violence physique et/ou psychologique, qui fait l’originalité de ce roman, mélange ingénieux de sophistication (les fils et les rebondissements sont nombreux), de passages poignants notamment lorsque les sévices sur les enfants sont évoqués, de brutalité, d’urgence, d’oppression, roman qui parait à la fin de ce premier tome magistralement construit.
Persona est le premier tome des Les visages de Victoria Bergman.
Gao, enfant venu d’ailleurs, recueilli sans un mot dans un train par une inconnue puis enfermé dans une pièce insonorisée. Il va rapidement devenir complice de son bourreau qui s’attaque à des enfants abandonnés, errants, sans papiers.
Un autre enfant assassiné, dont l’identité est inconnue, est retrouvé momifié à proximité d’une station de métro. Son autopsie révélera l’absorption massive d’anesthésiants et des centaines de cicatrices.
Jeanette Kihlberg, inspectrice à Stockholm est chargée avec son équipe de ces deux enquêtes pour lesquelles il n’existe aucune pression des medias qui ignorent ces enfants qui n’ont pas d’existence légale, pas de parents à interviewer. Elle va cependant enquêter avec opiniâtreté.
Jeanette, fille et petite-fille de flics est affublée d’un époux, Ake, artiste-peintre qui pense être trop mauvais pour exposer.
Au-delà des problèmes financiers que rencontre le couple, la seule chose qui semble les retenir est leur enfant.
Sofia Zetterlund, psychothérapeute, a œuvré en Sierra Leone pour tenter d’aider, vainement, les enfants-soldats. Aujourd’hui, à côté d’une clientèle classique composée de chefs d’entreprises et de starlettes à coacher, d‘expertises commandées par la justice, elle est passionnée (obnubilée) par deux cas de dissociation de personnalités : Samuel Baï, enfant-soldat qui a tué à l’âge de sept ans et perdu le compte de ses meurtres à dix, qui présente une personnalité joviale, extravertie, et parfois une personnalité sombre, renfermée, violente. L’autre cas est Victoria Bergman…
Victoria a du satisfaire les besoins sexuels de son père, lui-même victime de sa propre mère et de son frère très tôt, sous le regard passif de sa mère. Ces viols et d’autres traumatismes ont créé une personnalité fragmentée (une petite fille qui faisait ce que son père lui demandait mais qui savait sourire et avoir un regard franc, confiant en l’avenir sur les photos d’école).
Tous ces fils, et d’autres que vous découvrirez car il faut absolument lire ce livre, initiés très habilement par les auteurs vont se rejoindre doucement : Jeanette et Sofia vont faire connaissance et devenir proches dans le cadre de l’enquête sur les 2 premiers meurtres.
Les troubles de la personnalité de Victoria Bergman constituent le cœur de ce roman ; s’il semble qu’elle vive plusieurs vies bien distinctes, elle parait maîtriser parfois le passage de l’une à l’autre mais à d’autres moments, notamment lors des consultations avec Sofia Zetterlund, les personnalités semblent se mêler.
Jeanette est pour sa part la colonne vertébrale, la référence du lecteur, l’élément sain que l’on suit dans ses démêlés avec Ake à la maison mais aussi avec sa hiérarchie, le Procureur semblant couvrir une des personnes suspectées.
Les auteurs ont su créer un climat très particulier d’angoisse, de menace qui va croissante, de révélations horribles mais aussi poignantes qui va au-delà d’un thriller classique en dévoilant le très intime de Jeanette, Sofia et Victoria.
Si on retrouve parfois quelques traits du polar nordique (une social-démocratie dans le doute, une intrigue qui se noue dans la durée), c’est cette atmosphère particulièrement noire et terrifiante, ponctuée de scènes d’extrême violence physique et/ou psychologique, qui fait l’originalité de ce roman, mélange ingénieux de sophistication (les fils et les rebondissements sont nombreux), de passages poignants notamment lorsque les sévices sur les enfants sont évoqués, de brutalité, d’urgence, d’oppression, roman qui parait à la fin de ce premier tome magistralement construit.

Bad Chili. Une enquête de Hap Collins et Leonard Pine
Avis posté le 2014-08-24
A lire d'urgence
Bad Chili est la 4ème aventure de Hap Collins (blanc, hétéro) qui revient de plusieurs mois à bosser sur une plateforme pétrolière et de Leonard Pine (noir, homo) dont le petit ami Raul vient de plus ou moins le laisser tomber pour un type en moto, à combinaison de cuir, qui a pour nom "Cheval" Mc Nee. Son surnom "Cheval" vient de ce qu'il a été gâté par la nature au niveau braquemard.
