Profil Lecteur

Annick F.

Retour

Les dernières notes et avis

Notes et avis 1 à 8 sur un total de 24
Monarques
Avis posté le 2017-10-19
    RECOMMANDE PAR LE RESEAU CULTURE CHRONIQUE
    MONARQUES de Philippe RAHMY Monarques est une fresque prégnante. Monarques nous embarque. On part de Suisse, on passe par Paris, puis on bifurque vers Tel Aviv et Le Caire. Je reçois à chaque fois les belles phrases de Philippe Rahmy de plein fouet, j’ai la sensation que son écriture me fonce dessus et je garde longtemps l’histoire en moi. Je me souviens de l’étoffe d’Allégra comme si j’avais lu le roman hier. Monarques est tissé de fils en sommeil. Ils se sont enfilés au décès du père de l’auteur et ils ont brodé une trame pendant trente ans. Philippe Rahmy a assemblé les pièces durant sa résidence d’auteur au château de Lavigny en Suisse. Monarques, c’est plusieurs histoires imbriquées les unes dans les autres. J’en ai dénombré cinq, mais j’ai peut-être mal lu. Tout ça n’a aucune importance, il n’y a qu’une seule histoire en réalité, elles s’empilent toutes dans le même carton. L’auteur nous invite dans sa famille et en même temps, il lie son destin à celui d’Herschel Grynszpan. Mes lacunes sont immenses, je n’ai jamais entendu parler d’Herschel Grynszpan, Philippe Rahmy va m’initier. Herschel est un jeune juif qui a commis un attentat en 1938, à Paris, contre Ernst Vom Rath, le secrétaire de l’Ambassade d’Allemagne. Philippe Rahmy porte l’histoire d’Herschel en lui, comme un coup de tampon qu’il se doit de laver dans l’écriture. L’auteur a suivi la piste d’Herschel, il a remonté la trace du jeune juif. Il nous relate son parcours tout en se racontant lui : Philippe Rahmy, né dans une ferme suisse ; la Moraine. En 1913, Ali, riche exploitant agricole égyptien, vient en Suisse pour acheter des vaches. Il fait affaire avec les grands parents maternels de Philippe Rhamy. Ali rentre en Egypte avec les vaches mais aussi avec Yvonne, la fille des fermiers suisses. Yvonne est enceinte. Elle met au monde Adly, le père de Philippe. Vous imaginez sans peine les heurts et les divergences qui ont bouleversé cette famille. L’auteur nous les confie, et on s’enfonce profondément dans le récit de cette tribu hors norme. La quête d’Herschel et de lui-même conduit Philippe Rahmy en Egypte et en Israël. Il y a un motif qui pousse l’auteur à calquer son destin sur celui d’Herschel mais pour le comprendre, il faut avancer dans la lecture. Puis l’histoire, la grande, rattrape le lecteur. Elle lui murmure à l’oreille qu’il y a toujours eu des mouvements libéralismes immédiatement suivis d’autres plus sectaires. Monarques est plein de symboles ; l'avènement de Trump au moment où l’auteur rassemble les pans de son récit, puis les monarques sont ces papillons qui se déplacent en nuées de millions d’individus. Ils partent d'Afrique du Nord, traversent la Méditerranée par le détroit de Gibraltar ou via l’Italie pour échouer en Europe. L’auteur nous rappelle que l’idée d’un mouvement migratoire continu est inscrit dans nos gènes, un mouvement qu’il est vain, stupide et prétentieux de vouloir stopper. Monarques est haut en couleur, en odeurs et en émotion. C’est un récit dense, riche et attachant. Voilà, c’était les dernières griffes de la plume de Philippe Rahmy. Des griffes à l’image de l’auteur, profondes et sans venin. Il nous manquera. Annick FERRANT
