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Michel L. - 35

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Les dernières notes et avis

Notes et avis 1 à 4 sur un total de 4
Lolita
Avis posté le 2025-02-05
    Puissant et intense
    Ce roman a d'abord soulevé des réactions contrastées et des controverses, à une époque ou l'intérêt d'adultes pour les très jeunes filles ou garçons était moins sous le regard des médias. On peut imaginer qu'un critique d'aujourd'hui sauterait sur l'occasion de dénoncer un pseudo-scandale. Mais évidemment, il n'y a pas scandale, il n'y a que de la fiction - ne serait-ce que par le prologue qui indique que le narrateur se désolidarise totalement du principal protagoniste et condamne ses actes, on est clairement fixé. Mais de plus, l'intérêt d'une histoire imaginaire est qu'elle permet d'étendre la palette d'univers possibles que nous pouvons concevoir en imagination, et de nous faire visiter des mondes intérieurs tout autres. Même si les personnages sont des méchants, des criminels ou des salauds - et chacun pourra en juger -, c'est toute la raison d'être d'un roman. Comme le dit le personnage au moment le plus terrible pour lui, quand il perd tout espoir et se retrouve face au désastre de sa vie et de celle qu'il a si longtemps chérie..."Voyez-vous, je l'aimais". On ne peut en dire plus.
    Ce roman a d'abord soulevé des réactions contrastées et des controverses, à une époque ou l'intérêt d'adultes pour les très jeunes filles ou garçons était moins sous le regard des médias. On peut imaginer qu'un critique d'aujourd'hui sauterait sur l'occasion de dénoncer un pseudo-scandale. Mais évidemment, il n'y a pas scandale, il n'y a que de la fiction - ne serait-ce que par le prologue qui indique que le narrateur se désolidarise totalement du principal protagoniste et condamne ses actes, on est clairement fixé. Mais de plus, l'intérêt d'une histoire imaginaire est qu'elle permet d'étendre la palette d'univers possibles que nous pouvons concevoir en imagination, et de nous faire visiter des mondes intérieurs tout autres. Même si les personnages sont des méchants, des criminels ou des salauds - et chacun pourra en juger -, c'est toute la raison d'être d'un roman. Comme le dit le personnage au moment le plus terrible pour lui, quand il perd tout espoir et se retrouve face au désastre de sa vie et de celle qu'il a si longtemps chérie..."Voyez-vous, je l'aimais". On ne peut en dire plus.
    L'éducation sentimentale
    Avis posté le 2025-02-05
      Une oeuvre maitresse
      La qualité d'écriture de Flaubert est légendaire : précise, élégante, intense, il ne manque pas une nuance à ces phrases tirées au cordeau. Dans ce roman d'apprentissage, les personnages sont révélés au niveau du sol, ou plutôt au niveau humain, sans embellissement ; ce sont leurs défauts, leurs rêves mal définis, leurs déboires et les travers de leurs vies qui sont exposés sans euphémisme, presque avec dureté. Pourtant, on s'attache à ces êtres qui somme toute nous ressemblent par bien des aspects. Et la cheminement intérieur du héros, avec son amour idéalisé pour une femme idéalisée nous conduit jusqu'au terme de sa maturation, qui est une parabole de celle de chacun. Il faut abandonner certains rêves en route, pour devenir adulte.
      La qualité d'écriture de Flaubert est légendaire : précise, élégante, intense, il ne manque pas une nuance à ces phrases tirées au cordeau. Dans ce roman d'apprentissage, les personnages sont révélés au niveau du sol, ou plutôt au niveau humain, sans embellissement ; ce sont leurs défauts, leurs rêves mal définis, leurs déboires et les travers de leurs vies qui sont exposés sans euphémisme, presque avec dureté. Pourtant, on s'attache à ces êtres qui somme toute nous ressemblent par bien des aspects. Et la cheminement intérieur du héros, avec son amour idéalisé pour une femme idéalisée nous conduit jusqu'au terme de sa maturation, qui est une parabole de celle de chacun. Il faut abandonner certains rêves en route, pour devenir adulte.
      Solaris
      Avis posté le 2025-02-05
        Exceptionnnel
        Un roman qui dépasse le cadre de la SF, et qui intéressera tous les publics à l'esprit ouvert et curieux. Cette aventure extraordinaire de la découverte et de l'étude d'une planète dont le seul occupant est un océan qui ... pense, est extraordinaire. Encore la connaissance de cet "être" n'est-elle qu'à ses débuts dans le roman, et les questions sont innombrables, les réponses rares et incertaines. Aussi invraisemblable que paraisse l'idée, elle structure parfaitement le récit, et conduit les personnages - très réussis - a s'interroger sur eux-mêmes en les confrontant à leurs plus intimes secrets. L'expérience ne les laisse pas indemnes, et le lecteur non plus. Un récit très fort, à prendre au sérieux - ce n'est pas un roman pour se distraire sur la plage !
        Un roman qui dépasse le cadre de la SF, et qui intéressera tous les publics à l'esprit ouvert et curieux. Cette aventure extraordinaire de la découverte et de l'étude d'une planète dont le seul occupant est un océan qui ... pense, est extraordinaire. Encore la connaissance de cet "être" n'est-elle qu'à ses débuts dans le roman, et les questions sont innombrables, les réponses rares et incertaines. Aussi invraisemblable que paraisse l'idée, elle structure parfaitement le récit, et conduit les personnages - très réussis - a s'interroger sur eux-mêmes en les confrontant à leurs plus intimes secrets. L'expérience ne les laisse pas indemnes, et le lecteur non plus. Un récit très fort, à prendre au sérieux - ce n'est pas un roman pour se distraire sur la plage !
        Sonia ou l'avant-garde
        Avis posté le 2025-01-24
          Ouvrir les yeux et penser par soi-même
          " Un mouvement profond attaquait le corps social et sapait ses fondations, entraînant l’ensemble dans un effrayant glissement. Ces camarades avaient toutes les raisons de proclamer l’urgence du combat. La nécessité de s’affranchir de la bestiale loi des plus forts était en train d’être effacée - et l’humanité, fragile vaisseau, dérivait sans défense. Le plus terrible était que l’ennemi s’était incorporé à la société ; l’agent infectieux était d’origine humaine. Il avait perfusé dans les organes principaux, les esprits, et gagné tous les continents, il avait investi les institutions, les lois, la pensée. Le projet de débarrasser la société de ce poison paraissait un défi vertigineux. Certains qui autrefois avaient lutté se réfugiaient dans une résignation lassée, ou se drapaient d’un mépris ricanant du genre humain, d’autres fuyaient dans le déni au prix de ces sombres mensonges qu’on se fait à soi-même."
          " Un mouvement profond attaquait le corps social et sapait ses fondations, entraînant l’ensemble dans un effrayant glissement. Ces camarades avaient toutes les raisons de proclamer l’urgence du combat. La nécessité de s’affranchir de la bestiale loi des plus forts était en train d’être effacée - et l’humanité, fragile vaisseau, dérivait sans défense. Le plus terrible était que l’ennemi s’était incorporé à la société ; l’agent infectieux était d’origine humaine. Il avait perfusé dans les organes principaux, les esprits, et gagné tous les continents, il avait investi les institutions, les lois, la pensée. Le projet de débarrasser la société de ce poison paraissait un défi vertigineux. Certains qui autrefois avaient lutté se réfugiaient dans une résignation lassée, ou se drapaient d’un mépris ricanant du genre humain, d’autres fuyaient dans le déni au prix de ces sombres mensonges qu’on se fait à soi-même."