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Les dernières notes et avis
Notes et avis 1 à 8 sur un total de 72
Souviens-moi
Avis posté le 2014-08-26
Fans des 60's
Yves Pagès livre ici souvenirs et réflexions divers en vrac, semble-t-il. Son texte fait office de vide-poche de la mémoire, sans construction ni cohérence apparente. Ce sont des instantanés du quotidien plus ou moins personnels. Il en a fait une liste, comme on établit sa liste de courses. Il y a du vécu, et même que du vécu, avec des souvenirs récurrents de sa mère, surtout, et de son père, aussi, Robert Pagès, psychologue, fondateur du laboratoire de Psychologie Sociale, et homme de gauche, qui lui a transmis, on peut le supposer, un héritage idéologique non négligeable.
Sur un ton emprunt d''ironie, d'autodérision, parfois de cynisme, Yves Pagès jette des phrases qui se révèlent particulièrement évocatrices, si l'on appartient à sa génération. Comme lui, celles et ceux nés dans les années 60, se verront plongés dans l'univers familier des collèges non-mixtes, de Cria Cuervos, des années Punk, de l'été 76, de Jules et Jim, du Sida, de l'apparition de l'informatique, des phares et des bandes jaunes. Il en ressort une impression de temps qui passe, pas nécessairement colorée de nostalgie. On comprend que l'auteur a fait ici un travail sur la mémoire, et sur sa mémoire personnelle, un peu brut, mais sans doute qui lui était nécessaire pour continuer son chemin. Son objectif semble bien être de se libérer de pensées plus ou moins encombrantes. On trouve page 18 une réflexion sur la nécessité de l'oubli qui va bien dans ce sens.
Yves Pagès aborde à plusieurs reprises ses débuts d'écrivain, ses amours de jeunesse, et aussi des faits de société, tels que tabac et chômage, twitter, avec toujours ironie et subtilité. De la même façon que l'auteur nous dit avoir pour habitude de ne pas finir ses phrases dans le langage parlé, son Souviens-moi reste en suspend. Et il ne peut en être autrement puisque la liste de réflexions est infinie.
On pourra lire ce recueil avec amusement, à la plage , et même en faire profiter son voisin de serviette, ou encore dans une salle d'attente, dans un train, entre Paris et Tours, ou dans sa cuisine ( on y trouve quelques recettes ).
Yves Pagès livre ici souvenirs et réflexions divers en vrac, semble-t-il. Son texte fait office de vide-poche de la mémoire, sans construction ni cohérence apparente. Ce sont des instantanés du quotidien plus ou moins personnels. Il en a fait une liste, comme on établit sa liste de courses. Il y a du vécu, et même que du vécu, avec des souvenirs récurrents de sa mère, surtout, et de son père, aussi, Robert Pagès, psychologue, fondateur du laboratoire de Psychologie Sociale, et homme de gauche, qui lui a transmis, on peut le supposer, un héritage idéologique non négligeable.
Sur un ton emprunt d''ironie, d'autodérision, parfois de cynisme, Yves Pagès jette des phrases qui se révèlent particulièrement évocatrices, si l'on appartient à sa génération. Comme lui, celles et ceux nés dans les années 60, se verront plongés dans l'univers familier des collèges non-mixtes, de Cria Cuervos, des années Punk, de l'été 76, de Jules et Jim, du Sida, de l'apparition de l'informatique, des phares et des bandes jaunes. Il en ressort une impression de temps qui passe, pas nécessairement colorée de nostalgie. On comprend que l'auteur a fait ici un travail sur la mémoire, et sur sa mémoire personnelle, un peu brut, mais sans doute qui lui était nécessaire pour continuer son chemin. Son objectif semble bien être de se libérer de pensées plus ou moins encombrantes. On trouve page 18 une réflexion sur la nécessité de l'oubli qui va bien dans ce sens.
