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Usva K.

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Blogueuse littéraire • Les miscellanées d'Usva [https://lesmiscellaneesdusva.wordpress.com]
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Les derniers avis

Elles sont au service
Avis posté le 2020-03-09
    C’est vrai, c’est beau, c’est un acte social. Tout simplement.
    Fabienne Swiatly s’est beaucoup intéressée au milieu du travail et ici ce sont les femmes qui sont mises en avant, les femmes qui sont dans des emplois au service des autres, souvent dans l’aide à la personne, dans la santé, dans l’assistance. Infirmières, femmes de ménages, caissières, prostituées, ces femmes sont photographiées à un moment de leur vie professionnelle par la bienveillance de Fabienne Swiatly. Entre jeu sur les mots du quotidien, ironie d’un instant, douceur d’un geste, altruisme immodéré, injustice sociale ancrée, réalité cruelle, réparties percutantes, l’auteure nous fait voyager dans des vies de femmes. Chaque portrait est un instantané. Une poésie du quotidien, en prose. Un portrait par page, un tiers de page. Un petit texte porteur de grands sujets de société. Dire beaucoup en peu de mots, c’est le talent de Fabienne Swiatly. Et avec la réflexion, l’émotion. J’en ai vécu tout un panel, dans un premier temps lors d’une lecture de l’auteure (magnifique moment avec le ton originel), puis seule, au milieu des gens, dans le bus. Le lieu où l’on ne se regarde pas ou si peu. Lieu où les vies se croisent, et parmi elles des femmes, qui sont au service, y vont ou en reviennent. Les histoires de ce livre ne restent pas calmement rangées entre les pages, elles prennent vie et nous suivent. Une conclusion qui fait grandir le regard porté à l’autre, comme dans le dernier recueil de Maram al-Masri, Métropoèmes. Deux nouveautés qui se répondent et qui, pour citer Bruno Doucey, pourraient être deux silex qui créent des étincelles.
    Fabienne Swiatly s’est beaucoup intéressée au milieu du travail et ici ce sont les femmes qui sont mises en avant, les femmes qui sont dans des emplois au service des autres, souvent dans l’aide à la personne, dans la santé, dans l’assistance. Infirmières, femmes de ménages, caissières, prostituées, ces femmes sont photographiées à un moment de leur vie professionnelle par la bienveillance de Fabienne Swiatly. Entre jeu sur les mots du quotidien, ironie d’un instant, douceur d’un geste, altruisme immodéré, injustice sociale ancrée, réalité cruelle, réparties percutantes, l’auteure nous fait voyager dans des vies de femmes. Chaque portrait est un instantané. Une poésie du quotidien, en prose. Un portrait par page, un tiers de page. Un petit texte porteur de grands sujets de société. Dire beaucoup en peu de mots, c’est le talent de Fabienne Swiatly. Et avec la réflexion, l’émotion. J’en ai vécu tout un panel, dans un premier temps lors d’une lecture de l’auteure (magnifique moment avec le ton originel), puis seule, au milieu des gens, dans le bus. Le lieu où l’on ne se regarde pas ou si peu. Lieu où les vies se croisent, et parmi elles des femmes, qui sont au service, y vont ou en reviennent. Les histoires de ce livre ne restent pas calmement rangées entre les pages, elles prennent vie et nous suivent. Une conclusion qui fait grandir le regard porté à l’autre, comme dans le dernier recueil de Maram al-Masri, Métropoèmes. Deux nouveautés qui se répondent et qui, pour citer Bruno Doucey, pourraient être deux silex qui créent des étincelles.
    La lumière volée
    Avis posté le 2020-02-09
      Un livre magnifique pour la jeunesse et les plus grands
      J’ai été très touchée par ce roman, j’ai encore bien eu les yeux humides et j’ai été tiraillée en deux sens : refermer le livre avant la fin pour leur donner encore une nuit, une chance ; ne pas le refermer et le finir tellement l’écriture d’Hubert Mingarelli nous attrape et de nous lache plus, du début à la fin. C’est un roman jeunesse qui montre l’horreur de la guerre du point de vue de deux enfants différents, l’un combatif et rusé, maladroitement protecteur, l’autre courageux car gardant en lui l’espoir. Cet espoir qu’il est parfois difficile de conserver est une grande force. Un livre magnifique dont je n’avais étonnamment pas entendu parler et que l’éditeur conseille à partir de 13 ans.
      J’ai été très touchée par ce roman, j’ai encore bien eu les yeux humides et j’ai été tiraillée en deux sens : refermer le livre avant la fin pour leur donner encore une nuit, une chance ; ne pas le refermer et le finir tellement l’écriture d’Hubert Mingarelli nous attrape et de nous lache plus, du début à la fin. C’est un roman jeunesse qui montre l’horreur de la guerre du point de vue de deux enfants différents, l’un combatif et rusé, maladroitement protecteur, l’autre courageux car gardant en lui l’espoir. Cet espoir qu’il est parfois difficile de conserver est une grande force. Un livre magnifique dont je n’avais étonnamment pas entendu parler et que l’éditeur conseille à partir de 13 ans.