Leonard n'a pas de pot car, outre le fait qu'il ait perdu son boulot de videur au Hot Cat Club, pour avoir pissé sur le crâne d'un punk fouteur de merde, il est soupçonné d'avoir tué "Cheval McNee", malheureusement décédé des suites immédiates d’une décharge de fusil de chasse en pleine tronche.
Hap, sans avoir eu le temps de rentrer chez lui, est mordu par un écureuil atteint par la rage, et lors de son séjour à l'hôpital, rencontre Brett, infirmière, qui a à moitié tué son mari qui avait pour habitude de la "...balancer par-dessus la télé le vendredi soir, la faire rebondir partout dans la chambre, lui foutre la peignée.."
Raul, l'ex de Leonard, est retrouvé lui aussi mort après avoir été salement torturé.
Couverts par Charlie, flic au grand coeur, et aidés par Jim Bob Luke, détective privé mandaté pour travailler sur le "lattage de lopettes" Hap et Leonard vont mener une enquête dangereuse, marquée par des épisodes très durs.
En effet, Joe Lansdale navigue habilement entre humour désopilant et une très grande violence, qui n'est pas sans rappeler celle de Dave Robicheaux et Cletus Purcell dans les bouquins de James Lee Burke (ils sont voisins, tout ceci se passe dans la petite ville de Laborde, East Texas, à cent kilomètres de la Louisiane).
Il écorche méchamment les mentalités du coin, qui ne sont pas connues pour leur grande ouverture d'esprit à l'égard des minorités visibles et invisibles.
rambler
Ce roman parle aussi beaucoup d'amitié entre deux hommes que la sexualité et la couleur de peau séparent, d'amour entre les êtres, de relations humaines riches et honnêtes. Le personnage de Charlie, embourbé dans des problèmes de couple qu'il va finir par régler d'une manière ou d'une autre, est à ce titre intéressant.
Enfin, la violence faite aux femmes est omniprésente, que ce soit Brett (qui a résolu le problème toute seule) ou Ella, mariée à un alcoolique violent.
Les romans de Joe Lansdale sont donc sacrément intéressants : des anti-héros, un humour décapant, des enquêtes qui tiennent la route, mais aussi une description très crue des Etats-Unis : conservatisme, boulots de merde, mobile homes, assurances sociales privées.
Bad Chili est la 4ème aventure de Hap Collins (blanc, hétéro) qui revient de plusieurs mois à bosser sur une plateforme pétrolière et de Leonard Pine (noir, homo) dont le petit ami Raul vient de plus ou moins le laisser tomber pour un type en moto, à combinaison de cuir, qui a pour nom "Cheval" Mc Nee. Son surnom "Cheval" vient de ce qu'il a été gâté par la nature au niveau braquemard.
Leonard n'a pas de pot car, outre le fait qu'il ait perdu son boulot de videur au Hot Cat Club, pour avoir pissé sur le crâne d'un punk fouteur de merde, il est soupçonné d'avoir tué "Cheval McNee", malheureusement décédé des suites immédiates d’une décharge de fusil de chasse en pleine tronche.
Hap, sans avoir eu le temps de rentrer chez lui, est mordu par un écureuil atteint par la rage, et lors de son séjour à l'hôpital, rencontre Brett, infirmière, qui a à moitié tué son mari qui avait pour habitude de la "...balancer par-dessus la télé le vendredi soir, la faire rebondir partout dans la chambre, lui foutre la peignée.."
Raul, l'ex de Leonard, est retrouvé lui aussi mort après avoir été salement torturé.
Couverts par Charlie, flic au grand coeur, et aidés par Jim Bob Luke, détective privé mandaté pour travailler sur le "lattage de lopettes" Hap et Leonard vont mener une enquête dangereuse, marquée par des épisodes très durs.
En effet, Joe Lansdale navigue habilement entre humour désopilant et une très grande violence, qui n'est pas sans rappeler celle de Dave Robicheaux et Cletus Purcell dans les bouquins de James Lee Burke (ils sont voisins, tout ceci se passe dans la petite ville de Laborde, East Texas, à cent kilomètres de la Louisiane).
Il écorche méchamment les mentalités du coin, qui ne sont pas connues pour leur grande ouverture d'esprit à l'égard des minorités visibles et invisibles.
rambler
Ce roman parle aussi beaucoup d'amitié entre deux hommes que la sexualité et la couleur de peau séparent, d'amour entre les êtres, de relations humaines riches et honnêtes. Le personnage de Charlie, embourbé dans des problèmes de couple qu'il va finir par régler d'une manière ou d'une autre, est à ce titre intéressant.
Enfin, la violence faite aux femmes est omniprésente, que ce soit Brett (qui a résolu le problème toute seule) ou Ella, mariée à un alcoolique violent.
Les romans de Joe Lansdale sont donc sacrément intéressants : des anti-héros, un humour décapant, des enquêtes qui tiennent la route, mais aussi une description très crue des Etats-Unis : conservatisme, boulots de merde, mobile homes, assurances sociales privées.

