Thibaud L.

Unanimement considéré comme l'un des plus importants auteurs américains, Kurt Vonnegut mêle astucieusement la S-F et ses souvenirs de la Seconde Guerre mondiale pour écrire un roman très violemment antimilitariste, qui nous fait ressentir physiquement l'inutilité et l'horreur de la guerre. Une très belle œuvre.

Difficile de parler de ce roman-fleuve labyrinthique sans employer l'expression « expérience de lecture ». Dans ce récit imprégné en permanence de second degré, on croise les membres adolescents d'une académie de tennis prestigieuse, les patients d'un centre de désintoxication, deux révolutionnaires - l'un en fauteuil roulant , l'autre travesti en femme... le tout narré avec une maestria littéraire incomparable ; pas étonnant qu'il soit devenu ce phénomène culte qui a conquis toute une génération. Une œuvre totale qui ne donne qu'une envie : celle de se jeter sur les autres romans de son auteur.

Ce roman est fou. Complètement dingue ! Un homme se fait mettre à la porte par sa femme : - "Chéri, quand tu es là, je me gratte, j'ai les yeux jaunes, mon médecin m'a dit que j'étais allergique à toi..." Le mec, lâche, que le courage n'étouffe pas, quitte la maison. Dans la rue, il se sent seul : décide d'acheter un chien. Et tout dérape. L'homme va tomber toujours plus bas, et le lecteur rire toujours plus fort !

Livre à succès des années 70, L'homme-Dé est de ces ovnis qui ne laissent personne indifférent. Un récit en tous points excessif, volontairement provocateur, mais qui est calqué sur un rythme d'enfer et fait valoir un rythme impeccable ; le genre de roman qui a plus que mérité son statut d’œuvre culte.