    MONARQUES de Philippe RAHMY Monarques est une fresque prégnante. Monarques nous embarque. On part de Suisse, on passe par Paris, puis on bifurque vers Tel Aviv et Le Caire. Je reçois à chaque fois les belles phrases de Philippe Rahmy de plein fouet, j’ai la sensation que son écriture me fonce dessus et je garde longtemps l’histoire en moi. Je me souviens de l’étoffe d’Allégra comme si j’avais lu le roman hier. Monarques est tissé de fils en sommeil. Ils se sont enfilés au décès du père de l’auteur et ils ont brodé une trame pendant trente ans. Philippe Rahmy a assemblé les pièces durant sa résidence d’auteur au château de Lavigny en Suisse. Monarques, c’est plusieurs histoires imbriquées les unes dans les autres. J’en ai dénombré cinq, mais j’ai peut-être mal lu. Tout ça n’a aucune importance, il n’y a qu’une seule histoire en réalité, elles s’empilent toutes dans le même carton. L’auteur nous invite dans sa famille et en même temps, il lie son destin à celui d’Herschel Grynszpan. Mes lacunes sont immenses, je n’ai jamais entendu parler d’Herschel Grynszpan, Philippe Rahmy va m’initier. Herschel est un jeune juif qui a commis un attentat en 1938, à Paris, contre Ernst Vom Rath, le secrétaire de l’Ambassade d’Allemagne. Philippe Rahmy porte l’histoire d’Herschel en lui, comme un coup de tampon qu’il se doit de laver dans l’écriture. L’auteur a suivi la piste d’Herschel, il a remonté la trace du jeune juif. Il nous relate son parcours tout en se racontant lui : Philippe Rahmy, né dans une ferme suisse ; la Moraine. En 1913, Ali, riche exploitant agricole égyptien, vient en Suisse pour acheter des vaches. Il fait affaire avec les grands parents maternels de Philippe Rhamy. Ali rentre en Egypte avec les vaches mais aussi avec Yvonne, la fille des fermiers suisses. Yvonne est enceinte. Elle met au monde Adly, le père de Philippe. Vous imaginez sans peine les heurts et les divergences qui ont bouleversé cette famille. L’auteur nous les confie, et on s’enfonce profondément dans le récit de cette tribu hors norme. La quête d’Herschel et de lui-même conduit Philippe Rahmy en Egypte et en Israël. Il y a un motif qui pousse l’auteur à calquer son destin sur celui d’Herschel mais pour le comprendre, il faut avancer dans la lecture. Puis l’histoire, la grande, rattrape le lecteur. Elle lui murmure à l’oreille qu’il y a toujours eu des mouvements libéralismes immédiatement suivis d’autres plus sectaires. Monarques est plein de symboles ; l'avènement de Trump au moment où l’auteur rassemble les pans de son récit, puis les monarques sont ces papillons qui se déplacent en nuées de millions d’individus. Ils partent d'Afrique du Nord, traversent la Méditerranée par le détroit de Gibraltar ou via l’Italie pour échouer en Europe. L’auteur nous rappelle que l’idée d’un mouvement migratoire continu est inscrit dans nos gènes, un mouvement qu’il est vain, stupide et prétentieux de vouloir stopper. Monarques est haut en couleur, en odeurs et en émotion. C’est un récit dense, riche et attachant. Voilà, c’était les dernières griffes de la plume de Philippe Rahmy. Des griffes à l’image de l’auteur, profondes et sans venin. Il nous manquera. Annick FERRANT
    Gazoline Tango
    Avis posté le 2017-09-08
      RECOMMANDE PAR LE RESEAU CULTURE CHRONIQUE
      Le plaisir d’écrire. Le plaisir d’écrire, on en parle souvent mais on le voit rarement. Dans Gazoline Tango, la joie fait tressauter les mots. On sent que Franck Balandier a passé un excellent moment à écrire son roman. L’humour survole les pages, la personnalité de l’auteur se dégage entre les lignes et en prime, l’âme du poète est nichée dans chaque phrase. J’en prends une au hasard : Le ciel d’Afrique porte en lui la beauté absolue de feux jamais éteints - Benjamin est un enfant non désiré. Sa mère est musicienne, batteuse dans un groupe de hard rock. Un groupe composé uniquement de filles. À la