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A-t-on vraiment lu Walter Scott ? Tout le monde le connaît, de nom. Mais à peine des adaptations pour enfants survivent du créateur du roman historique, du recréateur du roman du XIXe siècle, du premier écrivain à grands tirages, dont toute l'Europe romantique s'est arraché les best-sellers. Voici Walter Scott retrouvé : ces trois romans repris dans les traductions de 1830 racontent l'histoire de l'Ecosse à travers le XVIIIe siècle, les insurrections des partisans des Stuarts, la résistance des vieilles contrées celtiques et aussi leur entrée dans la vie moderne et la "société industrielle", leur fidélité au passé et aux rois exilés, leur réconciliation avec la nouvelle dynastie, toujours régnante, et la nouvelle Angleterre libérale.
Walter Scott a non seulement inventé le roman historique, si prolifique de nos jours, il a aussi pratiqué le roman de formation et retrouvé le sens de la grande aventure romanesque ou de la fatalité tragique. On suivra avec lui la folle équipée de Waverley, parti à la conquête de l'Angleterre avec le Prétendant pour les beaux yeux de Flora Mclvor, les aventures du brigand au grand coeur Rob-Roy, et on découvrira le roman dont Donizetti a tiré sa Lucia di Lammermoor, tragédie presque fantastique d'Edgar de Ravenswood et de Lucie Ashton, à qui du fond des âges une malédiction familiale interdisait de s'aimer.
Ces romans se déroulent dans le décor enchanté des Highlands, parmi les clans en armes aux moeurs féodales, avec en toile de fond la vieille culture gaélique et le drame d'une nation qui a failli mourir.
Inégal
Très inégal.
J’ai commencé par Rob-Roy. Rien à voir avec le film avec Liam Neeson… Romanesque avec un méchant, une belle, du mystère, mais parfois ça tourne à la farce. Des litotes et autres figures de style très anglaises, légères comme un flocon, mais le manteau neigeux devient vite épais. Finalement il ne se passe pas tant de choses que ça, comme dans pas mal de romans de Scott, je dirais !
Waverley : pour moi le meilleur des trois. Le schéma me semble l’inverse : une joyeuse aventure qui tourne au drame, un jeune héros naïf entraîné dans une guerre civile, des personnages bien plus intéressants.
La fiancée de Lammermoor : dès le départ on sait que ça va mal finir. De très bons éléments dramatiques, mais l’auteur a voulu ajouter un peu d’humour pour rendre ça moins pesant, et le serviteur Caleb en fait des tonnes à chaque intervention.
A travers ces trois romans, Scott a voulu faire découvrir à ses contemporains anglais une Écosse qu’ils méconnaissaient. De nos jours, cet ouvrage intéressera surtout les spécialistes en littérature anglaise et les amateurs de romans de cette époque.