Konrad Simonsen Tome 2
Le prix à payer
Le prix à payer
Avis posté le 2014-08-21
Le prix à payer - Soren Hammer, Lotte Hammer
Le cadavre d'une jeune femme est découvert dans les glaces du Groenland par les membres d'une délégation venue constater les effets du réchauffement climatique ; il apparaît rapidement que Maryann Nygaard, assassinée, retrouvée attachée, la tête enserrée dans un sac en plastique, ""...la bouche béante et grotesque peinturlurée de rouge à lèvres...", était emprisonnée dans les glaces depuis 25 ans.
Konrad Simonsen, dit "Simon", patron de la brigade criminelle de Copenhague, est chargé avec son équipe de cette affaire qui rappelle un autre crime commis à la même époque pour lequel il avait un arrêté un homme qui s'était suicidé en prison et ne pouvait avoir commis les deux meurtres.
Maryann Nygaard, infirmière, employée sur une base américaine, avait disparu alors qu'elle était en mission sur une station DYE faisant partie de l'arsenal de détection nucléaire américain et l'enquête va naturellement s'intéresser aux personnes qui travaillaient dans cette station, parallèlement à l'enquête sur le second meurtre qui est reprise à zéro.
Ce roman policier permet de vivre une enquête criminelle de l'intérieur dans les moindres détails et est très intéressant à ce titre. Si l'identité du coupable est avérée assez rapidement, le lecteur suit chaque enquêteur, le travail de longue haleine de réunion de preuves permettant une mise en détention et une mise en examen.
Les auteurs ont réalisé un travail de documentation important, notamment sur l'existence des stations DYE et le contexte historique dans lequel elles ont été implantées puis abandonnées, évoquant à ce sujet d'une manière convaincante les relations entre le Danemark et les Etats-Unis pendant la guerre froide.
L'intervention de E. Masden, profileur, est elle aussi l'occasion d'un exposé détaillé et didactique concernant les différents profils des tueurs en série.
La vie privée des enquêteurs est effleurée, uniquement pour ses répercussions sur leur travail, les auteurs décrivant avec une grande minutie le travail des policiers.
Le texte est écrit dans un style limpide mais regorge d'informations ; il est dans le droit fil des la première enquête parue chez actes Sud en 201 : Morte la bête.
Si Le cercle des coeurs solitaires, 3ème enquête, est paru en 2013, il reste à découvrir Pigen i Satans Mose et Den Sindssyge Polak.
Le cadavre d'une jeune femme est découvert dans les glaces du Groenland par les membres d'une délégation venue constater les effets du réchauffement climatique ; il apparaît rapidement que Maryann Nygaard, assassinée, retrouvée attachée, la tête enserrée dans un sac en plastique, ""...la bouche béante et grotesque peinturlurée de rouge à lèvres...", était emprisonnée dans les glaces depuis 25 ans.
Konrad Simonsen, dit "Simon", patron de la brigade criminelle de Copenhague, est chargé avec son équipe de cette affaire qui rappelle un autre crime commis à la même époque pour lequel il avait un arrêté un homme qui s'était suicidé en prison et ne pouvait avoir commis les deux meurtres.
Maryann Nygaard, infirmière, employée sur une base américaine, avait disparu alors qu'elle était en mission sur une station DYE faisant partie de l'arsenal de détection nucléaire américain et l'enquête va naturellement s'intéresser aux personnes qui travaillaient dans cette station, parallèlement à l'enquête sur le second meurtre qui est reprise à zéro.
Ce roman policier permet de vivre une enquête criminelle de l'intérieur dans les moindres détails et est très intéressant à ce titre. Si l'identité du coupable est avérée assez rapidement, le lecteur suit chaque enquêteur, le travail de longue haleine de réunion de preuves permettant une mise en détention et une mise en examen.
Les auteurs ont réalisé un travail de documentation important, notamment sur l'existence des stations DYE et le contexte historique dans lequel elles ont été implantées puis abandonnées, évoquant à ce sujet d'une manière convaincante les relations entre le Danemark et les Etats-Unis pendant la guerre froide.
L'intervention de E. Masden, profileur, est elle aussi l'occasion d'un exposé détaillé et didactique concernant les différents profils des tueurs en série.
La vie privée des enquêteurs est effleurée, uniquement pour ses répercussions sur leur travail, les auteurs décrivant avec une grande minutie le travail des policiers.
Le texte est écrit dans un style limpide mais regorge d'informations ; il est dans le droit fil des la première enquête parue chez actes Sud en 201 : Morte la bête.
Si Le cercle des coeurs solitaires, 3ème enquête, est paru en 2013, il reste à découvrir Pigen i Satans Mose et Den Sindssyge Polak.