fin des concerts, la chanteuse interprète « Gazoline Tango » leur morceau fétiche et elle offre sa petite culotte au public. Durant les neuf mois qu’il est resté à l’abri au creux de sa mère, Benjamin a développé une intolérance anormale ; le bruit l’indispose. Venu au monde, le bruit l’empêche de respirer. Il devient tout bleu, il frôle la syncope. Benjamin ne peut pas évoluer normalement dans la vie, l’intolérance est trop forte. Il lui faudra des années pour apprivoiser sa propre respiration. Il porte un casque et les bruits lui parviennent étouffés. Le temps est un allié précieux, petit à petit Benjamin s’accoutume aux bruits du quotidien mais toujours avec un casque. Rester longtemps sans respirer, ça devient vite une habitude. Benjamin en abuse, surtout sous l’eau. Il aime s’asseoir en lotus, dans le lit d’une rivière ou au fond d’une piscine. Il coupe sa respiration et se remplit de l’ivresse des profondeurs. Il n’y a qu’au fond de l’eau qu’il se sent réellement bien. Franck Balandier a enrobé tous ses personnages d’une touche singulière. Chaque rôle est essentiel. Isidore, le père Germain, Lucienne, Yolande. Ils remplacent la maman démissionnaire. Ils apportent à Benjamin, la tendresse mais aussi l’éducation car Il ne peut pas aller à l’école. Tout ce petit monde habite « la cité des peintres ». Des tours en fin de vie, des tours occupées par cette horde douce et sauvage, cette horde qui aime son quartier défavorisé. Gazoline Tango, c’est comme une bobine qui se déroule. L’écriture de Franck Balandier est moelleuse et profonde. Sourire, douceur, intensité, arrêt sur phrase. C’est particulièrement agréable à lire. Puis, c’est bourré d’émotion et l’auteur diffuse des messages en continu. Des messages pleins de finesse. On rit, on fume des bananes et on écoute Jean Sébastien Bach. L’auteur dit : « C’est un roman sur le silence et le bruit » L’auteur dit : « Laissez-vous faire » C’est exactement ça, l’histoire nous prend par la main et il faut se laisser faire. Lire Gazoline Tango, c’est tenir 400 grammes de plaisir entre ses mains. Annick FERRANT
      Le plaisir d’écrire. Le plaisir d’écrire, on en parle souvent mais on le voit rarement. Dans Gazoline Tango, la joie fait tressauter les mots. On sent que Franck Balandier a passé un excellent moment à écrire son roman. L’humour survole les pages, la personnalité de l’auteur se dégage entre les lignes et en prime, l’âme du poète est nichée dans chaque phrase. J’en prends une au hasard : Le ciel d’Afrique porte en lui la beauté absolue de feux jamais éteints - Benjamin est un enfant non désiré. Sa mère est musicienne, batteuse dans un groupe de hard rock. Un groupe composé uniquement de filles. À la fin des concerts, la chanteuse interprète « Gazoline Tango » leur morceau fétiche et elle offre sa petite culotte au public. Durant les neuf mois qu’il est resté à l’abri au creux de sa mère, Benjamin a développé une intolérance anormale ; le bruit l’indispose. Venu au monde, le bruit l’empêche de respirer. Il devient tout bleu, il frôle la syncope. Benjamin ne peut pas évoluer normalement dans la vie, l’intolérance est trop forte. Il lui faudra des années pour apprivoiser sa propre respiration. Il porte un casque et les bruits lui parviennent étouffés. Le temps est un allié précieux, petit à petit Benjamin s’accoutume aux bruits du quotidien mais toujours avec un casque. Rester longtemps sans respirer, ça devient vite une habitude. Benjamin en abuse, surtout sous l’eau. Il aime s’asseoir en lotus, dans le lit d’une rivière ou au fond d’une piscine. Il coupe sa respiration et se remplit de l’ivresse des profondeurs. Il n’y a