Yves Pagès aborde à plusieurs reprises ses débuts d'écrivain, ses amours de jeunesse, et aussi des faits de société, tels que tabac et chômage, twitter, avec toujours ironie et subtilité. De la même façon que l'auteur nous dit avoir pour habitude de ne pas finir ses phrases dans le langage parlé, son Souviens-moi reste en suspend. Et il ne peut en être autrement puisque la liste de réflexions est infinie.
On pourra lire ce recueil avec amusement, à la plage , et même en faire profiter son voisin de serviette, ou encore dans une salle d'attente, dans un train, entre Paris et Tours, ou dans sa cuisine ( on y trouve quelques recettes ).

Amsterdam
Avis posté le 2014-07-11
- XXIe siècle
- Angleterre
- Clive Linley
- Vernon Halliday
Mes amis, mes amours...
Le roman s'ouvre sur un enterrement, celui de Molly. Ses anciens amants et amis sont présents. Clive, compositeur est l'un d'entre eux. C'est lui le héro du livre. Ce créateur, mégalo ( il écrit la symphonie du nouveau millénaire) est en proie à la jalousie, face aux hommes que Mollie a connus. Lui-même a été son amant sur deux périodes de sa vie. Alors que la mort de son amie l'angoisse et lui fait prendre conscience de la futilité de la vie, il se réfugie dans un rêve de nature (la région des lacs), qui lui apporte un certain apaisement. Le deuxième personnage principal de l'histoire est Vernon, rédacteur en chef du Judge. Clive et Vernon sont amis de longue date – mais s'agit-il vraiment d'amitié ? Tous deux ont fréquenté Mollie. Femme libre, Mollie n'a appartenu à personne, à aucun homme. Seule la maladie a eu raison d'elle, et peut-être Georges tout compte fait, George qui agace terriblement Clive et Vernon.
Cette histoire de jalousie et de haine, plus que d'amitié, fait glisser Clive et Vernon vers la folie. La région des lacs ne parvient pas à sauver Clive. A l'aube du XXIème siècle, la rédemption semble impossible dans le roman de Ian Mc Ewan. Les personnages, hommes plus usés que mûrs, sont bien parvenus à une réussite professionnelle et sociale, mais très fragile. Ils sont sur le fil du rasoir, prêts à basculer. Si l'auteur nous livre une image idyllique d'Amsterdam à la fin, elle est à prendre au second degré, et chargée d'une ironie qui caractérise bien son écriture.
Le roman s'ouvre sur un enterrement, celui de Molly. Ses anciens amants et amis sont présents. Clive, compositeur est l'un d'entre eux. C'est lui le héro du livre. Ce créateur, mégalo ( il écrit la symphonie du nouveau millénaire) est en proie à la jalousie, face aux hommes que Mollie a connus. Lui-même a été son amant sur deux périodes de sa vie. Alors que la mort de son amie l'angoisse et lui fait prendre conscience de la futilité de la vie, il se réfugie dans un rêve de nature (la région des lacs), qui lui apporte un certain apaisement. Le deuxième personnage principal de l'histoire est Vernon, rédacteur en chef du Judge. Clive et Vernon sont amis de longue date – mais s'agit-il vraiment d'amitié ? Tous deux ont fréquenté Mollie. Femme libre, Mollie n'a appartenu à personne, à aucun homme. Seule la maladie a eu raison d'elle, et peut-être Georges tout compte fait, George qui agace terriblement Clive et Vernon.
Cette histoire de jalousie et de haine, plus que d'amitié, fait glisser Clive et Vernon vers la folie. La région des lacs ne parvient pas à sauver Clive. A l'aube du XXIème siècle, la rédemption semble impossible dans le roman de Ian Mc Ewan. Les personnages, hommes plus usés que mûrs, sont bien parvenus à une réussite professionnelle et sociale, mais très fragile. Ils sont sur le fil du rasoir, prêts à basculer. Si l'auteur nous livre une image idyllique d'Amsterdam à la fin, elle est à prendre au second degré, et chargée d'une ironie qui caractérise bien son écriture.