      Je ne suis pas seul à être seul
      Avis posté le 2019-10-26
        Un livre qui parle d'un sujet grave, la solitude, mais toujours avec espièglerie
        J’ai retrouvé l’auteur presque dix ans après l’écriture de Veuf, que je n’ai lu qu’il y a quelques jours et je suis convaincue qu’il fallait le lire avant de découvrir celui-ci. Comme pour chaque nouveau récit, j’ai chaque fois l’impression de le connaître un peu plus, un mieux, comme un ami dont ont prend des nouvelles de temps en temps, sans savoir combien de temps il nous faudra pour remettre les pendules à l’heure, mais qu’importe. Nous voici face à des réflexions et des pensées qui mêlent une solitude personnelle et la peur de l’abandon qui habite l’auteur depuis l’enfance. Jean-Louis Fournier a toujours eu besoin d’être rassuré en étant entouré, de se sentir exister dans le regard de l’autre, dans son attention. Mais voilà, la triste réalité veut qu’en vieillissant on survive à sa famille (parfois fort injustement), à ses amis, à son épouse. Malheureuse réalité dans laquelle l’auteur trouve la force d’amener un peu de lumière et de facétie. Nous embarquons pour un voyage en solitude, avec ses chagrins et ses petites joies, avec les souvenirs que l’on se retrouve seul à conserver faute de pouvoir les partager avec quelqu’un qui se souvient. Gardien de moments d’une époque révolue, quitte à parfois douter de la véracité des évènements faute de pouvoir confronter sa mémoire personnelle à celle d’un autre. Entre la solitude imposée et la solitude choisie (comme les anglais ont eu le bon sens de distinguer l’un et l’autre), Jean-Louis Fournier va nous promener dans son quotidien, dans ses attentes, dans ses silences, dans ses moments de vie à plusieurs aussi, qui se réjouissent de retrouver un peu de calme. Car c’est de cela qu’il s’agit : pour vivre la solitude avec satisfaction, il faut pouvoir la désirer entre deux moments bruyants et collectifs. Dans notre société de la multitude souffrir de solitude reste courant et, chaque auteur peut compter sur la présence de ses lecteurs ; chaque lecteur peut compter sur la présence des auteurs. Ces derniers possèdent en plus une presque immortalité. Ils restent et sont écoutés tant qu’il y aura des lecteurs. L’auteur le dit bien, nous ne sommes jamais seuls dans une bibliothèque. Enfin, concrètement, c’est bien joli tout ça, mais ne devrions-nous pas être plus attentifs aux solitudes qui nous entourent ? Si Jean-Louis Fournier conserve le goût des mots, de leurs sens et de leurs sons, ce livre est peut être le plus grave. Pourtant, des sujets graves, l’auteur en a évoqué par le passé. Mais chaque livre est une surcouche qui rend l’ensemble assez fataliste, avec chaque fois l’impression que rire de tout devient plus difficile. Malgré tout, l’humour reste présent, une lumière dans la nuit, et j’ai bien ri grâce aux petites capsules sur les voisins d’en face qui sont égrenées tout au long du livre, grâce aussi au caractère de l’auteur qui conserve encore, malgré les années, l’espièglerie de l’enfance.
        J’ai retrouvé l’auteur presque dix ans après l’écriture de Veuf, que je n’ai lu qu’il y a quelques jours et je suis convaincue qu’il fallait le lire avant de découvrir celui-ci. Comme pour chaque nouveau récit, j’ai chaque fois l’impression de le connaître un peu plus, un mieux, comme un ami dont ont prend des nouvelles de temps en temps, sans savoir combien de temps il nous faudra pour remettre les pendules à l’heure, mais qu’importe. Nous voici face à des réflexions et des pensées qui mêlent une solitude personnelle et la peur de l’abandon qui habite l’auteur depuis l’enfance. Jean-Louis Fournier a toujours eu besoin d’être rassuré en étant entouré, de se sentir exister dans le regard de l’autre, dans son attention. Mais voilà, la triste réalité veut qu’en vieillissant on survive à sa famille (parfois fort injustement), à ses amis, à son épouse. Malheureuse réalité dans laquelle l’auteur trouve la force d’amener un peu de lumière et de facétie. Nous embarquons pour un voyage en solitude, avec ses chagrins et ses petites joies, avec les souvenirs que l’on se retrouve seul à conserver faute de pouvoir les partager avec quelqu’un qui se souvient. Gardien de moments d’une époque révolue, quitte à parfois douter de la véracité des évènements faute de pouvoir confronter sa mémoire personnelle à celle d’un autre. Entre la solitude imposée et la solitude choisie (comme les anglais ont eu le bon sens de distinguer l’un et l’autre), Jean-Louis Fournier va nous promener dans son quotidien, dans ses attentes, dans ses silences, dans ses moments de vie à plusieurs aussi, qui se réjouissent de retrouver un peu de calme. Car c’est de cela qu’il s’agit : pour vivre la solitude avec satisfaction, il faut pouvoir la désirer entre deux moments bruyants et collectifs. Dans notre société de la multitude souffrir de solitude reste courant et, chaque auteur peut compter sur la présence de ses lecteurs ; chaque lecteur peut compter sur la présence des auteurs. Ces derniers possèdent en plus une presque immortalité. Ils restent et sont écoutés tant qu’il y aura des lecteurs. L’auteur le dit bien, nous ne sommes jamais seuls dans une bibliothèque. Enfin, concrètement, c’est bien joli tout ça, mais ne devrions-nous pas être plus attentifs aux solitudes qui nous entourent ? Si Jean-Louis Fournier conserve le goût des mots, de leurs sens et de leurs sons, ce livre est peut être le plus grave. Pourtant, des sujets graves, l’auteur en a évoqué par le passé. Mais chaque livre est une surcouche qui rend l’ensemble assez fataliste, avec chaque fois l’impression que rire de tout devient plus difficile. Malgré tout, l’humour reste présent, une lumière dans la nuit, et j’ai bien ri grâce aux petites capsules sur les voisins d’en face qui sont égrenées tout au long du livre, grâce aussi au caractère de l’auteur qui conserve encore, malgré les années, l’espièglerie de l’enfance.
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