qu’au fond de l’eau qu’il se sent réellement bien. Franck Balandier a enrobé tous ses personnages d’une touche singulière. Chaque rôle est essentiel. Isidore, le père Germain, Lucienne, Yolande. Ils remplacent la maman démissionnaire. Ils apportent à Benjamin, la tendresse mais aussi l’éducation car Il ne peut pas aller à l’école. Tout ce petit monde habite « la cité des peintres ». Des tours en fin de vie, des tours occupées par cette horde douce et sauvage, cette horde qui aime son quartier défavorisé. Gazoline Tango, c’est comme une bobine qui se déroule. L’écriture de Franck Balandier est moelleuse et profonde. Sourire, douceur, intensité, arrêt sur phrase. C’est particulièrement agréable à lire. Puis, c’est bourré d’émotion et l’auteur diffuse des messages en continu. Des messages pleins de finesse. On rit, on fume des bananes et on écoute Jean Sébastien Bach. L’auteur dit : « C’est un roman sur le silence et le bruit » L’auteur dit : « Laissez-vous faire » C’est exactement ça, l’histoire nous prend par la main et il faut se laisser faire. Lire Gazoline Tango, c’est tenir 400 grammes de plaisir entre ses mains. Annick FERRANT
      Répercussions
      Avis posté le 2017-08-21
        RECOMMANDE PAR LE RESEAU CULTURE CHRONIQUE
        Voici un roman spécial. Spécial parce qu’il m’a été offert, et ce n’est pas souvent que je reçois un roman en cadeau. C’est difficile de savoir à l’avance si un livre va plaire. On a tous une palette de sensibilité différente et moi, qui lit beaucoup, qui échange beaucoup, il m’arrive encore d’être surprise par des réactions inattendues de lecteurs. « Répercussions » nous entraîne à la frontière de la psychologie et du thriller, un domaine souvent exploré par Jean-Christophe Grangé. J’ai découvert avec Xavier Massé, un style bien particulier. Il mélange habilement la première et la troisième personne et le lecteur est immédiatement emporté dans un tourbillon. Kevin, le narrateur, est impliqué dans un braquage de banque. Il fait partie des otages mais il est le seul à ne pas être ligoté alors il est interpellé et interrogé. De plus, l’argent du hold up a disparu et cet argent n’a pas pu sortir de la banque. Kevin souffre d’une forme rare d’amnésie. Une amnésie partielle et séquentielle. Ses problèmes de mémoire déstabilisent tout le commissariat. Il se souvient de tout, du matin jusqu’à 17 heures. Après, plus rien. Plusieurs jours de garde à vue et chaque matin : Vous êtes qui ? Qu’est-ce que je fais là ? Kevin a une psychologue attitrée ; Shirley. Ensemble, ils tentent depuis des années de remettre de l’ordre dans la tête de Kevin pour lui permettre de mener une vie à peu près normale. Kevin était un enfant surdoué. La mort de sa mère l’a plongé dans un état de choc et il a refoulé ses facultés intellectuelles exceptionnelles. À moins que... Les inspecteurs appellent Shirley à la rescousse. Elle confirme les troubles psychiques de son patient et assure qu’il est incapable organiser un cambriolage de banque. Kevin est libéré et mis sous surveillance. L’auteur ouvre un à un tous les tiroirs de son histoire et l’exaltation monte en croissance au fil de la lecture. Kevin se prétend « victime de son état mental » Le lecteur tourne comme une toupie. Il n’y a pas beaucoup de personnages, alors on tourne et on s’arrête sur chacun en se demandant : Est-ce lui ? Il n’y a aucun temps mort. À chaque retournement de situation, l’auteur relance son intrigue avec brio. La fin est magistrale. J’ai adoré. Annick FERRANT
