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Églantine

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Sonia
Avis posté le 2017-02-27
    La douleur
    C'était il y a longtemps, bien longtemps et ce temps là, la vieille Sonka ne parvient plus à en parler, les mots se brisent sur ses lèvres puis reconstruisent inlassablement le puzzle de ses rêves. Pourtant, c'est bien en ce jour d'août, sur une route perdue de la campagne polonaise, que sa vie va se rejouer. Sonka dès qu'elle voit Igor sortir de sa voiture en panne sait que c'est lui, l'ange de la mort : le dépositaire de ses souvenirs qui va la délivrer d'un poids de malheur faisant d'elle un fantôme du passé. Igor, le confident et metteur en scène polonais profite du récit de Sonka pour construire et fabriquer l'héroïne de sa nouvelle pièce de théâtre, "l'histoire de Sonia". Mais la vraie Sonka le touche profondément, lui qui est aussi un homme blessé par l'histoire de son pays. Il endosse au contact de Sonka, sa véritable identité, Ignacy. Tous les deux s'entendent également par la parole à travers un dilalecte de mots et d'expressions parlé et compris par les polonais, les biélorusses et les russes, que l'on appelle le "paprostu", un héritage qu'ils ont en commun mais qui tend à disparaître. Au fil du récit, Igor/Ignacy devine derrière le visage ridé de Sonka, la jeune femme qu'elle était, humiliée et brutalisée par son père dont le plus grand bonheur qui est devenu son plus grand malheur est d'avoir vécue brièvement mais intensément un amour interdit. C'est ainsi que j'ai remonté le temps jusqu'à cet été 1941, quand l'offensive des combats entre l'armée allemande et les défenseurs atteint les terres les plus reculées du nord-est de la Pologne, la Podlachie. J'ai beaucoupt aimé "Sonia" pour les apports historiques, et le témoignage sans complaisance de la guerre avec son lot de trahisons et de violences dont le massacre des juifs de Grodek. Et aussi parce que au-dessus de tous ces faits tragiques, l'auteur Ignacy Karpowicz réussit à faire resplendir la figure d'une jeune femme qui découvre le premier amour innocent comme un "souffle chaud, un goût de fraises, de crème fraîche et de sucre" mais broyé par l'Histoire. C'est un très beau coup de coeur !
    C'était il y a longtemps, bien longtemps et ce temps là, la vieille Sonka ne parvient plus à en parler, les mots se brisent sur ses lèvres puis reconstruisent inlassablement le puzzle de ses rêves. Pourtant, c'est bien en ce jour d'août, sur une route perdue de la campagne polonaise, que sa vie va se rejouer. Sonka dès qu'elle voit Igor sortir de sa voiture en panne sait que c'est lui, l'ange de la mort : le dépositaire de ses souvenirs qui va la délivrer d'un poids de malheur faisant d'elle un fantôme du passé. Igor, le confident et metteur en scène polonais profite du récit de Sonka pour construire et fabriquer l'héroïne de sa nouvelle pièce de théâtre, "l'histoire de Sonia". Mais la vraie Sonka le touche profondément, lui qui est aussi un homme blessé par l'histoire de son pays. Il endosse au contact de Sonka, sa véritable identité, Ignacy. Tous les deux s'entendent également par la parole à travers un dilalecte de mots et d'expressions parlé et compris par les polonais, les biélorusses et les russes, que l'on appelle le "paprostu", un héritage qu'ils ont en commun mais qui tend à disparaître. Au fil du récit, Igor/Ignacy devine derrière le visage ridé de Sonka, la jeune femme qu'elle était, humiliée et brutalisée par son père dont le plus grand bonheur qui est devenu son plus grand malheur est d'avoir vécue brièvement mais intensément un amour interdit. C'est ainsi que j'ai remonté le temps jusqu'à cet été 1941, quand l'offensive des combats entre l'armée allemande et les défenseurs atteint les terres les plus reculées du nord-est de la Pologne, la Podlachie. J'ai beaucoupt aimé "Sonia" pour les apports historiques, et le témoignage sans complaisance de la guerre avec son lot de trahisons et de violences dont le massacre des juifs de Grodek. Et aussi parce que au-dessus de tous ces faits tragiques, l'auteur Ignacy Karpowicz réussit à faire resplendir la figure d'une jeune femme qui découvre le premier amour innocent comme un "souffle chaud, un goût de fraises, de crème fraîche et de sucre" mais broyé par l'Histoire. C'est un très beau coup de coeur !