Le Cercle fermé
Avis posté le 2014-07-01
- Birmingham
- Benjamin Trotter
Les années Blair
Les lieux ont toujours un impact puissant dans les histoires et sur les personnages que met en scène Jonathan Coe. Dans le Cercle fermé, il y a Birmingham, bien sur, mais aussi Gammel Skagen au Danemark, le monastère de Saint Wandrille en Normandie, et puis Llyn, bout du monde, au Pays de Galle. Le contexte social est l'autre composant incontournable des romans de Jonathan Coe. Le Cercle fermé est ancré dans l'Angleterre des années Blair, avec l'intervention en Irak. La question fondamentale posée reste la même: l'individu est-il maître de son destin? Jonathan Coe conduit son lecteur avec son humour habituel à travers les évènements incongrus qui bouleversent la vie de son personnage principal, Benjamin, anti-héro, pathétique et désopilant. De multiples cercles fermés se dessinent au cours de l'histoire. Au lecteur d'en découvrir la trace et la signification. A explorer, même s'il on n'a pas encore lu Bienvenue au Club!
Les lieux ont toujours un impact puissant dans les histoires et sur les personnages que met en scène Jonathan Coe. Dans le Cercle fermé, il y a Birmingham, bien sur, mais aussi Gammel Skagen au Danemark, le monastère de Saint Wandrille en Normandie, et puis Llyn, bout du monde, au Pays de Galle. Le contexte social est l'autre composant incontournable des romans de Jonathan Coe. Le Cercle fermé est ancré dans l'Angleterre des années Blair, avec l'intervention en Irak. La question fondamentale posée reste la même: l'individu est-il maître de son destin? Jonathan Coe conduit son lecteur avec son humour habituel à travers les évènements incongrus qui bouleversent la vie de son personnage principal, Benjamin, anti-héro, pathétique et désopilant. De multiples cercles fermés se dessinent au cours de l'histoire. Au lecteur d'en découvrir la trace et la signification. A explorer, même s'il on n'a pas encore lu Bienvenue au Club!

La pluie, avant qu'elle tombe
Avis posté le 2014-06-25
- Rosamond
- Imogen
Album photos
La pluie, avant qu'elle tombe s'articule autour de la description de 19 photos. Le lecteur construit lui-même l'histoire à partir des éléments livrés par le personnage principal Rosamond. Le roman comprend encore une fois un récit dans le récit, avec effet de mise en abîme. Les thèmes chers à Jonathan Coe sont tous présents, la solitude, l'homosexualité, la destinée individuelle et familiale. Au coeur du récit, un lieu magique, ici, Warden Farm, concentre les évènements cruciaux. La musique semble participer au paroxysme du bonheur. Ce sont les Chants d'Auvergne de Canteloube qui accompagnent l'unique période heureuse de la vie de Rosamond, une musique qui contient déjà une grande mélancolie, car Rosamond est en quête d'un bonheur impossible. Elle se confronte à la difficulté de la relation amoureuse qui ne peut s'inscrire dans la durée. Le ton est plutôt tragique et la répétition au sein de la famille d'Imogen de maternités mal vécues renvoie à la question qui hante Jonathan Coe dans tous ses récits : le déterminisme.
La pluie, avant qu'elle tombe s'articule autour de la description de 19 photos. Le lecteur construit lui-même l'histoire à partir des éléments livrés par le personnage principal Rosamond. Le roman comprend encore une fois un récit dans le récit, avec effet de mise en abîme. Les thèmes chers à Jonathan Coe sont tous présents, la solitude, l'homosexualité, la destinée individuelle et familiale. Au coeur du récit, un lieu magique, ici, Warden Farm, concentre les évènements cruciaux. La musique semble participer au paroxysme du bonheur. Ce sont les Chants d'Auvergne de Canteloube qui accompagnent l'unique période heureuse de la vie de Rosamond, une musique qui contient déjà une grande mélancolie, car Rosamond est en quête d'un bonheur impossible. Elle se confronte à la difficulté de la relation amoureuse qui ne peut s'inscrire dans la durée. Le ton est plutôt tragique et la répétition au sein de la famille d'Imogen de maternités mal vécues renvoie à la question qui hante Jonathan Coe dans tous ses récits : le déterminisme.