        Voici un roman spécial. Spécial parce qu’il m’a été offert, et ce n’est pas souvent que je reçois un roman en cadeau. C’est difficile de savoir à l’avance si un livre va plaire. On a tous une palette de sensibilité différente et moi, qui lit beaucoup, qui échange beaucoup, il m’arrive encore d’être surprise par des réactions inattendues de lecteurs. « Répercussions » nous entraîne à la frontière de la psychologie et du thriller, un domaine souvent exploré par Jean-Christophe Grangé. J’ai découvert avec Xavier Massé, un style bien particulier. Il mélange habilement la première et la troisième personne et le lecteur est immédiatement emporté dans un tourbillon. Kevin, le narrateur, est impliqué dans un braquage de banque. Il fait partie des otages mais il est le seul à ne pas être ligoté alors il est interpellé et interrogé. De plus, l’argent du hold up a disparu et cet argent n’a pas pu sortir de la banque. Kevin souffre d’une forme rare d’amnésie. Une amnésie partielle et séquentielle. Ses problèmes de mémoire déstabilisent tout le commissariat. Il se souvient de tout, du matin jusqu’à 17 heures. Après, plus rien. Plusieurs jours de garde à vue et chaque matin : Vous êtes qui ? Qu’est-ce que je fais là ? Kevin a une psychologue attitrée ; Shirley. Ensemble, ils tentent depuis des années de remettre de l’ordre dans la tête de Kevin pour lui permettre de mener une vie à peu près normale. Kevin était un enfant surdoué. La mort de sa mère l’a plongé dans un état de choc et il a refoulé ses facultés intellectuelles exceptionnelles. À moins que... Les inspecteurs appellent Shirley à la rescousse. Elle confirme les troubles psychiques de son patient et assure qu’il est incapable organiser un cambriolage de banque. Kevin est libéré et mis sous surveillance. L’auteur ouvre un à un tous les tiroirs de son histoire et l’exaltation monte en croissance au fil de la lecture. Kevin se prétend « victime de son état mental » Le lecteur tourne comme une toupie. Il n’y a pas beaucoup de personnages, alors on tourne et on s’arrête sur chacun en se demandant : Est-ce lui ? Il n’y a aucun temps mort. À chaque retournement de situation, l’auteur relance son intrigue avec brio. La fin est magistrale. J’ai adoré. Annick FERRANT
        Encore vivant
        Avis posté le 2017-08-21
          RECOMMANDE PAR LE RESEAU CULTURE CHRONIQUE
          Voilà une histoire dans laquelle on tombe à pieds joints. L’auteur à une écriture « à l’arrache » qui interpelle. Le personnage principal s’appelle Pierre et il est malade. Il a été diagnostiqué bipolaire en 2003, vers l’âge de 20 ans et son médecin lui a prescrit des régulateurs d’humeur à vie. Ses médicaments sont comme une fenêtre qui s’ouvre vers l’extérieur, ils lui permettent de mener une existence normale. Pierre réussit brillamment des études de journalisme. Il a un travail fiable et il se marie. Au début du roman, sa maladie a fait un retour en force, quelque chose de carabiné. Son psychiatre a recommandé l’arrêt du traitement car son état s’est stabilisé. Pierre est consentant. Il ne se sent plus malade. Trois jours plus tard, il est jeté à la porte de son journal, il a failli tuer son patron. Il disparait de tous les radars et erre durant un mois. Il vit avec des SDF et il se laisse porter par le courant. Une nuit, Pierre est pourchassé par une multitude d’agresseurs invisibles et il court, à moitié nu, dans Montpelier. Il fonce vers la place Jean Jaures et s’accroche à la statue du grand homme. Les forces de l’ordre l'évacuent au petit matin et il est interné à l’hôpital psychiatrique. Pierre a gardé un très mauvais souvenir de son premier séjour. Son esprit le ramène en 2003 et c’est intolérable. Il n’accepte pas son hospitalisation. L’auteur nous explique comment son