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Border la bête
Avis posté le 2025-05-07
Un premier roman plein de promesses, déroutant
Un roman de forêt en hiver, plein de froidures, d'humidités sombres, d'éclats crus.
Un roman où s'inscrivent sur la neige deuils pluriels, apprivoisements protéiformes.
L'écriture y est une volée de copeaux arrachés à la Nature, à sa somptuosité, et une forme de lente troménie autour de son (irréductible) insaisissabilité.
Border la bête, ou une cartographie pour apprivoiser ses fêlures...
Le sujet de Border la bête nous semble proche de celui déroulé dans Sauvagines, de Gabrielle Filteau-Chiba (Folio Gallimard),
et sa langue elle, par sa singularité et ses accents fortement poétiques, le rapproche d'un Printemps sauvages de Douna Loup (Zoé) .
Cependant, l'atmosphère appesantie de brouillards glauques, fait penser à celle qu'on peut trouver dans Les moines de la pluie, de Sophie Loizeau (Le Pommier).
citation
"Je voudrais me déshabiller de ces présences, ne serait-ce qu'une journée. Comme les élans frottant leurs bois massifs contre le tronc des arbres pour en enlever les lambeaux de velours. Je n'ai ni bois ni velours, je ne peux m'extraire de l'exuvie de colère. Il n'y a que des mots."
Un roman de forêt en hiver, plein de froidures, d'humidités sombres, d'éclats crus.
Un roman où s'inscrivent sur la neige deuils pluriels, apprivoisements protéiformes.
L'écriture y est une volée de copeaux arrachés à la Nature, à sa somptuosité, et une forme de lente troménie autour de son (irréductible) insaisissabilité.
Border la bête, ou une cartographie pour apprivoiser ses fêlures...
Le sujet de Border la bête nous semble proche de celui déroulé dans Sauvagines, de Gabrielle Filteau-Chiba (Folio Gallimard),
et sa langue elle, par sa singularité et ses accents fortement poétiques, le rapproche d'un Printemps sauvages de Douna Loup (Zoé) .
Cependant, l'atmosphère appesantie de brouillards glauques, fait penser à celle qu'on peut trouver dans Les moines de la pluie, de Sophie Loizeau (Le Pommier).
citation
"Je voudrais me déshabiller de ces présences, ne serait-ce qu'une journée. Comme les élans frottant leurs bois massifs contre le tronc des arbres pour en enlever les lambeaux de velours. Je n'ai ni bois ni velours, je ne peux m'extraire de l'exuvie de colère. Il n'y a que des mots."

Le règne du vivant
Avis posté le 2025-03-25
- brillant
- Inspirant
- détonant
c'est la grande GRANDE classe !
Ce livre est une étoile filante décrivant une trajectoire éblouissante. Celle d'un homme et de son équipage se dressant face à la destruction des océans orchestrée par des armées industrielles sans scrupules. S'inspirant largement de la geste Watsonienne, Alice Ferney trempe ici sa plume dans les eaux primordiales pour signer un récit grondant, un chant insurgé et envoûtant.
Et qu'on ne s'y trompe pas : inutile de brandir l'épouvantail "écologie" pour tenter d'étiqueter le propos de ce roman. Lorsque l'on a dit ça, on a tout et rien dit. Bien sûr qu'il s'agit d'écologie, mais qu'est-ce que cela signifie au fond ?
Ce dont parle le roman, c'est de meurtres perpétrés sur des milliers d'animaux. Des meurtres accomplis sans aucun respect, aucune conscience : on y dépèce les mammifères vivants, on les asphyxie, on les tranche, on les remet à la mer encore palpitants, les yeux dilatés d'horreur.
Ce dont parle le roman, c'est de palangres de plusieurs centaines de kilomètres qui tuent tout sur leur passage, même les oiseaux.
C'est de l'éradication de tant d'espèces marines commanditées par des mafias ultra-riches qui vivent au-dessus de toutes les lois.
On vide les océans de la vie si étonnante et mirifique qu'ils contiennent, et on remplace ça par des marées noires et des continents de plastiques. Pour avoir le plaisir de bouffer de la bonne graisse de baleine et des ailerons de requins à des prix exorbitants – entre autres.
Ce dont parle ce roman, c'est de la cruauté humaine, de sa bêtise crasse, de son ignominie.
Mais aussi, il nous donne à voir l'étoffe admirable dont sont faites quelques personnes, intelligentes et sensibles, et surtout courageuses et persévérantes. Quelle grandeur d'âme !!
Ce livre est une étoile filante décrivant une trajectoire éblouissante. Celle d'un homme et de son équipage se dressant face à la destruction des océans orchestrée par des armées industrielles sans scrupules. S'inspirant largement de la geste Watsonienne, Alice Ferney trempe ici sa plume dans les eaux primordiales pour signer un récit grondant, un chant insurgé et envoûtant.
Et qu'on ne s'y trompe pas : inutile de brandir l'épouvantail "écologie" pour tenter d'étiqueter le propos de ce roman. Lorsque l'on a dit ça, on a tout et rien dit. Bien sûr qu'il s'agit d'écologie, mais qu'est-ce que cela signifie au fond ?
Ce dont parle le roman, c'est de meurtres perpétrés sur des milliers d'animaux. Des meurtres accomplis sans aucun respect, aucune conscience : on y dépèce les mammifères vivants, on les asphyxie, on les tranche, on les remet à la mer encore palpitants, les yeux dilatés d'horreur.
Ce dont parle le roman, c'est de palangres de plusieurs centaines de kilomètres qui tuent tout sur leur passage, même les oiseaux.
C'est de l'éradication de tant d'espèces marines commanditées par des mafias ultra-riches qui vivent au-dessus de toutes les lois.
On vide les océans de la vie si étonnante et mirifique qu'ils contiennent, et on remplace ça par des marées noires et des continents de plastiques. Pour avoir le plaisir de bouffer de la bonne graisse de baleine et des ailerons de requins à des prix exorbitants – entre autres.
Ce dont parle ce roman, c'est de la cruauté humaine, de sa bêtise crasse, de son ignominie.
Mais aussi, il nous donne à voir l'étoffe admirable dont sont faites quelques personnes, intelligentes et sensibles, et surtout courageuses et persévérantes. Quelle grandeur d'âme !!