    Un travail comme un autre
    Avis posté le 2017-02-23
      Le deuil d'une vie
      Les grandes étendues de l'ouest américain notamment célébrées par le photographe Robert Adams m'ont toujours fascinée. Je retrouve dans le roman de Virginia Reeves la même ferveur à raconter son pays, et ceux qui y vivent. L'auteure le fait ici de manière tout à fait originale, par le petit trou de la serrure d'une prison qui a réellement existé, la prison de Kilby. Nous sommes en Alabama, dans les années 20, les hommes travaillent à la mine ou à la ferme. Roscoe lui, n'a qu'une passion, lire les livres de Faraday sur ce courant invisible qui fait battre son coeur : l'électricité. Il veut en faire son métier. Pourtant, ce courant électrique à la fois dangereux et fasicnant lui fera éteindre sa liberté pour plusieurs années à la prison de Kilby que l'on découvre grâce aux recherches de l'auteure dans les archives de son pays. Une prison qui se voulait être un lieu de réadaptation éducatif et social à une époque où l'on rattrappait les fugitifs avec les chiens en laisse autour du cou du poursuivant. J'ai vraiment adoré ce roman qui a reçu cette année le prix Festival América. Il est réaliste et tout en finesse psycholoqique qui fait que je me suis attachée à Roscoe pour son talent et sa vision avant-gardiste du progrès technoloqique (mais aussi ses revers diaboliques avec la terrible Yellow Mama) et detesté l'atttitude de Mary qui est en fait une défensive pour elle et son fils. Ce livre parle également d'une réalité très dure à entendre dans laquelle les hommes de couleur sont vendus à des propriétaires privés pour travailler à la mine comme forçats. Il dit aussi les réticences et les frayeurs devant les avancées technoloqiques, où beaucoup voit encore en Roscoe, un apprenti sorcier, un illuminé à qui l'on défend de toucher l'électricité. Heureusement, il reste Maggie, un personnage fidèle à Roscoe qui va l'aider à vivre et survivre à la prison.
      Les grandes étendues de l'ouest américain notamment célébrées par le photographe Robert Adams m'ont toujours fascinée. Je retrouve dans le roman de Virginia Reeves la même ferveur à raconter son pays, et ceux qui y vivent. L'auteure le fait ici de manière tout à fait originale, par le petit trou de la serrure d'une prison qui a réellement existé, la prison de Kilby. Nous sommes en Alabama, dans les années 20, les hommes travaillent à la mine ou à la ferme. Roscoe lui, n'a qu'une passion, lire les livres de Faraday sur ce courant invisible qui fait battre son coeur : l'électricité. Il veut en faire son métier. Pourtant, ce courant électrique à la fois dangereux et fasicnant lui fera éteindre sa liberté pour plusieurs années à la prison de Kilby que l'on découvre grâce aux recherches de l'auteure dans les archives de son pays. Une prison qui se voulait être un lieu de réadaptation éducatif et social à une époque où l'on rattrappait les fugitifs avec les chiens en laisse autour du cou du poursuivant. J'ai vraiment adoré ce roman qui a reçu cette année le prix Festival América. Il est réaliste et tout en finesse psycholoqique qui fait que je me suis attachée à Roscoe pour son talent et sa vision avant-gardiste du progrès technoloqique (mais aussi ses revers diaboliques avec la terrible Yellow Mama) et detesté l'atttitude de Mary qui est en fait une défensive pour elle et son fils. Ce livre parle également d'une réalité très dure à entendre dans laquelle les hommes de couleur sont vendus à des propriétaires privés pour travailler à la mine comme forçats. Il dit aussi les réticences et les frayeurs devant les avancées technoloqiques, où beaucoup voit encore en Roscoe, un apprenti sorcier, un illuminé à qui l'on défend de toucher l'électricité. Heureusement, il reste Maggie, un personnage fidèle à Roscoe qui va l'aider à vivre et survivre à la prison.
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