narrateur voit la vie à travers la maladie. Il y a des flash back permanents mais on ne s’égare pas. Pierre est le noyau central, l’histoire nous ramène toujours à lui. C’est un homme intelligent et cultivé, il a du tempérament et il est attachant. Il met des mots sur sa folie et sur ce qu’il ressent. Et la folie, quand c’est raconté par quelqu’un d’intelligent, c’est toujours intéressant. L’auteur décrit le fossé qui se creuse entre ceux qui ont la tête bien vissée et ceux chez qui la tête déboulonne. Le malade est comme entouré de grésillements. Son comportement inadapté est souvent perçu comme une agression. Pierre est ardéchois. La terre de ses ancêtres circule dans ses veines. Le lien qui le relie à ses parents est indestructible et son père le soutient systématiquement. La relation entre le père et le fils est très belle et il y a de magnifiques passages sur la nature. Le narrateur est engagé à l’extrême. C’est peut-être le seul aspect qui pourrait fatiguer le lecteur. Je dis « Bravo ! Monsieur Souchon » J’ai beaucoup apprécié votre roman, vos personnages et votre écriture. Annick FERRANT
          Voilà une histoire dans laquelle on tombe à pieds joints. L’auteur à une écriture « à l’arrache » qui interpelle. Le personnage principal s’appelle Pierre et il est malade. Il a été diagnostiqué bipolaire en 2003, vers l’âge de 20 ans et son médecin lui a prescrit des régulateurs d’humeur à vie. Ses médicaments sont comme une fenêtre qui s’ouvre vers l’extérieur, ils lui permettent de mener une existence normale. Pierre réussit brillamment des études de journalisme. Il a un travail fiable et il se marie. Au début du roman, sa maladie a fait un retour en force, quelque chose de carabiné. Son psychiatre a recommandé l’arrêt du traitement car son état s’est stabilisé. Pierre est consentant. Il ne se sent plus malade. Trois jours plus tard, il est jeté à la porte de son journal, il a failli tuer son patron. Il disparait de tous les radars et erre durant un mois. Il vit avec des SDF et il se laisse porter par le courant. Une nuit, Pierre est pourchassé par une multitude d’agresseurs invisibles et il court, à moitié nu, dans Montpelier. Il fonce vers la place Jean Jaures et s’accroche à la statue du grand homme. Les forces de l’ordre l'évacuent au petit matin et il est interné à l’hôpital psychiatrique. Pierre a gardé un très mauvais souvenir de son premier séjour. Son esprit le ramène en 2003 et c’est intolérable. Il n’accepte pas son hospitalisation. L’auteur nous explique comment son narrateur voit la vie à travers la maladie. Il y a des flash back permanents mais on ne s’égare pas. Pierre est le noyau central, l’histoire nous ramène toujours à lui. C’est un homme intelligent et cultivé, il a du tempérament et il est attachant. Il met des mots sur sa folie et sur ce qu’il ressent. Et la folie, quand c’est raconté par quelqu’un d’intelligent, c’est toujours intéressant. L’auteur décrit le fossé qui se creuse entre ceux qui ont la tête bien vissée et ceux chez qui la tête déboulonne. Le malade est comme entouré de grésillements. Son comportement inadapté est souvent perçu comme une agression. Pierre est ardéchois. La terre de ses ancêtres circule dans ses veines. Le lien qui le relie à ses parents est indestructible et son père le soutient systématiquement. La relation entre le père et le fils est très belle et il y a de magnifiques passages sur la nature. Le narrateur est engagé à l’extrême. C’est peut-être le seul aspect qui pourrait fatiguer le lecteur. Je dis « Bravo ! Monsieur Souchon » J’ai beaucoup apprécié votre roman, vos personnages et votre écriture. Annick FERRANT